Ei-iE

Relations entre les technologies de l’information et de la communication (TIC), les politiques relatives aux enseignant·e·s et l’apprentissage des élèves

Résolution du 8e Congrès Mondial

Publié 23 septembre 2019 Mis à jour 17 octobre 2024
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Le 8e Congrès mondial de l’Internationale de l’Education (IE), réuni à Bangkok, en Thaïlande, du 21 au 26 juillet 2019 :

(1) Exprime ses plus vives inquiétudes concernant ce qui suit :

(i) La volonté des entreprises privées spécialisées dans les technologies éducatives d’imposer aux écoles, aux établissements d’enseignement supérieur et post-secondaire, ainsi qu’aux centres de recherche, l’utilisation de leurs programmes d’apprentissage génériques et de remplacer à moindre frais le personnel enseignant par des substituts tels que les Cours en ligne ouverts et massifs (MOOC) ;

(ii) Le développement et la promotion de l’intelligence artificielle (IA) par les entreprises technologiques, y compris la surveillance jour et nuit, en vue de remplacer les pratiques humaines dans les domaines de la pédagogie, de la recherche et des compétences cognitives et d’introduire des systèmes binaires qui polarisent le savoir humain, tels que l’apprentissage par les machines ;

(iii) La collecte et la manipulation croissantes des mégadonnées par les entreprises technologiques privées aux fins d’évaluer les élèves et le personnel enseignant, faisant peser ainsi une lourde menace sur la vie privée ;

(iv) Les risques que représente, selon les études, la surexploitation des technologies pour le bien-être des élèves ;

(v) L’augmentation exponentielle du nombre de cas de harcèlement des élèves et du personnel enseignant sur les réseaux sociaux ;

(vi) La relation négligeable, selon les études, entre le simple fait d’introduire des technologies pour la formation des élèves et l’amélioration de la qualité de leur apprentissage.

(2) Observe ce qui suit :

(i) Les opportunités positives qu’offrent les TIC pour améliorer la qualité de l’apprentissage et leur pouvoir d’enrichir les activités pédagogiques et la communication entre les établissements scolaires, les éducateur·rice·s et les apprenant·e·s, tel que décrit dans le Protocole international de l’IE relatif à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication ;

(ii) L’importance de sensibiliser aux technologies numériques, à l’alphabétisation numérique et à la citoyenneté numérique ;

(iii) Le rôle central des enseignant·e·s et de l’ensemble des éducateur·rice·s dans l’évaluation et le choix des modalités d’utilisation appropriées des TIC dans le cadre de l’enseignement et de l’apprentissage ;

(iv) Le rôle central des enseignant·e·s et de l’ensemble des personnels dans la promotion de l’innovation dans et entre les écoles et au sein des communautés éducatives locales et nationales ;

(v) La nécessité pour les enseignant·e·s de différents pays de partager des espaces professionnels sûrs, où il leur est possible d’étudier et développer les meilleurs programmes TIC et d’apprendre les bonnes pratiques ;

(vi) Les implications en termes d’égalité d’accès aux TIC pour les élèves et le personnel enseignant ;

(vii) L’importance cruciale pour les enseignant·e·s et l’ensemble des personnels de bénéficier d’une formation professionnelle initiale et continue pertinente dans le domaine des TIC ;

(viii) Le potentiel des TIC de réduire la charge de travail des enseignant·e·s et de l’ensemble des éducateur·rice·s.

(3) Confie au Bureau exécutif de l’IE le mandat suivant :

(i) Soutenir les initiatives déployées par les organisations membres dans le cadre des problématiques mises en avant dans la présente déclaration.

(ii) Consulter les organisations membres à propos du développement de ces lignes directrices de référence pour l’utilisation de la collecte de données et du développement des technologies au sein de l’éducation ;

(iii) Réexaminer, durant la période intermédiaire, le Protocole international relatif à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication au sein de l’éducation – document public exposant la position de l’IE à propos des TIC ;

(iv) Définir, en collaboration avec les organisations membres, les stratégies de campagne pour résister aux usages inappropriés des technologies. A cet égard, les enseignant·e·s et l’ensemble des éducateur·rice·s joueront un rôle central dans le choix des technologies et de leurs modalités d’utilisation, dans le cadre de l’enseignement et du développement de nouvelles plates-formes numériques démocratiques, de nouveaux logiciels open source et de nouvelles ressources éducatives libres.