Les syndicats d’enseignants ont réagi favorablement tout en posant des conditions suite à l’annonce d’un Pacte d‘excellence pour l’enseignement dans la Fédération Wallonie-Bruxelles.
« Le but, c’est vraiment d’augmenter la qualité de notre enseignement », a expliqué Joëlle Milquet, Vice-Présidente et Ministre de l’Education, de la Culture et de l’Enfance de l'une des trois communautés fédérées de la Belgique, en précisant que ce pacte constitue un processus consultatif aux « priorités bien claires et qui est très cadré ».
Elle a mis en avant le fait qu’il y a tous les jours des « profs fabuleux qui innovent, qui trouvent des nouvelles pratiques, qui ont un sens de l’engagement et du professionnalisme et c’est une profession, hélas, qui n’est pas assez valorisée en tant que telle ».
Les enseignant(e)s sont placé(e)s au centre du processus, lequel « n’est pas imposé d’en haut », parce que « l’on considère que c’est la fonction la plus clé du monde francophone pour l’avenir, et donc cela demande évidemment que nous puissions réinvestir encore plus fortement en eux. »
Le Secrétaire général de la CSC-Enseignement Eugène Ernst a réagi en expliquant que le « projet ambitieux présenté par la Ministre semble répondre par différents aspects au pacte que nous souhaitions avant les élections de 2014 ou à l’appel à refondation que nous avions signé ».
Estimant le timing prévu « plus que serré », il a reconnu que « si nous ne pouvons plus traîner, nous ne pouvons agir avec précipitation car trop de réformes qui ont sollicité des efforts énormes de la part des membres du personnel souffrent d’un manque de moyens, de préparation, de formation. »
Le Président de la CGSP Enseignement Pascal Chardome a quant à lui indiqué que, depuis longtemps, son syndicat dénonce « les carences de notre système éducatif que ce Pacte a pour objectif de combattre. »
Son syndicat pourrait en conséquence répondre à cet appel et être un partenaire actif mais vigilant à toutes les étapes et dans tous les processus de cette démarche participative et volontariste.
Milquet a développé lors de sa présentation en notant que le pacte se focalise sur le/la directeur/trice qui a un rôle fondamental dans l’établissement scolaire pour faire de la coordination pédagogique, du travail d’équipe.
Elle s’est dite aussi favorable à une politique de pilotage inscrite dans le pacte, car « avec des objectifs et une culture de l’évaluation que nous voulons beaucoup plus déployer, on peut avoir des résultats rapides », et a soutenu le travail par objectif et évaluation pour financer cette politique en « s’organisant beaucoup mieux pour éviter parfois des mauvaises allocations de ressources. »
Les syndicats ont toutefois fait part de leurs inquiétudes concernant divers points du pacte.
Ernst a fait part des inquiétudes de son syndicat, dont: une adéquation plus grande et un décloisonnement plus important, principalement pour l’enseignement qualifiant, avec le monde socio-économique; le renforcement de l’autonomie des responsables ; la culture d’évaluation prônée par la Ministre; et l’absence de régulation complémentaire.
Chardome a aussi souligné que l’ampleur du travail à réaliser et de l’implication des acteurs est telle que les enseignant(e)s et personnels de l’éducation devront être assurés de: pouvoir travailler avec l’ensemble des acteurs mais en toute autonomie et dans le respect de leurs spécificités (l’école ne doit pas se soumettre aux diktats socio-économiques ou à la marchandisation); éviter l’éparpillement vécu lors d’initiatives précédentes et de centrer les réflexions sur des stratégies innovatrices et émancipatrices; initier rapidement à l’issue du processus des démarches concrètes, partagées et accompagnées et d’obtenir les moyens humains et matériels nécessaires à leur réalisation; obtenir les arbitrages indispensables en cas de dérive idéologique ou de nécessité de recentrage sur les objectifs annoncés; et instaurer en priorité les réformes visant à éliminer les carences énoncées.