Le National Teacher Elected Council (NTEC) a joué un rôle déterminant en faisant en sorte que les fonds d’urgence absolument nécessaires parviennent aux enseignant·e·s sur tout le territoire afghan et en plaidant en faveur du rétablissement de l’accès des filles à l’enseignement secondaire.
« Lors d’une réunion organisée dans les bureaux de l’UNICEF avant le versement des indemnités de 100US$ à chaque enseignant·e, j’ai été en mesure d’exprimer mon point de vue et ai constaté qu’il avait été pris en compte en ce qui concerne la façon la plus transparente de distribuer les fonds aux enseignant·e·s », a souligné le président du NTEC Fazel Ahmad Fazel.
Transparence dans la distribution des fonds
Même si le problème du nombre d’enseignant·e·s s’est posé, dans la mesure où certain·e·s d’entre eux·elles, en particulier, les femmes, étaient absent·e·s des salles de classe, le versement a été réalisé sur leurs propres comptes bancaires, ce qui a en grande partie garanti la transparence du processus, a-t-il remarqué.
Bien qu’il soit très difficile de donner un chiffre exact, d’après les informations reçues des provinces, environ 80% des enseignant·e·s ont aujourd’hui reçu les fonds, a-t-il ajouté.
Il a également expliqué que les bénéficiaires ont été sélectionnés par l’UNICEF et par les bureaux centraux et locaux du ministère de l’Education, le syndicat jouant quant à lui un « rôle de supervision afin de veiller à ce qu’aucun·e enseignant·e ne soit oublié·e ou ne subisse de discrimination ».
Conséquences de la distribution
Ce versement des indemnités a entraîné des conséquences positives et négatives, a souligné Fazel.
L’aspect positif, a-t-il reconnu est qu’il s’agit d’une « aide bienveillante » pour les enseignant·e·s dont le salaire est inférieur à 100US$.
Il a toutefois mentionné deux points négatifs :
- la lenteur du processus de distribution : certain·e·s enseignant·e·s n’en ont pas encore bénéficié ;
- les enseignant·e·s dont les salaires sont généralement supérieurs à 100US$, ont perçu des indemnités de 100US$ seulement. Le solde n’ayant pas encore été versé par les autorités, cette situation a occasionné des difficultés pour les enseignant·e·s concerné·e·s.
Bien qu’elle salue cette initiative, l’Internationale de l’Education estime qu’il s’agit d’une solution provisoire et non pérenne. Un mécanisme permanent et plus durable est nécessaire pour le paiement des salaires aux enseignant·e·s en situation de crise, comme cela est le cas en Afghanistan.
Rôle de chef de file joué par NTEC dans le domaine de l’éducation de qualité inclusive
NTEC continue également de mobiliser et de faire pression sur le ministère en faveur de la scolarisation des filles en âge de suivre l’enseignement secondaire, à travers la mise en œuvre d’une campagne dans toutes les provinces et l’organisation par le syndicat d’une conférence nationale. Celle-ci programmée fin juillet portera sur ce dont les enseignant·e·s afghan·e·s ont besoin afin de garantir une éducation de qualité pour tous.
Le secrétaire général de l’Internationale de l’Education David Edwards félicite NTEC pour son rôle de chef de file à une période critique. « Alors que les donateurs débattent de la viabilité politique des stratégies d’engagement et que les responsables talibans restreignent les droits des femmes et des filles, NTEC joue bravement le rôle de chef de file au nom de ses membres et des étudiant·e·s afghan·e·s tout en faisant face à d’incroyables pressions. Le syndicat nécessite et pourra toujours compter sur la solidarité, le soutien et l’admiration de l’IE ».