Des centaines d’enseignants licenciés et le bureau exécutif du syndicat SNAT limogé. Telle est la réponse du gouvernement à la grève légitime des fonctionnaires.
Les fonctionnaires sont en grève depuis le 21 juin. Ils réclament une augmentation salariale de 4,5%, pourcentage bien inférieur au taux d'inflation au Swaziland et une simple fraction de la hausse de salaire de 30 % que les parlementaires du Swaziland se sont octroyée.
Jusqu'à présent les grévistes avaient été menacés de réductions de salaire ou de licenciement. La police anti-émeute et les forces armées les intimidaient en usant de gaz lacrymogène et balles en caoutchouc. Mais depuis le 1 août, le gouvernement a commencé à envoyer des lettres de licenciement à des centaines d’enseignants à travers le pays. L'ensemble des membres de l'exécutif du syndicat SNAT a ainsi été limogé. Le SNAT, Swaziland National Association of Teachers, est affilié à l’IE.
Envoi d'un message
Les médias font état que le gouvernement a chargé une Commission d’envoyer un message fort à tous les travailleurs qui envisagent de participer à la grève. Le régime craint probablement que cette grève aille au-delà d'une « simple » revendication salariale.
«La lutte des fonctionnaires continue. Le SNAT a eu une réunion avec les militants et les enseignants sont résolus à appuyer une nouvelle semaine de grève», a déclaré le Secrétaire général du SNAT, Muzi Mhlanga.
« Les enseignants mettent les pro-démocrates au défi : ils refusent de s'incliner devant la brutalité du régime. Tous les syndicats d'enseignants soutiennent leurs collègues Swazis et sont impressionnés par leur détermination et leur lutte pour leurs droits et la dignité», a souligné le Secrétaire général de l’IE Fred van Leeuwen.
Pauvreté de la population
Plus des deux tiers de la population vit dans la pauvreté absolue, la moitié de la population dépend de l'aide alimentaire et le pays a le plus haut taux de VIH et de tuberculose au monde. La plupart des familles ne peuvent pas se permettre d'envoyer leurs enfants à l'école.
Cependant, la famille royale du Swaziland perçoit, elle, une indemnité annuelle de 20 millions d'Euros et le monarque absolu Mswati III a augmenté les dépenses pour sa sécurité et continue de dilapider largement, que ce soit pour des jets privés, des distractions pour ses épouses à Las Vegas, et autres dépenses de prestige futiles.
Campagne en ligne
L'IE, l'ISP et l'ITF ont lancé une campagne en ligne en partenariat avec LabourStart pour condamner la répression gouvernementale sur les travailleurs du secteur public du Swaziland.
Envoyez maintenant vos messages de protestation au gouvernement du Swaziland en cliquant ici!