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Faire progresser la profession enseignante aujourd’hui pour les éducateur∙rice∙s de demain

Publié 24 juillet 2019 Mis à jour 25 juillet 2019
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En ce troisième jour de Congrès, les délégations ont examiné les différentes résolutions et engagé des discussions autour du thème « Faire progresser la profession ».

Les résolutions adoptées ce troisième jour de Congrès portaient sur le cadre mondial de normes pour la profession enseignante défini par l’Internationale de l’Education (IE)  et l’UNESCO, l’avenir de la profession enseignante, la santé mentale du personnel enseignant, les libertés académiques dans l’enseignement supérieur et les personnels de soutien à l’éducation.

Les quatre volets des séances en sous-groupes se sont poursuivis et ont permis aux délégations d’approfondir les discussions, en mettant l’accent sur le professionnalisme du personnel enseignant et les moyens de le renforcer.

Vivre nos valeurs – garantir l’autonomie du personnel professionnel

La séance a offert l’occasion d’examiner en détail les moyens par lesquels les syndicats de l’éducation peuvent prendre des initiatives en faveur de l’éducation de qualité au sein de leurs communautés, au travers du dialogue social et de la négociation collective. Face aux menaces telles que la privatisation de l’éducation, les rémunérations basées sur la performance et les conditions de travail précaires, l’autonomie du personnel enseignant peut faire la différence lorsqu’il s’agit de contrer les ingérences autoritaires des gouvernements. Les responsables de l’enseignement supérieur qui ont pris la parole provenaient, entre autres, du Canada, de la Malaisie, de la Hongrie, du Brésil et du Ghana.

Atteindre nos objectifs – les normes professionnelles

Cette discussion parallèle s’est intéressée au rôle des normes professionnelles pour l’enseignement et à la façon dont elles peuvent renforcer l’influence des syndicats. Divers responsables de l’éducation en Ecosse, au Portugal, en Ouganda et aux Etats-Unis ont pris la parole.

Prendre l’initiative – défendre la profession

Les responsables de syndicats français, argentins, sénégalais et japonais ont présenté leurs points de vue sur les moyens les plus efficaces de plaider et de définir des stratégies pour défendre la profession enseignante sur la scène mondiale. De nouvelles idées ont été émises pour les campagnes et les initiatives en matière de communication.

Renouveau syndical

Le renouveau syndical figurait parmi les thèmes centraux du Congrès, amenant des discussions sur la collecte de faits, de données et de recherches. Les délégations avaient également pour but d’identifier de nouvelles missions pour les syndicats au sein de la société et de prendre des initiatives dans le cadre du dialogue politique et des politiques éducatives. La personnalité invitée à prendre la parole était membre de la Ghana National Association of Teachers.

« L’avenir commence dans la classe avec le personnel enseignant »

Reprenant dans son allocution thématique le thème du jour « Faire progresser la profession », Dr Jordan Naidoo, Directeur de la division de l’UNESCO pour l’appui et la coordination du programme Education 2030, a souligné l’importance de disposer d’un personnel enseignant qualifié pour atteindre l’ Objectif de développement durable 4, lequel consiste à instituer l’éducation de qualité inclusive et équitable et à promouvoir des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie d’ici 2030.

Toutefois, les principaux résultats récents ne sont guère encourageants et indiquent, selon lui, que le monde n’est pas en bonne voie d’atteindre cet objectif.

Devant les 1.400 membres des délégations venues du monde entier, il a déclaré: « La situation actuelle est la suivante: 220 millions d’enfants et de jeunes n’auront toujours pas accès à l’éducation en 2030 et un jeune sur trois n’achèvera pas l’enseignement secondaire. Même si l’on observe certains progrès, bon nombre de pays sont encore loin d’avoir atteint la parité entre les hommes et les femmes. Il s’agit d’une crise de l’éducation provoquée par l’absence de volonté politique de combattre les inégalités et la médiocrité. »

Il ensuite souligné: « Le système d’éducation, à divers degrés, n’a pas la capacité d’aborder efficacement le problème de l’inégalité ni de respecter l’engagement du programme 2030 à ne laisser personne pour compte... Les inégalités fondées sur une situation sociale désavantageuse, le genre, le handicap, la migration ou l’isolement géographique. »

Il s’est déclaré favorable à une amélioration des politiques, des données et du financement pour relever le double défi que représentent l’équité et la qualité, rappelant que « l’éducation est un droit ».

Parmi la pléthore de mesures recommandées, il a instamment demandé de faire en sorte d’attirer de nouvelles recrues performantes au sein de l’enseignement, au travers de la mise en place de structures de rémunération compétitives, de politiques de déploiement équitables et de systèmes de développement et d’encadrement professionnels adéquats.

Dr Jordan Naidoo est convaincu que si l’on souhaite faire progresser la profession enseignante, il sera nécessaire que le personnel enseignant, les syndicats qui le représentent, la société civile et les autres parties prenantes soient unis dans l’action: « Une telle coalition est aujourd’hui plus importante que jamais, dans un environnement qui encourage la normalisation au détriment de la qualité et de l’égalité et où beaucoup pensent que le personnel enseignant accomplit un travail à la portée de tout le monde, qu’il peut être remplacé par la technologie et que nous avons besoin d’écoles où il est mis à l’épreuve, comme le démontre la privatisation croissante de l’enseignement ».

Il a, par ailleurs, insisté sur le fait que l’investissement dans l’éducation devait être suffisant pour combler le déficit financier et garantir les ressources nécessaires pour couvrir les dépenses récurrentes et à long terme de l’éducation, telles que les salaires, les incitants et les dépenses non salariales:

« Si nous voulons l’avenir dont rêvent les maîtres de ce monde, les jeunes et les moins jeunes, alors nous devons commencer dans nos classes. Tout commence avec les élèves et leurs enseignants et enseignantes. »