Un rapport publié par l’Internationale de l’Education à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant(e)s (5 octobre) souligne le manque d’enseignant(e)s qualifié(e)s et les mauvaises conditions de travail des enseignant(e)s dans le monde.
Cette année, la Journée mondiale des enseignant(e)s met l’accent sur la pénurie mondiale d’enseignant(e)s qualifié(e)s. Le fait que plus de 263 millions d’enfants et de jeunes dans le monde ne vont pas à l’école souligne l’urgence de cette priorité. Un nombre stupéfiant de 617 millions d’enfants et d’adolescent(e)s, soit près de 60 % dans le monde, ne maitrisent pas les notions de base de lecture, d’écriture et de calcul.
Cette question cruciale a également été mise en lumière dans un rapport novateur, La condition du personnel enseignant et de la profession enseignante dans le monde(Global Status of Teachers and the Teaching Profession), publié par l’Internationale de l’Education (IE) à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant(e)s.
En outre, le rapport révèle les défis communs auxquels sont confrontés les enseignant(e)s dans le monde entier, tels que de mauvaises conditions de travail, des contrats précaires, des outils pédagogiques inadéquats et un niveau de stress élevé. Toutes ces questions contribuent à rendre la profession peu attrayante pour les jeunes et à provoquer des démissions, deux problèmes importants à un moment où il est urgent de remédier à la pénurie mondiale d’enseignant(e)s qualifié(e)s afin d’atteindre l’Objectif de développement durable des Nations Unies numéro 4.
L’étude, rédigée par le Professeur Nelly P. Stromquist de l’Université du Maryland, est basée sur les résultats d’une enquête qui inclut les voix de 140 organisations d’enseignants affiliées à l’IE, de la petite enfance à l’enseignement supérieur.
Le nouveau rapport de l’IE souligne le besoin urgent d’améliorer le développement professionnel continu: seulement un(e) enseignant(e) sur trois (30 %) déclare y avoir accès et 77 % considèrent que le programme dont il/elle bénéficie est de mauvaise qualité et de faible valeur. Les répondant(e)s ont exprimé le besoin d’un soutien, en particulier lorsqu’il s’agit d’enseigner aux étudiant(e)s ayant des besoins spécifiques, suivi du développement de leurs compétences en TIC et d’une formation sur le genre et la sexualité.
L’étude montre également la façon dont les inégalités en matière d’éducation continuent d’augmenter, se reproduisant et produisant des inégalités dans la société. Plus de trois quarts (79 %) des syndicats africains déclarent que les enseignant(e)s doivent parcourir de longues distances pour percevoir leur salaire; et près de deux tiers (64 %) mentionnent un logement inadéquat et un accès insuffisant aux latrines et à l’eau dans les écoles. Ces conditions affectent tous les membres de la communauté éducative, mais ont un impact encore plus important sur les femmes. La charge de travail continue d’augmenter, quatre enseignantes sur dix au Japon (41 %) déclarant que leur environnement de travail a eu un impact négatif sur leur expérience de la grossesse et de l’accouchement.
Le rapport de l’IE « est un signal d’alarme pour les gouvernements », a déclaré son Secrétaire général, David Edwards. « Bien qu’il soit plus accepté que l’éducation est essentielle, les gouvernements doivent joindre l’acte à la parole. » Il a souligné que la croissance de la privatisation dans le secteur de l’éducation et ses effets iniques étaient une préoccupation constante — 90 % des syndicats font état d’une augmentation de la privatisation de l’éducation, près de la moitié des parents devant contribuer, en tout ou en partie, aux coûts de l’éducation de leurs enfants.
David Edwards et la Secrétaire générale adjointe Haldis Holst ont présenté le rapport le 4 octobre lors d’un webinaire. La vidéo est disponible ici.
Le rapport (en anglais; français disponible bientôt) peut être téléchargé ici.