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Israël/Palestine : les éducateur·trice·s sèment les graines de l’espoir

Publié 31 janvier 2023 Mis à jour 13 octobre 2023
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Au cours d’une mission de solidarité de quatre jours en Israël et en Palestine, les dirigeant·e·s élu·e·s de l’Internationale de l’Éducation (IE) et les dirigeant·e·s de la National Education Association (NEA) américaine ont rencontré des responsables gouvernementaux, des syndicalistes, des représentant·e·s d’agences des Nations Unies et des enseignant·e·s. Ils ont également salué l’accord sur le paiement en temps voulu et l’augmentation des salaires des personnels de l’éducation palestiniens.

Du 10 au 14 janvier, la mission a permis à la délégation de l’IE et de la NEA de faire le point sur les réalités politiques et sociales des Palestinien·ne·s et des Israélien·ne·s et de mieux comprendre la situation et la politique dans la région.

Mais surtout, elle leur a fait comprendre que pour résoudre les conflits, il est essentiel d’engager un dialogue, de promouvoir les droits humains et syndicaux, l’éducation, la paix et la sécurité et de faire entendre sa voix.

La délégation a rencontré des organisations membres de l’IE en Palestine et en Israël, à savoir le General Union of Palestinian Teachers (GUPT), le General Union of Workers in Kindergartens and Private Schools (GUWKPS), la General Federation of Palestinian Workers (PGFTU), ainsi que l’ Association of Secondary School Teachers in Israel (ASSTI) et l’ Israel Teachers Union (ITU).

Réunion avec des ministres palestiniens

Lors de sa réunion avec le Premier Ministre, Dr Mohammad Shtayyeh, et le ministre de l’Éducation, Dr Marwan Awartani, à Ramallah, la délégation syndicale a souligné que l’objectif premier de la rencontre était de marquer sa solidarité avec les syndicats frères de l’éducation.

Reconnaissant l’engagement du ministère à mener un dialogue ouvert et constructif, la délégation s’est également félicitée de l’accord signé par le ministère en vue du paiement en temps voulu et de l’augmentation des salaires des personnels de l’éducation.

« En Palestine, les enseignantes et enseignants ont passé un an sans salaire et n’ont ensuite perçu que 80 % de ce qui leur avait été promis », a déclaré le secrétaire général de l’IE, David Edwards, ajoutant que « même dans les situations les plus difficiles, la société et le gouvernement doivent respecter les promesses faites aux enseignantes et enseignants auxquels on demande tant. »

Les syndicats de l’éducation ont souligné que les enseignant·e·s méritent un salaire équitable alors qu’il·elle·s ont dû s’adapter à des environnements nouveaux et difficiles, en particulier durant la pandémie. Ils ont également rappelé que les conditions de travail des enseignant·e·s auront toujours des répercussions importantes sur les conditions d’apprentissage des enfants et que le financement de l’éducation devrait être une priorité pour les responsables politiques.

Edwards a également insisté sur le fait qu’en décembre 2022, l’IE avait lancé un appel d’action urgente pour la Palestine, invitant toutes ses organisations membres à exhorter le gouvernement israélien à cesser immédiatement toutes les démolitions d’écoles, à protéger les enfants palestiniens contre la violence et à faire respecter leur droit à l’éducation dans des établissements d’enseignement qui sont des havres de paix pour les enfants palestiniens et leurs enseignant·e·s.

Réunion avec l’UNRWA

Lors de la réunion qui s’est tenue à Jérusalem, les représentants de l’ Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ont expliqué que le droit à l’éducation des Palestinien·ne·s était constamment sapé par les autorités israéliennes, notamment en raison des attaques contre des établissements d’enseignement, la confiscation et la censure du matériel didactique, la ségrégation et le contrôle des programmes de cours destinés aux Palestinien·ne·s en Israël et dans les Territoires occupés.

L’UNRWA œuvre depuis près de 70 ans à faire en sorte que les enfants palestiniens réfugiés aient accès à une éducation de qualité. Une éducation de qualité aide les jeunes réfugiés de Palestine à comprendre le monde dans lequel ils vivent et promeut des valeurs de tolérance, d’identité culturelle et d’égalité des genres.

Récemment, le ministère israélien de l’Éducation a supprimé les licences de six écoles dans Jérusalem-Est et a également fait réimprimer des manuels scolaires palestiniens après en avoir supprimé tout ce qui avait trait à l’identité palestinienne.

Les représentants de l’UNRWA ont encore précisé que l’agence des Nations Unies a fait face aux plus grandes difficultés financières de son histoire en 2018. À la suite de la suppression soudaine du financement par les États-Unis, le budget a été amputé de 300 millions de dollars. Cette coupe dans le budget de l’organisation a mis en péril l’enseignement général de 525 000 élèves du primaire.

La délégation IE-NEA a insisté sur le fait que les organisations internationales doivent être adéquatement financées et devraient s’engager pleinement à résoudre la crise de l’éducation. Cela vise l’UNESCO, l’UNICEF, l’Organisation internationale du Travail et l’UNRWA.

La Présidente de la NEA, Becky Pringle, a déclaré que le syndicat met la pression sur le gouvernement américain afin qu’il rétablisse le soutien financier à ces agences des Nations Unies.

Les participant·e·s se sont également félicité·e·s du fait que l’Administration Biden ait rétabli le financement américain à l’UNRWA. En avril 2021, l’Administration a annoncé qu’elle verserait 235 millions de dollars d’aide à la Palestine, dont 150 millions sont destinés à l’UNRWA.

Espoir et inspiration

La délégation a également été très inspirée par sa visite à l’école Samiha Khalil, dans laquelle enseigne avec dévouement Hanan Al Hroub, la deuxième lauréate du Global Teacher Prize et membre active du GUPT.

Dans cette école, située à al-Bireh, dans les faubourgs de Ramallah, les élèves de Hanan, âgés de 6 à 10 ans, vivent dans un environnement où la violence est endémique.

La lauréate du Global Teacher Prize de 2016 a expliqué : « Mes élèves sont les véritables lauréats de ce prix. Mon inspiration vient des enfants. »

« J’enseigne à des enfants traumatisés », a déclaré Hanan. « Le système éducatif faisant partie de la société, nos élèves paient un prix très élevé. En effet, le bien-être, les résultats et les taux de réussite des élèves sont fortement impactés et cela a des conséquences négatives sur leurs perspectives d’avenir ».

En dépit de tous les défis qu’elle doit relever, elle s’efforce de donner de l’espoir à ces enfants grâce à ses méthodes basées sur le jeu.