Le 24 janvier, Journée internationale de l'éducation, des syndicalistes de l'éducation du monde entier se sont uni·e·s pour réaffirmer leur engagement en faveur du droit universel à l'éducation et pour célébrer la première année de la campagne mondiale de l'Internationale de l'Éducation « La force du public : Ensemble on fait école ! ». Cette campagne presse les gouvernements afin qu’ils financent l'éducation publique, un droit humain fondamental ainsi qu’un bien public, et qu’ils investissent davantage dans les enseignant·e·s, l’élément le plus important pour parvenir à une éducation de qualité.
La Présidente de l'Internationale de l'Éducation, Susan Hopgood, a amorcé les discussions en faisant part de ses réflexions sur la première année de la campagne « La force du public : Ensemble on fait école ! », ainsi que sur l’impérative nécessité pour les syndicats de continuer à lutter en faveur de l’éducation publique et de la profession enseignante.
La lutte mondiale pour une éducation publique
Le premier anniversaire de la campagne « La force du public : Ensemble on fait école ! » a été l'occasion pour le mouvement mondial de l'éducation de dresser le bilan des réussites et des défis de l’an passé, ainsi que de mettre au point des stratégies pour l’avenir. Des syndicalistes de l'éducation du monde entier ont partagé leurs expériences de défenseur·euse·s de l'éducation publique et le rôle des éducateur·trice·s dans leurs pays respectifs, partageant leurs connaissances et construisant ainsi une force collective.
Les participant·e·s ont eu l'occasion d'entendre le message de Mugwena Maluleke, Secrétaire général du South African Democratic Teachers Union (SADTU) et Vice-président de l'IE pour l'Afrique. Figure clé de la campagne « La force du public : Ensemble on fait école ! », Mugwena Maluleke a fait entendre la voix de la profession enseignante à l’occasion du sommet des Nations Unies sur la transformation de l’éducation et a adressé aux dirigeant·e·s mondiaux·ales un message interpellant sur la pénurie mondiale d'enseignant·e·s et ses conséquences pour la profession, les étudiant·e·s et les systèmes éducatifs. Lors de la Journée internationale de l'éducation, Manuela Mendonça (Présidente de la FENPROF, Portugal, et membre du Bureau exécutif de l’IE), Tsetsegmaa Gendenjamts (Secrétaire internationale de la FMESU, Mongolie) et Jane Porter (Te Riu Roa – NZEI, New Zealand) se sont joint·e·s à Mugwena Maluleke pour présenter les défis rencontrés à leur échelle nationale, ainsi que des stratégies efficaces pour renforcer l'éducation publique et le rôle des éducateur·trice·s.
Des éducateur·trice·s d'Amérique latine et d'Amérique du Nord ont également fortement adhéré au message et à la mission de la campagne « La force du public : Ensemble on fait école ! » et les ont intégrés à leur propre contexte au cours de l'année écoulée. Fatima da Silva (Secrétaire générale du CNTE, Brésil), Yves De Repentigny (Vice-président de la FNEEQ, Québec) et Paola Gimenez (OTEP Auténtica, Paraguay) ont fait part de leurs efforts pour plaider en faveur d'un financement accru de l'éducation publique, des obstacles rencontrés et des stratégies mises en œuvre avec succès.
Tou·te·s les participant·e·s ont souligné l'importance de la solidarité internationale pour leur travail, en insistant sur la dimension mondiale que la mission et la vision de la campagne « La force du public : Ensemble on fait école ! » apportent à leurs efforts nationaux.
Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante : passer des recommandations à l'action
Dans le cadre de la campagne « La force du public : Ensemble on fait école ! », l'Internationale de l'Éducation et ses organisations membres ont réussi à influencer les Nations Unies afin qu'elles prennent des mesures pour remédier à la pénurie mondiale d'enseignant·e·s qui menace le droit à l'éducation dans le monde entier.
Lors du sommet sur la transformation de l'éducation de 2022, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina J. Mohammed, a annoncé la création d'un Groupe de haut niveau sur la profession enseignante, chargé d'élaborer une série de recommandations visant à aider les États à remédier à la pénurie d'enseignant·e·s. L'Internationale de l'Éducation est représentée au sein du Groupe par sa présidente, Susan Hopgood. Les intervenants Manal Hdaife, directrice d’école au Liban et Présidente du Comité de la Structure interrégionale des pays arabes (SIRPA) de l’Internationale de l’Éducation, et Mike Thiruman, Secrétaire général du Syndicat des enseignant∙e∙s de Singapour (Singapore Teacher’s Union, STU) sont également membres du Groupe de haut niveau et y représentent la voix des enseignant·e·s.
Lors de l’évènement pour la Journée de l'éducation, les syndicalistes de l'éducation ont eu l'occasion d'en apprendre plus sur le travail du Groupe grâce aux interventions de Manal Hdaife et Mike Thiruman, en concertation avec Antonia Wulff, Directrice de la recherche, de la politique et du plaidoyer au sein de l'IE. Les échanges ont porté sur le fonctionnement du Groupe de haut niveau, sur les recommandations qui feront bientôt publiées et sur la manière dont les syndicats peuvent contribuer à traduire ces recommandations en actions à leur échelle nationale.
David Edwards, Secrétaire général de l'Internationale de l'Éducation, a salué le travail du Groupe de haut niveau et a souligné la valeur des recommandations en tant qu'instruments de plaidoyer pour les syndicats œuvrant au renforcement de la profession enseignante à travers le monde. David Edwards a encouragé les organisations membres de l'IE à analyser ces recommandations et à les utiliser pleinement lors des négociations avec les gouvernements.
Les participant·e·s ont pu prendre la parole et poser des questions sur le potentiel des recommandations du Groupe de haut niveau à répondre aux problèmes concrets auxquels les enseignant·e·s font face, et se sont engagé·e·s à faire en sorte que les recommandations soient appliquées à leur échelle nationale.
Une fois les recommandations lancées, l'IE publiera une série de documents pratiques afin d'aider les organisations membres à tirer le meilleur parti de ce nouvel outil de plaidoyer.
Une paix durable grâce à l’apprentissage
La situation désastreuse des enseignant·e·s dans les contextes de crise a été mise en lumière par l'intervention de Haneen Bazian du General Union of Workers in Kindergarten and Private Schools, une organisation membre de l'IE en Palestine. Le témoignage poignant d'Haneen sur la situation effroyable des étudiant·e·s, des enseignant·e·s et de la population de Gaza a été suivi d’une grande vague de soutien et de solidarité de la part des participant·e·s.
Ces derniers mois, les organisations membres de l'IE ont activement soutenu leurs collègues de Gaza en plaidant pour un cessez-le-feu immédiat et en contribuant au Fonds de solidarité de l'IE. L'IE a également condamné l'attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre et a appelé à la libération de tou·te·s les otages.
Dans son message à l'occasion de la Journée internationale de l'éducation, David Edwards, Secrétaire général de l'IE, a souligné le rôle essentiel de l'éducation dans la construction d'une paix durable dans le monde :
Nous savons que la paix durable, la justice sociale et climatique commencent dans nos écoles. Investir dans l'éducation publique et dans le personnel éducatif, c'est investir dans l'avenir. Faisons de ces mots une réalité. Restons uni·e·s et appelons tous les gouvernements du monde à suivre l’exemple de notre campagne « La force du public : Ensemble on fait école ! »
Solidarité avec les enseignant·e·s, les travailleur·euse·s et le peuple argentin
Le 24 janvier, des éducateur·trice·s et travailleur·euse·s argentin·e·s ont participé à une action de grève à grande échelle pour contester les attaques du Président Milei contre la démocratie et les droits du travail. Sonia Alesso, Secrétaire générale du syndicat de l'éducation CTERA et membre du Bureau exécutif de l'IE, s'est adressée à ses collègues lors de l'évènement en ligne de l'Internationale de l'Éducation pour expliquer la difficulté de la situation et le travail mené par le mouvement syndical pour défendre la démocratie et les droits du travail dans son pays.
Une délégation de l'IE a également participé à la manifestation de solidarité organisée à Bruxelles par les fédérations syndicales, envoyant un message fort de solidarité avec le peuple argentin.