Le monde est confronté à une série de crises interdépendantes et la réponse à ces crises exigera un bouleversement complet du mode de fonctionnement habituel. À la lumière de la pandémie de Covid-19, de la crise croissante de la dette, de l’augmentation des inégalités, de l’injustice entre les genres et de la crise climatique, il est urgent de revoir le rôle fondamental de redistribution des États et de réimaginer le secteur public.
Au cours des quarante dernières années, les politiques d’austérité ont entraîné des réductions d’effectifs dans le secteur public qui ont sapé la capacité des gouvernements à fournir des services publics de qualité. La politique d’austérité qui a le plus d’impact sur les services publics est l’imposition de contraintes sur la masse salariale du secteur public qui a deux conséquences :
- Blocage du recrutement de nouveaux enseignant.e.s, d’infirmières et d’autres travailleurs.euses essentiel.le.s,
- Des limites strictes aux salaires déjà bas du personnel actuel soignant, enseignant et autre.
Nous avons entrepris l’année dernière des recherches intensives sur trois continents, examiné 69 documents du FMI provenant de 15 pays, tenu des discussions avec des économistes du FMI et entrepris une analyse documentaire sur les masses salariales du secteur public.
Les résultats révèlent un état d’esprit profondément ancré, qui est irrationnellement anti-secteur public. La mise en oeuvre de ces réductions de la masse salariale du secteur public est à la fois brutale et sans orientation. Elle trahit un parti pris contre le secteur public et s’inscrit dans le cadre plus large des politiques anti-sociales et de la lutte contre les syndicats. Ces mesures compromettent le respect des droits humains et la réalisation des ODD, et bloquent l’action contre le réchauffement climatique.