Le Comité de la région européenne de l’IE, le Comité syndical européen de l’éducation (CSEE), a rencontré Ole Christensen et Alejandro Cercas, membres de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates de la Commission de l’emploi et des affaires sociales au Parlement européen, accompagnés de trois autres parlementaires.
La délégation syndicale a présenté les résultats d’une étude sur l’impact de la crise dans l’éducation et a demandé au Parlement européen d’adopter rapidement une résolution sur cette question.
Le Président du CSEE, Ronnie Smith, a fait savoir aux parlementaires que les mesures d’austérité adoptées face à la crise font plus de mal que de bien. « Le choc économique qui touche l’économie a des effets sur l’éducation, ainsi que sur les autres services publics », a-t-il déclaré. « En outre, nous savons désormais largement que l’éducation fait partie des outils pour sortir de la crise. Notre souci principal est de conserver un niveau de financement approprié pour l’éducation, et une approche sociale plus raisonnable en période de crise. »
Les réductions de budget ont des conséquences
Lors de la présentation des résultats de l’étude du CSEE, son Directeur, Martin Rømer, a regretté les énormes différences entre la politique officielle de la Commission et les actions et décisions des gouvernements au niveau européen et national.
Les conséquences des réductions de budget dans l’éducation sont notamment l’augmentation des heures de travail pour les éducateurs/trices, le licenciement d’enseignant(e)s, la fusion ou fermetures d’écoles, ainsi que des difficultés pour recruter et conserver des enseignant(e)s, a-t-il déclaré.
Martin Rømer a noté que les diminutions de budget dans l’éducation ont plutôt lieu pour des raisons idéologiques et non économiques. Il a parlé d’un « cercle vicieux », où les mesures d’austérité entrainent moins de revenus fiscaux, une baisse des dépenses publiques et du budget de l’éducation.
Il a appelé le Parlement européen à « élaborer une résolution qui souligne la nécessité de protéger l’éducation en tant qu’un des outils importants pour sortir de la crise économique ».
Obtenir du soutien
La délégation syndicale forte de 45 personnes a également eu l’opportunité de poser des questions aux parlementaires européens.
« Nous ne pouvons pas résoudre toutes les problématiques liées à la crise au Parlement européen, mais nous pouvons nous concentrer sur certaines d’entre elles », a répondu Ole Christensen. « Si nous pouvons travailler avec les citoyens, les étudiants, les syndicats nationaux, nous aurons l’occasion d’obtenir l’attention des médias et le soutien du public. »
Il a convenu que le dialogue social était très important: « Comment de telles mesures d’austérité peuvent-elles être mises en œuvre sans dialogue social? Nous proposons que la Commission motive les employeurs et les travailleurs à collaborer. »
L’éducation comme un investissement
En ce qui concerne le chômage des jeunes, il a indiqué que les employeurs qu’il a rencontrés ont reconnu que cela représentait un coût économique, et que « l’élément le plus important pour l’avenir, c’était l’éducation, l’éducation et encore l’éducation! »
« L’éducation devrait être indépendante de la crise et être considérée comme un investissement, mais la troïka européenne dirigeante a insisté pour que des mesures d’austérité soient mises en place », a-t-il déclaré.
Le parlementaire européen Alejandro Cercas l’a promis: « Nous essayerons de trouver un moyen de présenter une résolution et de trouver des collègues de droite avec qui nous pouvons collaborer. C’est important pour nous de disposer de cette étude et de pouvoir leur poser la question : ne pensez-vous pas que cela représente un problème pour l’avenir? L’éducation publique n’est pas une valeur de marché. Il est important de mener cette bataille maintenant, pour nos enfants. »
Crise des valeurs
Il a insisté que la crise actuelle est davantage une crise de valeurs qu’une crise économique, et il a fortement souligné l’idée de solidarité.
« Les citoyens européens souhaitent de la solidarité dans les systèmes d’éducation publique. Nous détruisons les outils de solidarité entre régions, personnes et pays. Il importe plus que jamais de présenter une alternative. »
La réunion s’est conclue par un accord sur le fait que les prochains contacts entre le CSEE et le Parlement devraient continuer à établir une « coalition pour protéger l’éducation publique » et trouver des moyens pour passer une résolution au Parlement.
Pour en savoir davantage sur l’étude et sur le plan d’action du CSEE contre la crise économique, veuillez cliquer ici.