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Éthiopie : mobilisation des syndicalistes pour la sécurité des lieux de travail et des écoles

Publié 27 octobre 2023 Mis à jour 22 mars 2024
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À l’occasion de la Journée mondiale des enseignant·e·s (JME), le 5 octobre, l’Association des enseignant·e·s éthiopien·ne·s (Ethiopian Teachers’ Association, ETA) a réaffirmé qu’une éducation de qualité requiert la sécurité des lieux d’enseignement et d’apprentissage.

Les 24 et 25 octobre 2023, l'ETA a organisé, en collaboration avec l'Université de Jigjiga, située dans l'est de l'Éthiopie, une conférence sur la Journée mondiale des enseignant·e·s, en présence de représentant·e·s du gouvernement fédéral et de l'État.

Déclaration sur la sécurité dans les écoles

Le Dr Yohannes Benti, président de l’ETA et membre du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation (IE), a présenté la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, un engagement politique intergouvernemental visant à protéger les élèves, les enseignant·e·s, les écoles et les universités des pires conséquences des conflits armés.

Il a appelé le gouvernement éthiopien à approuver cette déclaration et a rappelé qu'en mai 2017, António Guterres, le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), a appelé tous les pays à approuver la Déclaration sur la sécurité dans les écoles. En mai 2023, 118 pays l'avaient déjà approuvée. Cela constituerait une étape cruciale, a déclaré M. Benti, d'autant plus que le pays a dû subir les conséquences dévastatrices de la guerre du Tigré sur l'éducation.

La guerre du Tigré est un conflit armé qui a duré du 3 novembre 2020 au 3 novembre 2022 dans la région du nord de l’Éthiopie. Ce conflit a opposé le gouvernement fédéral éthiopien et l’Érythrée d’une part, et le Front populaire de libération du Tigré d’autre part.

Pendant cette guerre, l'ETA a condamné les dommages et les perturbations infligés aux étudiant·e·s, aux enseignant·e·s et au système éducatif. L’ETA avait appelé les autorités publiques compétentes à mettre un terme immédiat au conflit armé.

«Nous souhaitons participer aux célébrations de la Journée mondiale des enseignantes et enseignants », a déclaré M. Benti. « Cette année, le mouvement syndical mondial de l'éducation a souligné, le 5 octobre, l'ampleur et l'impact de la pénurie d'enseignantes et enseignants dans le monde entier. Selon l'UNESCO, il faudrait 69 millions d'enseignantes et enseignants supplémentaires d'ici 2030 pour assurer une éducation de base universelle, mais les tendances actuelles montrent que ce déficit s’accroît et que de nombreux enseignantes et enseignants quittent la profession. »

« Les enseignantes et enseignants éthiopiens souhaitent également saisir cette occasion pour sensibiliser à l'importance de la sécurité des lieux d’enseignement et d’apprentissage pour une éducation de qualité pour toutes et tous, ainsi que pour des sociétés pacifiques, démocratiques et durables », a-t-il ajouté.

Convention n° 190 de l'OIT

Au cours de la conférence JME en Ethiopie, Destaye Tadesse, la Secrétaire générale adjointe de l'ETA, a également présenté la Convention n° 190 de l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur l'élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail.

Elle a poursuivi en indiquant que l'ETA plaidait vigoureusement pour que le gouvernement ratifie cet instrument, fruit de l’aboutissement de dix années de campagnes concertées des syndicats et de la société civile. La Convention définit la violence et le harcèlement comme une série de comportements et de pratiques inacceptables, et se concentre sur les préjudices qui peuvent être causés, qu'ils soient physiques, psychologiques, sexuels ou économiques. Les gouvernements qui la ratifieront seront tenus d'adopter des mesures législatives et politiques visant à prévenir, dénoncer et réparer la violence et le harcèlement fondés sur le genre, notamment en intégrant la définition d’une chaine de responsabilités explicite.