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Journée internationale des personnes handicapées: l’IE appelle à l’inclusion

Publié 3 décembre 2019 Mis à jour 23 juillet 2024
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Depuis sa création, il y a plus d’un quart de siècle, l’Internationale de l’Éducation (IE) lutte pour les droits des personnes handicapées. Les préoccupations de l’IE portent sur les problèmes sociétaux relatifs aux droits humains des personnes handicapées en général, et des enfants, des enseignant·e·s et des éducateur·rice·s handicapé·e·s, en particulier.

Rappelant la politique de l’IE en matière de droits des enfants et des enseignant·e·s handicapé·e·s, la Résolution du Congrès la plus récente, adoptée à Ottawa en 2015, notait que selon les estimations, les enfants handicapés représentaient 40% des enfants non scolarisés, et exhortait à une action urgente en vue de garantir leur inclusion.

L’IE s’inquiète de la lenteur des progrès dans la mise en œuvre des normes et des engagements pris au niveau international. En décembre dernier, l’IE a lancé l’enquête: Sommes-nous déjà arrivé·e·s? Les syndicats de l'éducation évaluent le chemin semé d’embûches menant à l'éducation inclusive. Les résultats de l’étude ont révélé que dans de nombreux pays, l’éducation inclusive était loin d’être atteinte.

La Journée internationale des personnes handicapées

La Journée internationale des personnes handicapées rappelle qu’il est urgent pour les gouvernements de répondre aux besoins éducatifs des enfants handicapés. Le thème 2019 est: « Promouvoir la participation et le rôle des personnes handicapées: faire progresser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».

En 2015, les Nations Unies ont adopté l’Agenda 2030 pour le développement durable, en s’engageant à ne laisser personne à la traîne, ainsi qu’ à garantir une éducation de qualité inclusive et équitable et à promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie, pour tous. Cet engagement indique clairement que tous les enfants, les jeunes et les adultes, y compris ceux·celles qui sont handicapé·e·s, ont droit à une éducation gratuite de qualité.

Ce droit ne peut être satisfait que si les gouvernements promulguent et mettent en œuvre des politiques d’éducation inclusive; font tomber toutes les barrières physiques, culturelles, sociales, économiques et autres qui freinent l’éducation inclusive; et veillent à ce que tous les enfants et les jeunes handicapé·e·s fréquentent l’école et reçoivent un enseignement dispensé par des enseignant·e·s convenablement formé·e·s, doté·e·s de qualifications professionnelles, motivé·e·s et soutenu·e·s.

Les écoles et de fait, toutes les institutions éducatives, devraient disposer de ressources adéquates et être correctement équipées afin de répondre aux besoins spécifiques des élèves et étudiant·e·s handicapé·e·s. Les enseignant·e·s comme le personnel de soutien à l’éducation qui sont handicapé·e·s, devraient bénéficier de l’appui nécessaire, pour pouvoir soutenir leurs élèves et étudiant·e·s dans la réalisation de leur plein potentiel.

« Les gouvernements devraient s’assurer que nos écoles et nos institutions éducatives sont véritablement inclusives », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, David Edwards. Edwards a poursuivi en exhortant les gouvernements à garantir aux enseignant·e·s handicapé·e·s des conditions de travail décentes et tous les aménagements, outils et ressources nécessaires afin de leur permettre d’être opérationnels dans leurs fonctions d’enseignant·e·s.

Edwards a appelé les gouvernements à mettre en œuvre la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapé·e·s.

« En tant qu’éducateurs et éducatrices, nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir afin que les écoles soient sûres, bienveillantes et inclusives pour les enfants et les personnels de l’éducation handicapés. Cela implique de tendre la main aux personnes handicapées, mais également d’instaurer au sein des écoles et de la communauté élargie, l’acceptation et l’inclusion qui rend cela possible. »

La plus importante minorité au monde

L’Organisation mondiale de la santé estime que les personnes handicapées représentent plus de 15% de la population mondiale, soit la minorité la plus importante au monde. 80% des personnes handicapées vivent dans des pays en développement

Les conflits armés, en particulier, ceux de longue durée, rendent de nombreux·euses combattant·e·s et civil·e·s handicapé·e·s. De plus, alors que les contextes de guerre sont difficiles pour tou·te·s, ils sont notablement néfastes pour les personnes handicapées. Ainsi, des décennies de conflits armés dans la région des Grands lacs en Afrique ont fait émerger des freins d’ordre physique et mental, au développement et à une vie quotidienne normale, qui subsisteront pendant des générations.

Plus tôt dans l’année, Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, a  présenté une étude de l’Académie de Genève intitulée: « Handicap et conflits armés» (en anglais).

Dans sa déclaration au sujet de cette étude, la Haute-Commissaire Bachelet a déclaré:

« Il est grand temps d’accorder une attention plus ciblée aux besoins des personnes handicapées dans des contextes de conflits armés. Certains conflits sont plus longs – comme la guerre en Syrie, qui dure depuis plus longtemps que la Seconde guerre mondiale.

Désormais, les conflits seront vraisemblablement plus des guerres civiles, qui se déroulent souvent dans des environnements civils. On observe des violations massives du droit international, y compris l’utilisation de la famine comme arme de guerre, à travers le blocage de l’assistance humanitaire capitale. Cette problématique comme d’autres, met grandement en danger les personnes handicapées.

Dans le cadre de situations de conflits, les enfants handicapés se heurtent à l’exclusion spécifique: ils sont laissés pour compte, institutionnalisés et exposés à la violence. Les femmes handicapées sont également confrontées à des taux de violence plus élevés et sont davantage exposées à la violence sexuelle que les autres femmes. »