L'Internationale de l'Education (IE) a fait entendre la voix des enseignantes et des enseignants à la conférence COP26 à Glasgow afin de s'assurer que l'éducation ne soit pas négligée en tant que composante nécessaire de la lutte contre la crise climatique.
L'éducation était plus que jamais à l'ordre du jour de la COP, et de plus en plus de gouvernements, d'organisations et d'activistes reconnaissent l'éducation au changement climatique comme un élément fondamental pour un avenir durable et une transition juste. La Secrétaire générale adjointe de l'IE, Haldis Holst, s'exprimant lors de plusieurs événements et panels, a souligné avec insistance la nécessité de garantir une éducation de qualité au changement climatique pour toutes et tous, et a souligné le rôle crucial des enseignantes et enseignants dans l'éducation à l'action climatique. En dialogue avec un éventail d'acteurs du monde politique, de la profession enseignants, de la communauté étudiante et de la société civile, elle a souligné que les enseignant·e·s du monde entier sont motivé·e·s à enseigner pour la planète mais ont besoin d'un environnement politique favorable pour le faire, y compris une réforme des programmes, des formations sur l'enseignement du changement climatique, des supports d'enseignement et d'apprentissage pertinents en plusieurs langues ainsi que l'autonomie professionnelle.
Premier sommet du genre
Le Sommet « Ensemble pour demain: éducation et action pour le climat » - le premier du genre - a mis l'éducation au changement climatique à l'honneur, alors que des ministres de l'Education et de l'Environnement du monde entier se sont engagés à améliorer l'éducation au climat dans leurs pays. Plus de 20 engagements ont été pris, avec des discours prononcés sur place par des ministres du Royaume-Uni, d'Écosse, d'Italie, du Malawi, de Colombie, du Japon et de Grèce. Le Malawi s'est notamment engagé à protéger les établissements d'enseignement contre le changement climatique et à tenir compte du genre, tandis que la Grèce s'est engagée à former les enseignants.
Le Royaume-Uni, qui préside la COP, a cherché à montrer l'exemple lorsque le secrétaire d'État britannique à l'Éducation, Nadhim Zahawi, a présenté la nouvelle stratégie du Royaume-Uni relative à la durabilité et l'éducation au climat. Les organisations membres de l'IE au Royaume-Uni ont salué les propositions mais ont exhorté le gouvernement à être encore plus ambitieux. « Les écoles ont besoin d'un soutien et de ressources accrus de la part du gouvernement pour décarboniser et garantir leur durabilité », a déclaré le Secrétaire général de la NASUWT, le Dr Patrick Roach. L'UCU a noté le besoin continu de veiller à ce que l'éducation au climat soit correctement financée pour la main-d'œuvre actuelle en termes de développement professionnel continu et reflétée dans des charges de travail raisonnables.
Dans son allocution d'ouverture, Stefania Giannini, Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l'éducation, a appelé à une culture du “prendre soin” - prendre soin de la planète et prendre soin les uns des autres - et a plaidé en faveur d'un changement radical pour que l'éducation ne soit plus mise de côté dans le débat sur le climat.
Une éducation au changement climatique développée avec les étudiant·e·s et les syndicats
La voix des étudiant·e·s du monde entier a également été entendue au cours du sommet, de jeunes activistes soulignant que l'éducation au climat ne peut pas être un simple ajout, elle doit être intégrée à travers une approche éducative globale, et chaque étudiant et étudiante, quelle que soit sa formation, doit étudier le développement durable. Ces jeunes activistes ont également souligné que l'éducation au climat doit être développée avec les jeunes, pas seulement pour eux, et surtout, que les gouvernements doivent investir dans la profession enseignante.
Les conclusions des coprésidents du Sommet, le Royaume-Uni et l’Italie, ont reconnu le rôle essentiel joué par l'éducation et l'apprentissage dans la transition vers un avenir plus favorable au climat. En outre, ils se sont engagés à intégrer le changement climatique en tant que composante fondamentale des programmes d’enseignement, dans les directives, la formation des enseignant·e·s, les normes d'examen et à plusieurs niveaux par le biais des institutions. Cependant, ils ont gardé un silence assourdissant sur la participation des enseignant·e·s et de leurs syndicats à la co-construction des politiques d'éducation au climat, sur les droits humains ou le rôle de l'éducation pour assurer une transition juste.
L'IE se félicite de la reconnaissance accrue de l'éducation lors de la COP26, mais il reste encore beaucoup de travail à effectuer. À l'approche de la COP27, qui se tiendra en Égypte l'année prochaine, les syndicats de l'enseignement ont un rôle essentiel à jouer en obligeant les gouvernements à rendre compte de la mise en œuvre des engagements pris, ainsi qu'en appelant à des engagements plus ambitieux et plus nombreux.