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Investir dans une éducation et des personnels enseignants de qualité : perspective africaine sur le Congrès mondial de l’IE

Publié 29 juillet 2024 Mis à jour 4 septembre 2024
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La profession enseignante est traditionnellement considérée comme un métier noble et une force motrice pour tous les secteurs et toutes les industries du monde du travail. La profession est grandement appréciée, mais largement ignorée par de nombreux gouvernements africains : ils veulent un enseignement de qualité, mais adoptent une approche qui manque de vision, et ne sont pas prêts à réaliser les investissements nécessaires dans la profession. Mais l’Internationale de l’Éducation Afrique, la structure régionale de l’Internationale de l’Éducation, ne cessera pas de faire campagne pour défendre les droits des personnels enseignants. Dans toute l’Afrique, les syndicats réclament que la tendance s’inverse et appellent les gouvernements à investir dans l’éducation et à valoriser la profession enseignante.

Le personnel enseignant est sous pression en raison de l’évolution rapide de la technologie et de la culture, ainsi que de la diversité croissante des élèves. Pour être pertinent·e, une enseignant·e doit relever ces défis nouveaux et introduire de nouvelles méthodes pédagogiques dans son enseignement. Les meilleur·es enseignantes et enseignants sont disposé·es à apprendre en permanence au contact de leurs élèves et doivent faire preuve d’innovation et de dynamisme.

Il est toutefois important de noter qu’une fois qu’un·e enseignant·e est diplômé·e et autorisé·e à enseigner, peu d’attention est consacrée pour les soutenir afin d’effectuer efficacement leur travail. Dans la plupart des cas, l’évaluation des personnels enseignants repose uniquement sur le nombre d’élèves qui réussissent les examens. Les personnels ne bénéficient pas d’un mentorat, d’une évaluation formative ou de la possibilité de collaborer avec des collègues pour améliorer leur pratique.

En Afrique, la majorité des personnels enseignants est motivée à offrir un enseignement de qualité, mais leur travail n’est pas rétribué en conséquence. Au contraire, en dépit de conditions de travail difficiles dans des écoles aux infrastructures inadéquates, ils sont évalués négativement lorsque leurs élèves échouent aux examens.

La plupart des gouvernements africains n’accordent pas la priorité au secteur de l’éducation dans le budget national et de nombreuses parties prenantes ne sont pas très motivées pour défendre et plaider pour l’augmentation du financement public de l’éducation.

Il est triste de voir que, dans certain cas, les personnels enseignants travaillent sans être rémunérés et que leurs besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits.

La majeure partie du personnel enseignant d’Afrique a peu d’influence sur l’élaboration des politiques et des lignes directrices relatives à l’éducation et n’intervient jamais dans la révision de ces instruments vitaux pour faire avancer l’agenda de l’éducation.

Il est à noter que la présence physique d’enseignantes et d’enseignants ne peut être remplacée par la technologie. Pour améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, les gouvernements doivent investir et améliorer la formation des personnels enseignants.

2024 est une année importante pour l’éducation en Afrique, puisqu’elle a été déclarée Année de l’éducation par l’Union africaine. L’engagement de notre mouvement au niveau régional a été démontré par les activités suivantes : de nouveaux leaders ont été élus, le Réseau africain pour l’éducation des jeunes (AYEN) a été lancé, nous avons célébré le cinquième anniversaire de la Convention 190 de l’OIT - un instrument permettant aux travailleuses et travailleurs de lutter contre la violence sexiste et le harcèlement dans le monde du travail - et nous avons relancé la campagne pour éradiquer la violence sexiste en milieu scolaire. Cette initiative a permis de tirer des leçons importantes de l’engagement des syndicats pour l’élimination de la violence sexiste en milieu scolaire, par la planification de nombreuses actions et la mise en œuvre de réseaux de l’éducation. Je vois là une excellente occasion de garantir que le secteur africain de l’éducation figure à l’ordre du jour du prochain Congrès mondial de l’IE, où notre région sera représentée par de nombreuses organisations membres de l’IE qui ajouteront leurs voix à l’appel mondial pour financer l’éducation publique : La force du public : Ensemble on fait école.

Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.