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Philippines: Les expert(e)s des Nations Unies exhortent le gouvernement à mettre immédiatement fin aux violations des droits humains

Publié 3 août 2017 Mis à jour 18 août 2017
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L’Internationale de l’Education réitère son appel à l’action et ses vives préoccupations, suite à la déclaration d’expert(e)s des Nations Unies selon laquelle « les Philippines (avaient) besoin d’une action urgente afin d’enrayer la spirale des violations des droits ».

Le gouvernement des Philippines doit prendre des mesures urgentes face aux signalements de plus en plus nombreux de violations des droits humains, dont des meurtres, des menaces contre les peuples autochtones et l’exécution sommaire d’enfants, a déclaré un groupe d’expert(e)s des Nations Unies le 31 juillet.

« Les attaques visant de nombreux groupes de la société ne cessent d’augmenter et nous lançons un appel urgent à l’action au gouvernement », ont-ils souligné dans un appel conjoint à l’action.

« Graves et multiples violations des droits humains » et « les enfants ne sont pas épargnés »

« Nous assistons à de graves et multiples violations des droits humains, en particulier contre les peuples autochtones et les défenseurs des droits humains », ont-ils déploré. « Les enfants ne sont pas épargnés et restent très exposés dans un climat de violence dominante ».

Choqués par les niveaux croissants de violence, d’homicides, d’intimidation et de harcèlement contre les défenseurs/euses des droits humains (y compris ceux qui protègent les peuples autochtones), les organisateurs/trices syndicaux/ales, les agriculteurs/trices et les membres de leur famille, les expert(e)s ont également fait état de l’augmentation du nombre « d’allégations d’exécutions sommaires, notamment des enfants. Tous ces cas doivent faire l’objet d’une enquête approfondie et les auteurs devraient être traduits en justice ».

Ils/Elles ont également souligné que parmi les personnes attaquées figuraient celles défendant les droits des populations autochtones Lumads. Ces dernières auraient été la cible de menaces particulièrement graves sur l’île de Mindanao, souvent avec le consentement ou le soutien direct des forces de sécurité, du fait de leur lutte pour la préservation de leurs terres ancestrales contre les acteurs économiques.

Des sources fiables rendent compte de nombreux assassinats et exécutions extrajudiciaires de villageois(es), d’agriculteurs/trices et de défenseurs/euses des droits humains travaillant avec eux/elles, ont observé les expert(e)s.

Ceux/Celles-ci exhortent le gouvernement à assurer une protection efficace des individus et des groupes qui peuvent être soumis à des exécutions extrajudiciaires, arbitraires ou sommaires, ou à ceux qui ont subi des menaces de mort, concluant qu’il « doit également empêcher les incitations à la violence ou aux meurtres contre les communautés autochtones, les défenseurs des droits humains et les agriculteurs ».

Action de solidarité de l’IE

S’exprimant à l’occasion d’une conférence télévisée le 24 juillet, le Président philippin Rodrigo Duterte a menacé de bombarder les écoles Lumads à Mindanao « qui apprennent aux enfants à se révolter contre le gouvernement ».

Le 28 juillet, l’affilié de l’Internationale de l’Education (IE), l' Alliance of Concerned Teachers(ACT)-Philippines, s’est joint à la conférence de presse du réseau Save our Schools (SOS) pour dénoncer cette déclaration du Président Duterte. Le Président national de l’ACT Benjamin Valbuena a ensuite informé des étudiant(e)s, enseignant(e)s et populations autochtones du pays des actions de solidarité de l’IE et a appelé les autorités publiques philippines à mettre fin aux attaques visant les enseignant(e)s, les étudiant(e)s et les écoles autochtones.

Dans une lettre adressée au président Duterte, l’IE a fermement condamné son appel public aux frappes aériennes contre les écoles Lumads. Elle a également invité le gouvernement philippin à adhérer aux Lignes directrices pour la protection des écoles et des universités contre l’utilisation militaire durant les conflits armés, un instrument intergouvernemental visant à protéger les étudiant(e)s, enseignant(e)s, écoles et universités contre les attaques.

L’IE a par ailleurs exhorté, à travers son appel d’action urgente du 26 juillet, toutes ses organisations membres à prendre des mesures immédiates, comme par exemple, à:

·         envoyer une lettre de protestation au Président Rodrigo Duterte et aux autorités compétentes des Philippines (voir le modèle de lettre);

·         contacter les gouvernements nationaux ainsi que la représentation diplomatique des Philippines dans leurs pays, en demandant un dialogue sur ces questions avec les autorités philippines;

·         publier des déclarations publiques condamnant les attaques contre les communautés éducatives Lumads à Mindanao, et donner de la visibilité à cette situation sur les médias sociaux.