L’Histoire est interprétée et enseignée de façons différentes et, souvent, radicalement opposées selon les pays. Lorsque des pays ont été en guerre l’un avec l’autre, leur système national d’éducation, leurs manuels scolaires et leur mémoire collective glorifient souvent les vainqueurs, cachent les atrocités commises et nient les allégations des victimes.
L’éducation représente également un moteur de paix, comme en témoigne un groupe d’enseignant(e)s du Japon, de Chine et de Corée, rassemblé à l’occasion de la 9e conférence sur l’échange de pratiques pédagogiques concernant l’éducation à la paix, qui s’est tenue à Séoul les 17 et 18 août.
Cette année, le thème de la conférence était la présentation des manuels d’histoire et un aperçu de l’enseignement de l’histoire dans chaque pays, avec des exposés et des discussions sur la méthode d’enseignement de la paix en Asie de l’Est.
Les organisations enseignantes participantes étaient le Japan Teachers' Union(JTU), le Comité du syndicat des travailleurs de l’éducation, des sciences, de la culture, de la santé et des sports de Chine, la Korean Federation of Teachers' Associations(KFTA) et le Syndicat coréen des personnels enseignants et éducatifs (KTU).
Yasuda Yoko, une enseignante du JTU, a partagé son expérience pédagogique avec les participant(e)s. Avec ses étudiant(e)s, elle a visité une usine qui fabriquait du gaz toxique durant la Seconde guerre mondiale. Elle a expliqué que les étudiant(e)s jouaient un rôle spécifique d’assaillant ou de victime dans le cadre d’un jeu organisé après la visite. Son Seokyoung, un enseignant coréen, a parlé de ce qu’est le vrai patriotisme, en présentant les deux modèles durant la Seconde guerre mondiale.
Paix, droits humains et durabilité
Yang Zhaopeng, un enseignant de l’ACFTU, a présenté une méthode pédagogique utilisant des articles du quotidien « Daegongbo », et An Yuan, le directeur ACFTU de l’école secondaire Utong, a fait un exposé sur le thème « Cultiver la conscience de l’histoire et de la paix par l’enseignement de l’histoire ».
Yamaki Masahiro, Secrétaire général adjoint du JTU, a indiqué qu’« il est significatif que cette conférence se déroule à Séoul alors que nous sommes témoins d’un grand pas vers la réunification pacifique de la péninsule coréenne ». Il a déclaré que l’objectif de la conférence était l’échange de pratiques pédagogiques en faveur de la paix et a souligné l'importance de l’éducation à la paix, aux droits humains et à la durabilité.
Chen Hui, Vice-président du comité national de l’éducation de l’ACFTU, a souligné l’importance de cette conférence et déclaré que « en notre qualité d’éducateurs et d’éducatrices, nous avons le devoir et la responsabilité de semer des graines de paix dans l’esprit des jeunes. Ces graines grandiront pour donner un arbre de paix profondément enraciné dans l’avenir. »
Sens de l’histoire et de la paix
Les quatre organisations d’enseignant(e)s des trois pays ont organisé la conférence ensemble dans chacun des pays depuis 2006. Le 17 août, les participant(e)s ont visité des sites historiques comme la prison de Seodaemun, qui a été construite et utilisée à l’époque de la colonisation japonaise, une statue de jeune fille symbolisant les victimes de l’esclavage sexuel durant la Seconde guerre mondiale et un musée d’histoire coréen.
Les participant(e)s ont discuté de l’importance de visiter des sites historiques pour l’éducation à la paix. Hyunsu Hwang, le Directeur international du KTU, qui a organisé l’événement du côté coréen, a indiqué que « depuis janvier, les longs préparatifs et les discussions entre les responsables syndicaux des trois pays ont offert une occasion enrichissante de partager le sens de l’histoire et de la paix. Il est important de poursuivre dans cette voie. »