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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

A l’occasion du « Sommet des Peuples », qui se déroulait hier à Buenos Aires, la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina, un syndicat argentin affilié à l’Internationale de l’Education, a fait entendre sa voix pour dénoncer la marchandisation et la privatisation de l’éducation.

Lors de l’atelier du « Sommet des Peuples » intitulé « Vers un vrai programme de développement en faveur des travailleurs/euses », les travailleurs/euses de l’éducation se sont opposé(e)s aux projets de marchandisation et de privatisation de l’éducation. Ce Sommet s’est déroulé en même temps que la 11e Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), vivement critiquée pour avoir exclu les représentant(e)s de la société civile de cette édition.

La Secrétaire générale de la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina(CTERA), Sonia Alesso, a souligné la nécessité de travailler ensemble contre la marchandisation et la privatisation de l’éducation aux niveaux régional et mondial. « Nous, les enseignantes et enseignants, sommes parvenus à ce que, dans ce pays, l’éducation soit un droit social et non un bien commercial. Le gouvernement souhaite que l’enseignement secondaire se termine en troisième année, les étudiants devenant dès lors flexibles et vulnérables », a-t-elle fait remarquer. Pour Sonia Alesso, la lutte contre la privatisation se traduit aujourd’hui par le refus de fermer des instituts de formation pour les enseignant(e)s et par la défense de l’enseignement public. « Nous devons être unis: comme ce fut le cas pour la Zone de libre-échange des Amériques, nous devons dire non à l’OMC afin que les peuples puissent être définitivement libres », a-t-elle conclu.

Forte mobilisation

Les autres organisations syndicales implantées dans la région ont mené conjointement des actions parallèles durant la semaine et ont proposé des solutions collectives alternatives. Un atelier intitulé « Vers un vrai programme de développement en faveur des travailleurs/euses et des exclu(e)s » a été organisé à l’ Universidad Metropolitana para la Educación y el Trabajo(UMET-Université métropolitaine pour l’Education et le Travail) en marge de la 11e Conférence ministérielle de l’OMC, tenue à Buenos Aires, et du Sommet des Peuples.

L’UMET a été l’hôte d’une journée co-organisée par la Central de Trabajadores de la Argentina (CTA), la CTA Autónoma, la Confederación General del Trabajo de la República Argentina(CGT) et la Coordination des centrales syndicales du Cône Sud (CCSCS), en coopération avec la Confédération syndicale internationale (CSI).

Comme l’a déclaré Roberto Baradel, Secrétaire aux relations internationales de la CTA: « A la CTA, nous nous montrons très critiques envers les résolutions prises par l’OMC, car elles exercent par la suite un impact sur la vie quotidienne des travailleurs et des peuples en général ».

Le Secrétaire a par ailleurs évoqué l’atelier qui se déroulera au siège de l’UMET, auquel ont participé de nombreux/euses intervenant(e)s appartenant aux centrales syndicales du pays, de la région et du reste du monde. « Nous avons prévu une série de tables rondes lors desquelles nous aborderons les conséquences de ces résolutions pour les travailleurs, pour la population en général, et pour les différents secteurs essentiels au bon développement d’une société. »

En outre, Roberto Baradel a rejeté la décision du gouvernement de Mauricio Macri d’expulser l’activiste norvégien Peter Titland, membre de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (ATTAC), et la journaliste britannique installée en Equateur Sally Burch, qui est à la tête de l’Agence d’information latino-américaine. « Nous nous désolidarisons totalement de l’attitude autoritaire et dictatoriale du gouvernement national, qui représente un scandale international, qui expulse des activistes et des membres de la société civile comme ATTAC Norvège ou la journaliste à la double nationalité équatorienne et britannique installée en Equateur qui tient un organisme de communication. Nous condamnons également la mise sous silence de 42 ONG qui font partie de la société civile et travaillent avec l’OMC à la prise des résolutions », a souligné le Secrétaire aux relations internationales de la CTA, qui occupe également le poste de Secrétaire général du Sindicato Unificado de Trabajadores de la Educación de Buenos Aires(SUTEBA-Syndicat unifié des travailleurs/euses de l’Education de Buenos Aires).

Et de conclure: « Nous sommes solidaires de celles et ceux qui ont été expulsés. Nous nous opposons à cette attitude du gouvernement argentin et espérons que l’ensemble des pays et des organisations condamneront fermement cette attitude incompréhensible ».