Le 10e Congrès mondial de l’Internationale de l’Education, réuni à Buenos Aires, Argentine, du 29 juillet au 2 août 2024 :
prend note avec inquiétude du nombre croissant de gouvernements, autorités locales et régionales et employeurs dans l’éducation qui restreignent ou interdisent l’enseignement de matières telles que la critique de la théorie raciale, les études de genre et les études contre le colonialisme dans l’enseignement post-secondaire et supérieur ;
note également que certains gouvernements limitent ou interdisent les programmes sur l’équité, la diversité et l’inclusion, menacent la titularisation ou son équivalent fonctionnel, affaiblissent les droits syndicaux et enfreignent les principes de gouvernance partagée et d’autonomie institutionnelle, contrairement aux principes de la Recommandation de l’UNESCO de 1997 concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur ;
observe que ces attaques vont de pair avec des tentatives menées par les gouvernements, des groupes conservateurs et religieux et des groupes de pression de droite pour cibler, surveiller, discipliner et réduire au silence des universitaires individuels ;
rappelle la Recommandation de l’UNESCO concernant la science et les chercheurs scientifiques de 2017 et approuve l’Appel à l’action lancé en 2024 par l’UNESCO en faveur de la liberté scientifique et la sécurité des scientifiques;
reconnaît que l’impact d’événements mondiaux – en particulier, les conflits et les guerres – ont également projeté leur ombre sur nos établissements d’enseignement à un moment où le rôle de l’enseignement post-secondaire et supérieur est plus essentiel que jamais en tant que lieu d’épanouissement de la liberté d’expression, de la liberté de manifestation et d’autres droits démocratiques ;
affirme que ces développements représentent une attaque politique et idéologique sans précédent contre la liberté académique, l’autonomie institutionnelle et les droits syndicaux des personnels de l’enseignement post-secondaire et supérieur;
condamne fermement toute forme de racisme, de préjugé ethnique, d’antisémitisme, d’islamophobie, de capacitisme et de contestation des droits des personnes LGBTQIA+ au sein de nos établissements d’enseignement, de nos communautés et de nos sociétés.
Le Congrès invite le Bureau exécutif de l’IE et les organisations membres à :
recueillir et échanger des informations sur les attaques politiques et idéologiques menées contre la liberté académique et l’autonomie institutionnelle ;
échanger sur des stratégies d’organisation et des campagnes couronnées de succès menées par des organisations membres pour défendre le personnel universitaire, l’emploi et les droits syndicaux du personnel enseignant de l’enseignement post-secondaire et supérieur ;
recueillir et échanger des conventions collectives et les dispositions contractuelles négociées par des organisations membres, qui protègent la liberté académique, la titularisation ou son équivalent fonctionnel, et la gouvernance partagée ;
transmettre les préoccupations relatives à des lois et actions spécifiques des gouvernements à Comité d’experts conjoint OIT/UNESCO sur l’application des Recommandations concernant le personnel enseignant (CEART) et à d’autres organes compétents ;
faire en sorte que cette problématique soit un thème majeur de la prochaine Conférence internationale de l’IE sur l’enseignement post-secondaire, l’enseignement supérieur et la recherche, qui se tiendra en 2025.