Cette année, les commémorations de la Journée internationale de la fille (11 octobre) souligneront « les réalités numériques et les solutions dont [les filles] ont besoin pour exceller dans leurs parcours en tant que pionnières du numérique pour la liberté d'expression, l'épanouissement et un potentiel illimité ».
L’appel est lancé au monde entier : « amplifions la diversité de ces pionnières de la technologie tout en élargissant simultanément les voies pour que chaque fille, cette génération de filles - indépendamment de la race, du genre, de la langue, des capacités, du statut économique et de l'origine géographique - réalise son plein potentiel ».
En tant qu'éducateurs et éducatrices, nous applaudissons et célébrons toutes les avancées technologiques réalisées par les filles et pour les filles. En tant qu'éducateurs et éducatrices, nous savons aussi, cependant, que même avant les fermetures d'écoles déclenchées par la pandémie actuelle de Covid-19, l'écart entre les genres dans l'utilisation d'internet n’a cessé de croitre. Selon les données publiées par l'UNICEF, les disparités entre les genres dans l'utilisation d'internet sont passées de 11 % en 2013 à 17 % en 2019 et atteignent 43 % dans les pays à bas revenu. Pas moins de 2,2 milliards de personnes de moins de 25 ans n’ont pas accès à internet à leur domicile et les filles sont les moins susceptibles d'y avoir accès.
Avec le passage massif dans le monde entier à l'enseignement et l'apprentissage en ligne pendant les fermetures d'écoles - qui se poursuivent dans de nombreux pays à bas revenus - le manque d'accès à internet a de graves conséquences sur la capacité de millions de filles à accéder à une éducation de qualité en ligne. Dans les pays où les écoles ont rouvert, des millions de filles risquent de ne pas y retourner - les estimations mondiales du nombre de filles qui risquent de ne jamais retourner à l'école vont de 11 millions ( UNESCO) à 20 millions dans les pays à revenu bas et moyen ( Malala Fund). Parmi les filles qui retournent à l'école, beaucoup le feront après avoir perdu une partie importante de leur apprentissage en raison de leur incapacité à accéder à internet pendant et après la fermeture des écoles.
Inégalités sociales et normes liées au genre
Lorsque les filles n'ont pas accès à une éducation de qualité, cela est généralement dû à des inégalités sociales telles que la pauvreté, la violence et le mariage des enfants, entre autres. Ces inégalités sont à leur tour fondées sur des normes liées au genre qui désavantagent les filles par rapport à leurs homologues masculins. Dans le cadre des efforts déployés pour reconstruire les systèmes éducatifs et les rendre plus résilients et aptes à affronter des crises telles que la pandémie actuelle de Covid-19, toutes les parties prenantes doivent examiner les meilleurs moyens de lutter contre les inégalités sociales et les normes liées au genre qui les fondent, empêchant des millions de filles de jouir pleinement de leur droit à une éducation de qualité.
Alors que l'accent est mis, cette année, sur l'importance de la « vie numérique » des filles pour la Journée internationale de la fille, les éducateurs et éducatrices du monde entier invitent toutes les parties prenantes de l'éducation à placer le genre et autres formes croisées de discrimination au centre de toutes les politiques, mesures et outils visant à une numérisation accrue au sein de, et à travers l'éducation.
Tous les enfants, en particulier les filles, doivent bénéficier d'un accès équitable à internet et être protégé.e.s contre le harcèlement en ligne et tout autre forme de violence basée sur le genre dans les établissements scolaires et au-delà. Les ressources et financements nécessaires à l’amélioration et l’accroissement des compétences numériques des filles doivent aussi être dégagés.
Mettre fin aux stéréotypes de genre dans les manuels scolaires et en classe
Lundi 11 octobre, rejoignez l'Initiative des Nations Unies pour l'éducation des filles (UNGEI) et ses partenaires pour le lancement d'une campagne numérique mondiale appelant à la suppression des stéréotypes basés sur le genre dans les manuels scolaires et les salles de classe afin de faire progresser l'égalité des genres dans l'éducation. Mme Ekka McFee, Présidente de Section de la Trinidad and Tobago Unified Teachers Association (TTUTA), une organisation membre de l'IE, et Présidente du Comité des femmes de la TTUTA, participera à l’évènement. Cliquez ici pour vous inscrire ; l'événement se déroulera en anglais et en français.