Présente au Congrès national du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES-FSU), la présidente de l’Internationale de l’Éducation (IE), Susan Hopgood, a témoigné de la solidarité du mouvement syndical mondial de l’éducation envers les collègues français∙es. Elle a aussi réaffirmé que les revendications du SNES-FSU, dont sa demande au gouvernement d’investir davantage dans l’enseignement public et garantir des salaires justes et décents et des conditions de travail saines et sûres, sont partagées à travers le monde.
Une crise mondiale de l’éducation
Lors de son intervention au Congrès du SNES-FSU qui se tient à la Rochelle du 18 au 22 mars, Madame Hopgood a insisté sur « la priorité de placer l’Éducation au cœur des débats, de la défendre au sein des organisations internationales comme l'Organisation des Nations Unies, l'Organisation de coopération et de développement économiques et l’UNESCO, de réunir tous les acteurs de l’éducation pour peser de tout son poids pour faire avancer nos revendications ».
Au travers de ses campagnes, l'IE milite « contre le manque d'enseignants, contre cette volonté récurrente de nombreux gouvernements de tirer vers le bas les conditions d'enseignement, les salaires et de limiter le recrutement », a-t-elle ajouté.
« Nous pensons que l’éducation est un droit humain et un bien public, qui doit être accessible à toutes et tous. Salaires, conditions de travail, recrutement, nous défendons les personnels en œuvrant pour une éducation de qualité en faveur des jeunes. »
La dirigeante de l’IE a aussi rappelé l'insécurité et les conflits qui « touchent particulièrement les enfants, tous ces jeunes privés d'école, qui souffrent au quotidien ».
Les recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante
Concernant les recommandations « historiques et adoptées de manière unanime » publiées récemment par le Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante, elle a expliqué qu’à travers de celles-ci, « les Nations Unies exhortent les gouvernements à faire face à la crise mondiale de l'éducation en élevant et en transformant le rôle et le statut de la profession enseignante. Dans sa principale conclusion, le Groupe a déclaré que les principaux moyens d'élaborer des politiques sur l'éducation, l'enseignement et la profession enseignante, devraient être fondés sur un cadre de collaboration, y compris la négociation collective. Les problèmes critiques posés par la crise de l’éducation, notamment la pénurie d’enseignants qualifiés, devraient être abordés en collaboration par les gouvernements, les autorités financières compétentes et les représentants des organisations d’enseignants. Le Groupe a déclaré que les gouvernements doivent accroître les investissements et l'inclusivité dans les systèmes d'enseignement public, y compris en apportant une formation et un développement professionnel de qualité pour les enseignants, en garantissant le droit du travail et des conditions de travail décentes, l'implication des syndicats d'enseignants dans l'élaboration des politiques, ainsi que la confiance et le respect envers les enseignants et leur expertise professionnelle. »
Pour elle, la campagne de l’IE, La force du public : ensemble on fait école !, « relie la crise du financement au monde durable que nous voulons créer. Nous plaçons délibérément notre profession à l’avant-garde d’un véritable changement, dans nos nations, nos communautés. »
Madame Hopgood a conclu : « Notre organisation, comme tous les syndicats et en particulier le vôtre, ont un rôle à jouer pour changer les choses, ensemble, pour un monde plus égalitaire et plus solidaire, par l'école, une école de qualité, gratuite et laïque ».
La vidéo du discours de Susan Hopgood lors du Congrès du SNES-FSU est disponible ici.
Au niveau européen, le Comité syndicat européen de l’éducation (CSEE) a également lancé une campagne pour « Rendre l'enseignement attractif ! », « pour que les acteurs investissent dans l'enseignement public pour assurer de bonnes conditions de travail aux personnels, et offrir des salaires compétitifs », a indiqué la directrice du CSEE Susan Flocken.
« Avec l'IE, nous menons les mêmes combats. Plus que jamais, l'école doit être un investissement, et non un coût », a-t-elle affirmé.