Les étudiants italiens sont sortis en force dans la capitale, Rome, et dans d’autres villes au moment où les parlementaires débattent un projet de loi pour réformer l’éducation.
Rome était virtuellement paralysée lors de cette journée de blocage intervenant avant un vote sur la réduction des dépenses et les limites dans le temps en matière de la recherche.
La ministre de l’Education Mariastella Gelmini a défendu la réforme destinée à économiser des milliards d’euros pendant les deux prochaines années afin de créer un système davantage basé sur le mérite.
Les étudiants ont bloqué les rues et places centrales de Rome. Plusieurs centaines d’entre eux ont entouré la Chambre des députés pendant que la police anti-émeute maintenait un strict cordon de sécurité. Les véhicules étaient empêchés de circuler dans la ville, car d’autres étudiants bloquaient les routes et voies d’accès principales.
De Turin à Palerme, la circulation était perturbée dans d’autres grandes villes, tandis que des étudiants bloquaient les voies dans les gares de Milan, Pise et Venise.
A Naples, les manifestants ont profité de la crise des éboueurs pour jeter sur les portes du siège du gouvernement régional des déchets et des sacs poubelle amoncelés dans les rues.
La journée d’action nationale représente le dernier événement en date coordonné par la Confédération syndicale italienne ( Confederazione Generale Italiana del Lavoro, CGIL). Celle-ci avait aussi amené des travailleurs, retraités et étudiants universitaires dans les rues de Rome le samedi 27 novembre à protester contre les sombres perspectives d’emploi et réclamer davantage de droits et de démocratie pour les travailleurs, ainsi qu’une façon différente de gérer la crise.
Plus de 2.100 cars et trains ont été affrétés dans toute l’Italie pour acheminer les manifestants à Rome au cours du week-end. Ils ont rejoint les nombreuses autres personnes déjà présentes dans la capitale pour défiler en arborant drapeaux et bannières, et pour affirmer que l’emploi est un droit, en scandant « l’avenir appartient aux jeunes et à l’emploi ».
Plusieurs représentants des syndicats ont pris la parole lors de cette manifestation nationale, dont la Secrétaire générale récemment élue de la CGIL, Susanna Camusso, qui s’est adressée au public sur la place bondée de San Giovanni à Rome. Elle a abordé la situation difficile vécue par les travailleurs hommes et femmes, les jeunes, les travailleurs précaires et immigrés. Elle a également commenté la crise complexe du gouvernement italien affectant le pays.
Le gouvernement chancelant du Premier ministre Silvio Berlusconi devra affronter deux votes de confiance le 14 décembre dans les deux chambres du Parlement.
Le Premier ministre déclare être optimiste sur l’issue favorable de ces votes, mais il a fait l’objet de nombreuses défections dans sa coalition et des allégations ont été exprimées sur son comportement, notamment sa conduite incorrecte avec une danseuse adolescente en boîte de nuit, arrêtée puis relâchée par la police après l’intervention du Cavaliere.
« Après deux années de crise sans fin et de hausse du chômage, tout le monde peut constater que ce pays manque de projet pour l’avenir », a regretté Susanna Camusso. « Nous demandons un changement radical du programme politique de ce pays qui doit se concentrer sur l’avenir des jeunes et l’emploi. »