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Un enseignement public inclusif de qualité: un élément capital pour mettre fin au travail des enfants

Publié 12 juin 2019 Mis à jour 23 juillet 2024
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A l’occasion de l’édition 2019 de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le 12 juin, le Secrétaire général de l’Internationale de l’Education, a souligné qu’un « enseignement public inclusif de qualité est un élément capital pour éliminer le travail des enfants ». Dans le monde, les syndicats de l’éducation jouent un rôle essentiel dans la réalisation de cet objectif.

L’Internationale de l’Education (IE) et ses organisations membres se joignent à la célébration de la Journée mondiale contre le travail des enfants. Ces organisations sont des syndicats de l’éducation qui œuvrent activement pour éradiquer le travail des enfants « avec de nombreux résultats positifs », a déclaré David Edwards. Collaborant étroitement avec les communautés locales dans des domaines spécifiques, les affiliés de l’IE dans plus de dix pays et sur trois continents travaillent dans des écoles cibles pour retirer les enfants du travail et les remettre sur les bancs de l’école. La réduction de l’absentéisme et du taux d’abandon scolaire est l’axe principal de leur travail. « D’autres affiliés ont des plans visant à lancer à très court terme des projets d’éducation inclusive et de lutte contre le travail des enfants », a indiqué Edwards.

Les programmes pratiques des syndicats englobent des cours de perfectionnement professionnel pour les enseignant·e·s et les chef·fe·s d’établissement, qui mettent l’accent sur une pédagogie axée sur l’enfant et sur des techniques d’apprentissage actif. Les enseignant·e·s apprennent à mieux comprendre ce qu’est le travail des enfants et à identifier les enfants à risque ou qui travaillent déjà.

« Grâce à la formation, nous avons eu de nouveaux outils pour travailler. Ils reposent sur des concepts éducatifs sains. J’ai eu l’impression que j’étais plus apte, que notre travail était bien meilleur. Les résultats des élèves se sont grandement améliorés. » Naima Dekhissi, membre du comité provincial de pilotage du projet et coordinatrice régionale du cercle des femmes du SNE, à Fès (Maroc).

« Le problème était que les enfants ne venaient pas régulièrement à l’école, peut-être trois fois par semaine seulement. Les enseignants pensaient que c’était normal. Mais aujourd’hui, après la formation, les enseignants sont plus autonomes et pensent aux conséquences sur les résultats scolaires des enfants s’ils ne viennent pas à l’école. » Bernarda López, Secrétaire de l’organisation, CGTEN-ANDEN (Nicaragua)

Il est également important d’attirer et de garder les enfants à l’école. La participation est encouragée, les bons résultats sont récompensés, un soutien scolaire supplémentaire est apporté et le programme a été élargi pour inclure des aptitudes pratiques, du sport et les arts.

Des initiatives à partenaires multiples sont également essentielles pour lutter contre le travail des enfants. Au Mali, par exemple, des comités villageois de contrôle du travail des enfants incluent des membres du SNEC, l’affilié de l’IE, le Comité de direction scolaire, l’association des parents et des enseignants, l’association des mères et un représentant de l’association minière artisanale. Le président du comité est le chef traditionnel du village.

Tous les programmes d’éducation se concentrent sur les filles afin de surmonter les obstacles qu’elles rencontrent pour rester scolarisées, en particulier après la puberté. Les écoles font en sorte d’assurer la sécurité du trajet vers l’école et de soutenir les filles par la gestion de leur menstruation. Les enseignantes servent de modèles positifs pour les filles et s’efforcent de lutter contre les traditions du mariage précoce et de surmonter la stigmatisation sociale profondément enracinée afin que les filles enceintes, les jeunes mères et les jeunes veuves puissent rester à l’école ou y retourner.

« Ici, les filles roms et égyptiennes sont mariées à 14 ans dans des mariages coutumiers. Ce n’est pas légal, mais elles sont pourtant mariées. Les filles quittent donc l’école à 13 ou 14 ans à cause de la mentalité de leur famille. Nous avons eu des réunions fréquentes avec les parents… Une fois, … la grand-mère nous a dit que parce que j’étais venue si souvent le lui demander, elle acceptait d’amener l’enfant à l’école. » Enseignante du groupe de suivi, école deNaumVeqilharxi, Korça (Albanie)

Les syndicats retirent les bénéfices de leur travail en faveur des droits des enfants et de la qualité de l’enseignement. Ils indiquent que les relations avec les autorités locales et régionales en charge de l’éducation se sont améliorées et qu’ils ont davantage de visibilité pour le gouvernement local. Le nombre d’adhérents a également augmenté.

« Lorsqu’ils voient souvent des membres dans le cadre du projet de lutte contre le travail des enfants, ils commencent à croire en vous parce que tous les membres ne sont pas concernés par les syndicats, mais tous sont concernés par le bien-être et l’éducation des enfants. De sorte que ce groupe de membres a commencé à nous répondre et à nous faire confiance. » Sifiso Ndlovu, Responsable exécutif du ZIMTA, Zimbabwe

De meilleures relations de travail ont également abouti à des règlements plus rapides des problèmes d’emploi, à de nouvelles possibilités de partenariats, à un dialogue social et à un plaidoyer commun concernant les questions de recrutement et d’infrastructure.

L’IE continuera de soutenir le travail des syndicats visant à promouvoir une éducation inclusive de qualité et à éradiquer le travail des enfants. Elle contribuera également à favoriser l’échange de bonnes pratiques entre les syndicats et avec les partenaires de la société civile.

Ecoutez notre podcast avec Samuel Grumiau, notre consultant spécialisé dans les activités syndicales de lutte contre le travail des enfants: