Le syndicat national ougandais des enseignants demande au gouvernement de financer d’urgence le recrutement de 22.000 enseignants du primaire et de leur offrir des conditions de travail et de vie décentes, afin de garantir une éducation de qualité pour tou(te)s.
Le ministère ougandais de l'Education et des Sports a demandé au ministère des Finances de consacrer les ressources nécessaires à une éducation de qualité, de reconsidérer leurs salaires et de permettre au ministère de recruter 22.000 enseignant(e)s du primaire.
« On nous a dit qu'il n'y avait pas de budget pour le recrutement des enseignants, mais nous avons un déficit de 220.00 enseignants dans l’ensemble des écoles primaires du pays. Nous appelons le ministère des Finances à augmenter la masse salariale pour que nous puissions recruter de nouveaux enseignants », a annoncé le 6 septembre le Commissaire adjoint à l'enseignement primaire, Tonny Mukasa Lusambu.
Il a également regretté qu'il y ait encore 320 paroisses sans aucune école primaire subventionnée par le gouvernement, ce qui est contraire à la politique du gouvernement demandant à chaque paroisse d'avoir une école primaire.
« Les défis des enseignants sont nombreux. Ils n'ont pas de logement et ont une lourde charge de travail car le nombre d'étudiants par enseignant, qui devrait être de 40 par enseignant, est actuellement de 53. De nombreuses écoles rurales rencontrent des difficultés, un enseignant devant gérer 100 étudiants », a déclaré Lusambu.
Le porte-parole du ministère des Finances, Jim Mugunga, a toutefois insisté sur le fait que le recrutement des enseignant(e)s devrait être planifié et qu’ils n’emploieraient pas les personnes qu’ils ne sont pas prêts à payer: « Par le passé, des gens étaient engagés et n’étaient pas payés pendant six mois. C’était de l’abus de droit. Ils doivent planifier, prendre en charge les besoins en ressources humaines et leur budget. Planifier ce n’est pas se réveiller un jour pour dire que vous voulez 22.000 enseignants. Nous ne recrutons plus sans prévoir de payer les salaires. »
Conférence des enseignant(e)s
Le ministère de l'Education et des Sports, par le biais de ses départements de l’Education de base et de la Formation des formateurs d’enseignants, a rencontré le 8 septembre près de 4.000 enseignant(e)s venant de toutes les régions du pays pour une conférence de deux jours au St Lawrence London College, dans le district de Wakiso, afin de débattre de thématiques les concernant.
«Nous avons beaucoup de structures délabrées, en particulier dans les anciennes écoles traditionnelles, qui sont en mauvais état et ont besoin d’être réhabilitées. Nous espérons pouvoir utiliser la conférence pour donner plus de pouvoir aux enseignants et pour mettre en exergue le fait qu'ils sont importants pour le développement de la nation », a ajouté Lusambu avant l'événement.
Défis
Le Secrétaire général de l'Uganda National Teachers' Union (UNATU) Filbert Baguma a exhorté le gouvernement à rationaliser le versement des salaires car beaucoup de ses membres continuent de ne pas recevoir leurs rémunérations, tandis que d’autres font face à des diminutions et des augmentations inexpliquées.
« Les enseignants sont démotivés », a-t-il averti. « Vous êtes dans votre classe à attendre votre salaire et à la fin du mois, il n’est pas là. Vous avez des obligations et vous ne pouvez pas les satisfaire. Vous passez du temps à chercher des alternatives pour joindre les deux bouts. Vous ne pouvez pas être au district et en classe en même temps, donc vous sautez des leçons, ce qui affecte votre performance. »
Pour surmonter ces obstacles, Baguma a ensuite exhorté le gouvernement à mettre en œuvre le programme de formation des enseignant(e)s et à mettre en place un système automatisé garantissant aux enseignant(e)s de toucher facilement et régulièrement leur retraite lorsqu’ils arrivent en fin de carrière.