Les syndicats d’enseignants continuent à montrer leur solidarité au niveau mondial et répondent à l’appel de l’Internationale de l’Education leur demandant d’agir et de condamner les attaques permanentes dont sont victimes les écoles, les enseignant(e)s et les communautés Lumad aux Philippines.
Les membres de l’Internationale de l’Education (IE) de toutes les régions du globe unissent leur voix en solidarité et ont publié des lettres de protestation et condamné publiquement la situation depuis le 26 juillet, lorsque l’IE a demandé à ses organisations membres de condamner le harcèlement incessant et les attaques dont sont victimes les étudiant(e)s, les enseignant(e)s et les défenseurs/euses des droits humains des communautés indigènes Lumad dans l’île méridionale de Mindanao, aux Philippines. L’Internationale de l’Education a été informée de ces attaques de type militaire et paramilitaire par son membre philippin, l' Alliance of Concerned Teachers(ACT).
Les syndicats de l'éducation solidaires comprennent: l' Australian Education Union/Australie; la Confederaçao Nacional dos Trabalhadores em Educação/ Brésil; le Syndicat des enseignants bulgares/Bulgarie; l' Asociación Nacional de Educadores/Costa Rica; la Fédération Formation et Enseignement Privés-Confédération française démocratique du travail/France; la Fédération Syndicale Professionnelle de l'Education/Guinée; le Japan Teachers' Union/Japon; l' Utdanningsforbundet/Norvège;la Organización de Trabajadores de la Educación del Paraguay/Paraguay;la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers and the National Union of Teachers/Royaume-Uni; et la National Education Association/Etats-Unis.
En plus des syndicats d'enseignants, le Syndicat canadien de la fonction publique, par l'entremise d'ACT, a condamné publiquement les persécutions et a envoyé une lettre d'appel au Président Duterte. Elle appelait à la libération immédiate d'Amelia Pond, chercheuse au sein d’un centre Lumad actuellement détenue sur base de fausses accusations; à la fin des menaces, du harcèlement et des intimidations à l’encontre des enseignants des écoles Lumad; à la dissolution de tous les groupes paramilitaires opérant sous les ordres des forces armées de l'Etat; et au retrait du programme de contre-insurrection des Philippines qui a entraîné de nombreux cas de violations des droits de l'homme;
Elle exigeait en outre que le gouvernement des Philippines respecte les normes relatives aux droits de l'homme pour tous, y compris le droit des étudiants Lumad à l'éducation.
Contexte
Dans le cadre de l’instauration dela loi martiale, la militarisation a intensifié et augmenté les attaques appuyées par l'Etat sur les communautés et les territoires Lumad et continue de menacer le fonctionnement des écoles Lumad, par des harcèlements, des intimidations, des arrestations sur base de fausses accusations, des meurtres, la destruction des biens des écoles, des évacuations et des déplacements forcés.
Les étudiants et les enseignants Lumad défendent néanmoins leur droit à l'éducation indigène, et ACT et SOS Network restent déterminés et organiseront du 1er au 21 septembre des actions conjointes, telles que « Kampuhan », un campement à l'Université des Philippines à Diliman, Quezon City, et dans de nombreuses régions du pays.
Appel d’action urgente de l’IE
Dans son appel d’action urgente du 26 juillet, l’IE exhortait l’ensemble de ses organisations membres à passer immédiatement à l’action et proposait divers exemples d’actions:
· Envoyer une lettre de protestation au Président Rodrigo Duterte et aux autorités concernées aux Philippines (voir la lettre type);
· Contacter les gouvernements nationaux et les représentations diplomatiques des Philippines dans leur pays, en demandant un dialogue au sujet de ses thématiques avec les autorités philippines;
· Publier des communiqués condamnant les attaques contre les communautés éducatives Lumad à Mindanao; et donner de la visibilité à cette situation dans les médias sociaux.