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Internationale de l'Education
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Swaziland: La crise financière « contraint les écoles à fermer leurs portes »

Publié 15 septembre 2011 Mis à jour 19 septembre 2011
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Selon le dirigeant de la Swaziland Principals Association (SWAPA), la plupart des écoles du pays sont fermées en raison de la crise financière qui a frappé le gouvernement swazi.

Le Président de la SWAPA, Charles Bennett, a expliqué au quotidien Times of Swaziland que les enseignant(e)s boycottent les cours au moment de la rentrée scolaire parce que le gouvernement n’a pas effectué le versement d’environ 11 millions de dollars américains, destinés à couvrir les frais de scolarité.

Selon Bennett, plus de 60 pour cent des enfants du pays en âge de scolarité sont pauvres ou orphelins, et ne paient donc pas de frais d’inscription. C’est pourquoi les écoles dépendent largement des fonds qui leur sont octroyés par le gouvernement. La crise a provoqué des mouvements de protestation à travers l’ensemble du Swaziland, dirigé par un monarque absolu, le roi Mswati III, qui détient le pouvoir depuis 1986. Ses détracteurs/trices accusent la famille royale de dilapider l’argent en dépenses somptuaires, alors que la majorité de la population s’enlise dans la pauvreté.

Le gouvernement prétend ne pas encore avoir reçu le prêt de 355 millions de dollars américains promis par l’Afrique du Sud pour l’aider à honorer ses créances. Le Secrétaire principal du ministère de l’Education, Pat Muir, a appelé les enseignant(e)s à cesser le boycott, après avoir déclaré que l’argent serait versé aux écoles d’ici jeudi prochain.

Toutefois pour les membres de l’association présidée par M. Bennett, la crise financière a provoqué une pénurie de ressources vitales: « Nous n’avons ni eau ni électricité. Le programme alimentaire, qui concerne la majorité des élèves, est inexistant car il n’y a pas d’argent pour acheter de la nourriture. Nous risquons de manquer de matériel, comme le papier pour les examens et les craies. »

Le mois dernier, l’Université du Swaziland est restée portes closes pour la nouvelle rentrée académique, car le gouvernement a négligé d’octroyer les fonds destinés à couvrir les frais d’inscription des étudiant(e)s.

Les militant(e)s qui luttent contre le SIDA affirment que les écoles sont fréquentées par de nombreux enfants devenus orphelin(e)s suite au décès de leurs parents, victimes du SIDA et du VIH. Le Swaziland compte une population de 1,2 million d’habitants et figure parmi les pays enregistrant les plus hauts taux de SIDA et de VIH au monde, soit 230.000 personnes séropositives, dont 65.000 dépendent des hôpitaux d’Etat pour obtenir gratuitement les traitements antirétroviraux. Les employé(e)s du secteur de la santé affirment que les hôpitaux commencent à manquer de médicaments en raison de la crise financière.

Le gouvernement soutient que la crise financière que traverse le pays - un royaume enclavé - a été causée par un effondrement des recettes en provenance de l’Union douanière d’Afrique australe, suite à l’établissement d’un nouvel accord tarifaire.

Le mois dernier, l’Afrique du Sud a annoncé qu’elle apporterait une aide financière au Swaziland, mais le transfert d’argent n’a toujours pas été effectué. Le gouvernement de Pretoria a déclaré qu’il souhaitait d’abord que le gouvernement swazi introduise des réformes fiscales.

Les partis politiques étant interdits au Swaziland, les militant(e)s en faveur des droits soutiennent que l’Afrique du Sud ne devrait accorder cette aide que si le roi Mswati accepte de mettre en place un pouvoir démocratique.

La Coordinatrice régionale principale de l’IE pour l’Afrique, Assibi Napoe, a déclaré: « L’IE exhorte les autorités du Swaziland à introduire les réformes nécessaires pour payer les frais de scolarité, afin de permettre aux enseignant(e)s d’offrir à toutes et à tous un enseignement public de qualité ».