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L'Internationale de l'Éducation met les enseignant·e·s sur le devant de la scène au Forum mondial sur les réfugiés

Publié 12 décembre 2023 Mis à jour 15 décembre 2023
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Le Forum mondial sur les réfugiés se tient à Genève du 13 au 15 décembre. L'Internationale de l'Éducation (IE) est le fer de lance de la lutte au niveau mondial en faveur des droits des enseignant·e·s en situation de crise et de déplacement forcé.

Les enseignant·e·s sont la pierre angulaire d'une éducation inclusive et de qualité : le droit à l'éducation est synonyme de droit à avoir un·e enseignant·e qualifié·e et soutenu·e dans son travail. Les enseignant·e·s jouent un rôle crucial pour garantir le droit à l'éducation ; un droit qui n'est pas limité aux frontières du pays d'origine des enfants et des jeunes réfugiés. En dépit de l’importance de leur travail réalisé dans des conditions difficiles, les enseignant·e·s qui travaillent dans les zones affectées par des déplacements de populations ou des situations de crise semblent être oublié·e·s par les politiques, stratégies et cadres d’action mondiaux en matière de réfugiés et d’éducation. 

Pour remédier à cette lacune majeure, l'Internationale de l'Éducation a œuvré pour mettre en lumière le sort des enseignant·e·s travaillant dans des lieux accueillant des réfugiés ou affectés par un contexte de crise. Lors des préparatifs au Forum mondial sur les réfugiés (FMR) 2023, des groupes de travail thématiques ont été établies par l'Education Alliance du FMR ; cette dernière rassemble des acteurs divers œuvrant à rendre opérationnelles les dispositions liées à l'éducation contenues dans le Pacte mondial sur les réfugiés. L'Internationale de l'Éducation est à la tête du groupe de travail de l'Education Alliance sur les enseignant·e·s.

Rallier le soutien aux enseignant·e·s et à l'enseignement dans les situations de déplacement forcé

Le Groupe de travail du FMR sur les enseignant.e.s a élaboré un ensemble de principes directeurs pour les États et autres entités pour répondre de façon efficace aux besoins des enseignant·e·s en situation de déplacement ou de crise (lien en anglais). Ce texte comprend 10 actions-clés que les divers acteurs impliqués sont instamment invités à inclure dans les promesses d'engagement qu'ils feront officiellement au FMR.

Ces principes directeurs ont servi de base à l'engagement multipartite « Soutenir les enseignant·e·s et l'enseignement en situation de déplacement forcé » (texte en anglais) que le groupe de travail sur les enseignant·e·s a élaboré de façon collective pour le soumettre au FMR, avec pour but de mobiliser un soutien concret en faveur des enseignant·e·s et de l'enseignement pour la période à venir.

L'Internationale de l'Éducation a également soumis au FMR un engagement individuel incluant notamment les promesses suivantes : rassembler le plus de soutien possible en faveur d'un mécanisme de financement qui permettra de dégager un « budget de secours » pour assurer les salaires des enseignant·e·s en cas de crises ; soutenir l'engagement des syndicats d'enseignant·e·s pour des politiques et un dialogue social en faveur de l'inclusion des réfugié·e·s au sein des systèmes éducatifs de chaque pays ; et développer l'apprentissage par les pairs dans les organisations membres des pays qui font face à une arrivée massive de réfugié·e·s.

Passer des promesses à l'action

Le 12 décembre, au « Campus éducation » du FMR, le groupe de travail sur les enseignant·e·s a organisé un débat sur l'urgente nécessité d'accorder la priorité aux enseignant·e·s dans les réponses aux problèmes concernant l'éducation dans les lieux d'accueil de réfugié·e·s et les zones touchées par une situation de crise. Avec pour modératrice, Sonia Grigt, de l'IE, l'événement a compté avec les contributions de Chris Henderson (Geneva Graduate Institute/NORRAG, Genève), Fatou Niang (UNESCO, Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030), Marianna Knirsch (Ministère de la Coopération économique et du développement de la République fédérale d'Allemagne), Heather Saunders (Partenariat mondial pour l'éducation [GPE]), Itaf Alawawdeh (Save the Children Jordanie) et Anfal Saqib (Education Cannot Wait).

L'événement s'est ouvert par le témoignage de Stella Oryang Aloyo, une enseignante du Soudan du Sud, elle-même réfugiée, et qui travaille dans le camp de réfugiés de Palabek, dans le district de Lamwo, en Ouganda. Aloyo a mis en lumière la dure réalité de la vie des enseignant·e·s dans ce type de contexte et leur engagement auprès de leurs élèves. Elle a appelé la communauté internationale à jouer son rôle en soutenant les enseignant·e·s, autant que les enseignant·e·s jouent le leur en soutenant les élèves.

Faisant écho au témoignage d'Aloyo, les intervenant·e·s ont souligné les problèmes critiques auxquels font face les enseignant·e·s en situation de déplacement forcé ; parmi ces problèmes figurent, pour n'en nommer que quelques-uns : la difficulté qu'ils rencontrent à faire reconnaître leurs diplômes hors de leur pays ; des salaires bas dont le versement est longuement retardé ; de mauvaises conditions de travail ; un ratio nombre d'élèves/enseignant·e très élevé ; et le manque d'opportunités de développement professionnel et de formation continue. Tous ces facteurs contribuent à un taux de défection élevé parmi les enseignant·e·s en situation de déplacement forcé, ce qui vient encore aggraver la pénurie de personnel.

Les échanges entre les intervenant·e·s ont porté sur les points suivants : les actions nécessaires à l'amélioration de la situation des enseignant·e·s dans les contextes d'urgence, y compris un financement accru ; l'intégration des enseignant·e·s au sein du système éducatif des pays d'accueil ; leur participation au dialogue social et politique qui oriente les réponses gouvernementales aux problèmes ; et la reconnaissance de leurs diplômes et de leur expérience professionnelle hors de leur pays d'origine.

Même s'il est encourageant de voir que le sort des enseignant·e·s en situation de déplacement forcé commence à attirer davantage d'attention au niveau international, les promesses ne suffisent pas. L'Internationale de l'Éducation continuera sans relâche à demander une action réelle en faveur du soutien aux enseignant·e·s sur le terrain qui font tout leur possible pour préserver l'espoir qui habite leurs élèves.