La Zimbabwe Teachers’ Association (ZIMTA) et le Progressive Teachers Union of Zimbabwe (PTUZ) ont récemment appelé les enseignant·e·s à mener une action sociale suite au refus persistant du gouvernement de résoudre les problèmes salariaux de longue date, laissant les enseignant·e·s avec des difficultés financières. Depuis le 7 février, les enseignant·e·s sont en grève.
Le 3 février, l’exécutif national de la ZIMTA — après de larges consultations avec ses 43.000 membres — a déclaré l’état d’incapacité de ses membres, selon le Président national de la ZIMTA, Richard Gundane. La déclaration du syndicat fait également référence à tous les éducateur·trice·s du secteur public qui sont solidaires de leurs collègues en souffrance.
Principales préoccupations des syndicats
Dans sa déclaration, la ZIMTA a souligné les éléments suivants :
- Les niveaux de rémunération adoptés en janvier 2022 ne permettent pas de répondre aux besoins de transport des membres pour se rendre dans les différentes gares des zones rurales et d’assurer les déplacements quotidiens des enseignant·e·s dans les zones urbaines.
- Compte tenu de leurs faibles moyens financiers, les éducateur·trice·s n’ont pas pu payer les frais de scolarité et acheter des uniformes pour leurs propres enfants, et n’ont donc pas pu subvenir aux besoins de leur famille dans de nombreux cas.
- Sans une augmentation de salaire significative, les éducateur·trice·s ne peuvent pas retourner au travail et assumer leurs fonctions.
- La réponse du gouvernement lors de la dernière réunion n’a pas donné d’espoir au syndicat, dilapidant au contraire la bonne volonté des éducateur·trice·s générée par les négociations.
- Les enseignant·e·s estiment que l’allocation COVID-19 de 75 dollars américains était un geste sans signification visant à faire croire que le gouvernement se souciait de leur bien-être.
- La patience des enseignant·e·s a été mise à rude épreuve, il·elle·s se sentent sous-estimé·e·s et ne font pas confiance aux structures de négociation.
Désaccord social cyclique
« Nous demandons instamment aux autorités responsables de résoudre immédiatement la question des salaires et d’abandonner leur tendance à plonger les enseignants et enseignantes et le reste de la fonction publique dans des conflits sociaux cycliques », a souligné Gundane. « La ZIMTA est aux côtés des nombreux enseignants et enseignantes des écoles publiques et des fonctionnaires victimes de salaires médiocres et d’avantages sociaux accordés de manière inconsidérée par l’employeur. »
Le Président du PTUZ, Takavafira Zhou, a ajouté que l’action syndicale était le résultat de l’arrogance du gouvernement et de ses piètres tentatives de « lutte contre l’incendie » chaque fois que les écoles doivent ouvrir. Zhou a exhorté le ministre des Finances à « abandonner les mesures d’austérité ruineuses et à sauver le secteur de l’éducation de l’effondrement ».
Appel à des négociations appropriées et de bonne foi
Le 12 février, l’exécutif national de la ZIMTA a convenu d’approcher le gouvernement dans les 24 heures afin de trouver un accord approprié pour que l’action des enseignant·e·s puisse être levée et que les membres de la ZIMTA puissent se sentir à l’aise pour reprendre le travail.
Le syndicat de l’éducation a appelé le gouvernement à ne pas jeter de l’huile sur le feu en appliquant des mesures de rétorsion et à tenir compte du temps de réponse des enseignant·e·s, qui peut inclure l’attente du jour de paie pour certains d’entre eux.
« Nous prenons cette mesure pour préserver la bonne volonté et la plus grande bonne foi de l’éducation et de son personnel et nous continuons à négocier avec toutes les autorités compétentes », a conclu Gundane.