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David Edwards, General Secretary of Education International.
David Edwards, General Secretary of Education International.

Myanmar : Journée d’action mondiale et solidarité pour le retour à la démocratie

Publié 1 février 2023 Mis à jour 22 mars 2024
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À l’occasion du deuxième anniversaire du coup d’État militaire au Myanmar, l’Internationale de l’Éducation (IE) s’est jointe à la Journée mondiale d’action organisée par la Confederation of Trade Unions, Myanmar (CTUM) pour demander la reconnaissance diplomatique officielle du gouvernement d’unité nationale ( National Unity Government, NUG) en tant que représentant légitime du peuple du Myanmar, ainsi que la libération de tou·te·s les prisonnier·ère·s politiques.

Le Conseil des Global Unions (CGU) a publié une déclaration appelant à une solidarité mondiale renouvelée et à des efforts visant à rétablir la démocratie dans le pays. Tous les syndicats affiliés au CGU ont été invités à demander à leurs gouvernements nationaux de reconnaître le NUG et à faire pression sur les multinationales pour qu’elles coupent tout lien qui profiterait directement ou indirectement à la junte.

Le 1er février 2021, l’armée du Myanmar a renversé le parlement démocratiquement élu du pays et installé un gouvernement illégitime. Le coup d’État a été largement contesté par la population du Myanmar, qui avait voté massivement en faveur de la démocratie lors des élections de 2020. Pour s’opposer à la nouvelle dictature militaire, les citoyens ont formé le mouvement pacifique de désobéissance civile (CDM, acronyme anglophone). Des hommes et femmes élu·e·s démocratiquement ont mis sur pied le NUG.

La junte a réagi de manière brutale. Au cours des deux dernières années, le régime s’est maintenu au pouvoir par la force, la peur, l’intimidation et la terreur. Il a lancé des attaques contre des manifestant·e·s, tuant des centaines de personnes et en blessant des milliers. Les autorités ont placé en détention des dirigeant·e·s élu·e·s légitimes ainsi que des milliers de manifestant·e·s, dont beaucoup ont été torturé·e·s. La plupart des syndicats ont été interdits, rendant impossible l’exercice de la liberté d’association.

Violations des droits des travailleur·euse·s de l’éducation

Dans un nouveau rapport publié en janvier 2023, l’organisation de solidarité néerlandaise FNV Mondiaal a documenté les violations des droits des travailleur·euse·s au Myanmar sous le nouveau régime militaire. Selon le rapport, au moins 24 enseignant·e·s ont été tué·e·s par l’armée au cours des deux dernières années ; environ 234 enseignant·e·s ont été arrêté·e·s; au moins 20.000 professeur·e·s d’université et enseignant·e·s d’école ont été licencié·e·s; et plus de 120.000 enseignant·e·s ont été mis·e·s sur liste noire et menacé·e·s d’arrestation pour avoir rejoint le CDM. Selon Amnesty International, 7,8 millions d’enfants sont actuellement déscolarisés dans le pays.

FNV Mondiaal a également signalé le cas de U Kaung Kyaw, un enseignant du canton de My Aung (Henzada, région d’Ayeyarwady) inculpé en vertu de la loi antiterroriste et condamné à mort le 30 décembre 2022. La Myanmar Teachers Federation (Fédération des enseignant·e·s du Myanmar ; MTF, acronyme anglophone) et d’autres syndicats de l’éducation du pays ont publié une déclaration dans laquelle ils condamnent la peine de mort et l’escalade de la violence contre les travailleur·euse·s de l’éducation.

U Arkhar Moe, président de l’association des professeurs d’université et professeur à l’université de Yangon, a été libéré de prison le 4 janvier 2023. Il avait été arrêté le 3 mars 2021 et condamné à trois ans de prison par un tribunal militaire le 20 janvier 2022.

Solidarité renouvelée avec les travailleur·euse·s du Myanmar

L’Internationale de l’Éducation et la MTF travaillent en collaboration étroite avec le ministère de l’Éducation du NUG pour soutenir les valeurs et les pratiques démocratiques par le biais de l’éducation.

En ce deuxième anniversaire du coup d’État militaire, le mouvement syndical mondial reste résolument solidaire du peuple et des travailleur·euse·s du Myanmar. L’Internationale de l’Éducation se joint au groupement Global Unions et appelle ses affiliés à demander à leurs gouvernements nationaux de reconnaître le NUG, et à faire pression sur les entreprises multinationales avec lesquelles ils travaillent afin de couper tous les liens qui profiteraient directement ou indirectement à la junte.

L’une des principales demandes des syndicats du Myanmar est la reconnaissance diplomatique officielle du NUG. La junte cherche à normaliser son emprise en tentant d’obtenir une reconnaissance diplomatique en tant que gouvernement de facto du Myanmar. Bien que le NUG soit le représentant légitime et démocratiquement élu du peuple du Myanmar, il n’est pas universellement reconnu sur le plan diplomatique.

En 2021, le groupement Global Unions a appelé les multinationales à faire preuve d’une diligence accrue et à cesser toute relation commerciale directe ou indirecte avec l’armée du Myanmar. Bien que certaines entreprises aient cessé de faire des affaires au Myanmar, l’armée a été en mesure d’accéder à une chaîne d’approvisionnement mondiale à partir d’entreprises aux États-Unis, en Europe et en Asie pour fabriquer des armes.