Le 7e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE), réuni à Ottawa, au Canada, du 21 au 26 juillet 2015:
1. Notant que partout dans le monde, les politiques d’austérité sont renforcées, sous l’égide notamment du Fonds Monétaire International (FMI) et de l’Union Européenne, afin de répondre aux exigences des marchés financiers, et qu’elles visent à faire reporter le poids de la dette sur les épaules des travailleurs/euses, qui ne sont nullement responsables de la crise économique et financière;
2. Constatant que ces politiques s’accompagnent de baisses d’impôts sur les profits et pour les plus riches, favorisent l’évaporation fiscale, privant ainsi le secteur public de ressources;
3. Constatant que ces politiques se traduisent par des coupes budgétaires massives qui ont un effet désastreux sur l’Éducation, et que le secteur privé participe de façon croissante à l’enseignement public;
4. Constatant que ces politiques se traduisent dans nombre de pays par des licenciements d’enseignant(e)s, par exemple à échelle massive en Grèce, et que les enseignant(e)s sont de plus en plus précarisé(e)s;
5. Observant que les salaires des personnels de l’Éducation sont lourdement attaqués, que la mise en place du paiement au mérite est facteur d’inégalité et que les avantages octroyés à certains le sont au prix de diminutions salariales pour la masse des personnels;
6. Constatant que les conditions d’exercice sont de plus en plus difficiles devant des classes toujours plus surchargées;
7. Constatant aussi que la stabilité même de l’emploi n’est plus garantie pour des millions d’enseignant(e)s, reniant ainsi:
a. La recommandation Organisation internationale du Travail (OIT)/UNESCO de 1966: « La stabilité professionnelle et la sécurité de l’emploi sont indispensables, aussi bien dans l’intérêt de l’enseignement que dans celui de l’enseignant, et elles devraient être garanties même lorsque des changements sont apportés à l’organisation de l’ensemble ou d’une partie du système scolaire. »
b. Celle de 1997 sur la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur: « La sécurité de l’emploi dans la profession, y compris le régime de la permanence lorsqu’il existe ou le cas échéant son équivalent fonctionnel, devrait être préservée car elle est essentielle tant pour l’enseignement supérieur que pour son personnel enseignant. »
8. Réaffirmant qu’il est d’une importance cruciale que les enseignant(e)s bénéficient d’un statut élevé non seulement pour la qualité de l’éducation en soi, mais aussi pour faire progresser l’ensemble des sociétés (Congrès de l’IE à Washington);
9. Exprimant sa solidarité avec tou(te)s les collègues et leurs syndicats qui se battent pour défendre leurs revendications et leurs droits, pour la préservation de leurs conquêtes démocratiques et sociales, pour le droit à l’éducation, à la formation et au travail, pour le droit à des emplois protégés par les conventions collectives et les statuts, souvent contraint(e)s à la grève; et
10. Constatant que ces attaques ont pour but de détruire les droits pour lesquels les travailleurs/euses et démocrates ont combattu depuis plus d’un siècle à l’échelle nationale et internationale.
Le Congrès mondial, par conséquent,
11. Mandate le Bureau exécutif, en coopération avec les organisations membres, pour:
a. Dénoncer les plans d’austérité, qui touchent de plein fouet l’Éducation et la jeunesse, et lutter contre la précarisation du métier d’enseignant(e), pour l’arrêt des licenciements;
b. Plaider pour que soit mis en place des programmes pour renforcer ou reconstruire le secteur public à la place des « plans de sauvetage” et des programmes d’ajustement structurel; et
c. Défendre et renforcer le recrutement des personnels de l’Éducation sur la base de l’emploi permanent de titulaires garantis par un statut et d’agir pour la titularisation de tous les personnels maintenus en situation précaire.
12. Mandate le Bureau exécutif pour:
a. Développer une campagne pour défendre les enseignant(e)s comme titulaires garantis par un statut; et
b. Effectuer, à partir des revendications précédentes, un vigoureux plaidoyer auprès des organismes intergouvernementaux appropriés, tels que l’UNESCO, l’UNICEF, l’OIT, l’Organisation de coopération et de développement économiques, la Banque mondiale et le FMI, et qu’ils divulguent ces revendications dans le monde entier, et pour qu’il publie régulièrement des rapports sur l’état d’avancement de ces revendications.
Ceci afin de faire respecter les recommandations citées ci-dessus et de faire en sorte que la qualité de l’Éducation prime sur la rentabilité économique.