La Journée mondiale des enseignant·e·s a lieu le 5 octobre. Cette année, l'événement est marqué par une inquiétude grandissante concernant l'ampleur et l'impact de la pénurie d'enseignant·e·s dans le monde entier. Selon l'UNESCO, il faudrait 69 millions d'enseignant·e·s supplémentaires d'ici 2030 pour assurer une éducation de base universelle, mais les tendances actuelles montrent que ce déficit s'accroît et que de nombreux·euses enseignant·e·s quittent la profession. Une nouvelle étude de l'Internationale de l'Éducation et de ses partenaires indique les principaux facteurs de cette défection et les solutions pour inverser ce mouvement.
Surcharge de travail, manque de reconnaissance et rémunération insuffisante
Organisée par l'Internationale de l'Éducation, l'UNESCO, l'Organisation internationale du travail et l'UNICEF, l'édition 2023 de la Journée mondiale des enseignant·e·s met l'accent sur la pénurie mondiale d'enseignant·e·s par le biais du thème Les enseignant·e·s dont nous avons besoin pour l'éducation que nous voulons : L'impératif mondial de lutter contre le manque d'enseignant·e·s.
« Aujourd'hui, les enseignantes et enseignants sont surchargés de travail, sous-payés et ne sont pas considérés à leur juste valeur. Ils sont par ailleurs de plus en plus nombreux à se voir contraints de quitter ce métier qu'ils aiment et dont le monde a besoin. Dans le même temps, moins de jeunes aspirent à devenir enseignant. On comprend aisément pourquoi. Les conditions de travail se sont détériorées, le salaire n'a pas suivi l'inflation, la charge de travail est montée en flèche et l'autonomie professionnelle a progressivement été remplacée par des contrôles et de la bureaucratie à n'en plus finir. Il est indispensable d'agir de toute urgence car le droit à une éducation de qualité est en jeu », a expliqué David Edwards, secrétaire général de l'Internationale de l'Éducation.
Le secrétaire général de l'IE prendra la parole à la cérémonie d'ouverture des célébrations de la Journée mondiale des enseignant·e·s qu'accueille l'UNESCO à Paris, le 5 octobre, à partir de 14h30 HAEC. Cliquez ici pour vous inscrire à l'événement et le suivre en ligne.
L'édition 2023 du Baromètre international de la santé et du bien-être du personnel de l’éducation apporte un éclairage supplémentaire sur les conditions qui poussent les enseignant·e·s à quitter la profession. Sur la base d'une enquête menée auprès de plus de 26 000 éducateur·trice·s (enseignant·e·s, chef·fe·s d'établissement et personnels de soutien) dans 11 pays et sur 4 continents, les résultats du Baromètre révèlent une augmentation inquiétante de la violence sur le lieu de travail, un soutien psychologique et médical insuffisant pour les éducateur·trice·s et des problèmes importants liés à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Une grande majorité des éducateur·trice·s interrogé·e·s ont déclaré qu'il·elle·s n'avaient pas l'impression que leur profession était valorisée par la société dans son ensemble. Malgré ces difficultés, si c'était à refaire, la majorité des enseignant·e·s choisiraient à nouveau l'enseignement, car c'est le métier qui les passionnent et dont le monde a besoin.
L'édition 2023 du Baromètre international de la santé et du bien-être du personnel de l’éducation sera lancée le 10 octobre. Cliquez ici pour vous inscrire au lancement de l'événement en ligne, le 10 octobre, à partir de 14h00 HAEC.
Les enseignant·e·s rappellent aux gouvernements « La force du public : ensemble on fait école ! »
Les enseignant·e·s se mobilisent partout pour le changement à travers l'Internationale de l'Éducation et sa campagne mondiale La force du public : Ensemble on fait école ! La campagne souligne l'urgence pour les gouvernements de financer pleinement les systèmes d'éducation publique et d'investir dans la profession enseignante afin de mettre fin à la pénurie d'enseignant·e·s et de garantir le droit de chaque élève à bénéficier d'un·e enseignant·e qualifié·e et soutenu·e ainsi que d'un environnement d'apprentissage de qualité.
L'appel a été relayé au plus haut niveau international. En 2022, dans le cadre du Sommet sur la transformation de l'Éducation, le Secrétaire général des Nations Unies a attiré l'attention du monde sur le manque cruel d'enseignant·e·s et le grave danger que cela représente. Le Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante a été créé pour gérer cette crise et pour proposer des recommandations claires à mettre en œuvre par les gouvernements.
« Pour compenser le manque croissant d'enseignantes et enseignants, il est impératif de financer l'enseignement public, d'investir dans les enseignantes et enseignants, de garantir leurs droits du travail et de veiller à ce qu'ils bénéficient de bonnes conditions de travail. Investir dans l'éducation n'est pas seulement une question de financement, il s'agit aussi de respecter et de valoriser l'expertise pédagogique et d'impliquer les enseignantes et enseignants dans les processus décisionnels », a souligné Susan Hopgood, présidente de l'Internationale de l'Éducation et membre du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante.
Le Groupe de haut niveau des Nations unies sur la profession enseignante a rédigé plus de 50 recommandations que les gouvernements doivent mettre en œuvre afin de remédier à la pénurie d'enseignant·e·s et de garantir le droit à une éducation de qualité pour toutes et tous.