Si elle reconnaît qu’un plan d’action intéressant a été adopté par des gouvernements du monde entier en conclusion de la 24e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, l’Internationale de l’Education demande à aller plus loin pour inclure l’éducation aux changements climatiques dans les curricula scolaires nationaux.
Avancer sur l’éducation aux changements climatiques
Depuis l’adoption de la Convention de Rio (1992), il est clairement admis que l’éducation aux changements climatiques (ECC) est essentielle pour promouvoir les modifications des modes de vie, attitudes et comportements compatibles avec un développement durable face aux changements climatiques.
Les pays ont adopté lors de la 24e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP24), qui s’est tenue du 2 au 15 décembre à Katowice, en Pologne, une feuille de route intéressante en matière d’ECC.
Le plan en question, dit Plan d’action pour l’autonomisation climatique ( Action for Climate empowerment en anglais, AEC), invite les pays à investir dans l’éducation aux changements climatiques, conformément à l’Accord de Paris, et presse ceux qui ne l’ont pas encore fait à désigner un(e) coordonnateur/trice national(e) chargé(e) de cette question.
En plus de préconiser l’intégration systématique de l’éducation et de la formation dans l’ensemble des activités d’atténuation et d’adaptation menées par les pays, il encourage aussi les pays à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies nationales d’action pour l’autonomisation climatique adaptées à leur réalité nationale.
Le Plan d’action pour l’autonomisation climatique manque de force
Si l’Internationale de l’Education (IE) accueille favorablement ces mesures, elle estime néanmoins qu’il faudra aller plus loin.
« Seule l’inclusion de l’ECC dans les cursus scolaires nationaux pourrait à terme, donner l’impulsion nécessaire que commande l’urgente transition vers des sociétés sobres en carbone », fait valoir Richard Langlois, consultant de l’IE présent à la COP24, ajoutant que « dans cette perspective, des ressources financières suffisantes devront également être mises à la disposition des pays moins favorisés afin de rendre possible ce passage obligé ».
Des ambitions faibles devant l’urgence de la situation climatique
Par ailleurs, le 15 décembre, les 197 pays présents à la Conférence de Katowice ont finalement réussi à s’entendre sur un « mode d’emploi » de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.
Cet accord établit une série de modalités de suivi des actions nationales en matière de lutte aux changements climatiques dont la mise en œuvre pourra débuter dès 2020. Il encouragera la coopération internationale de même qu’une plus grande ambition des pays pour la réduction des gaz à effet de serre.
Sur le plan de la transparence, les pays seront tenus de fournir de l’information au sujet de leurs contributions nationalement déterminées et leurs actions climatiques. Cela inclura les questions de mitigation et d’adaptation, de même que de l’information détaillée sur l’appui financier consenti aux pays en développement à des fins d’action climatique.
En revanche, la conférence, qui s'est achevée avec plus de 24 heures de retard sur le programme prévu, n'a pas donné lieu à de nouveaux engagements des Etats à relever prochainement leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre, insuffisants à ce stade face aux dérèglements du climat. Il faut dire que certains pays ont continuellement mis du sable dans l’engrenage, ce qui aura pour effet de limiter la portée de l’Accord.
Rappelons qu’il y a à peine quelques semaines, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat alertait la communauté internationale sur l’urgence de limiter le réchauffement planétaire sous 1,5°C, voire 2°C. Il s’agit de la limite au-delà de laquelle plusieurs petits pays insulaires et de nombreuses villes côtières pourraient être submergées par la montée du niveau des eaux. Tous les pays ont alors approuvé ces constats inquiétants.
Pourtant, les discussions ont donné lieu à de nombreux blocages en Pologne. Alors que les pays en développement demandaient plus d'efforts financiers pour garantir leur survie, les pays exportateurs d'énergies fossiles cherchaient à obtenir plus de latitude sur les mesures à mettre en place.