Ei-iE

L'école c'est la paix (@robwilsonwork, 2018)
L'école c'est la paix (@robwilsonwork, 2018)

Promouvoir la paix par l'éducation : une priorité pour les syndicats japonais et coréens

Publié 27 mai 2024 Mis à jour 29 mai 2024
Abonnez-vous à nos newsletters

Dans un monde envahi par les conflits et les guerres, l'histoire des syndicats de l'éducation au Japon et en Corée est un exemple de la manière dont l'éducation peut être utilisée pour construire la paix. Les deux nations partagent une histoire complexe. Elles se sont affrontées par intermittence depuis au moins le VIIe siècle. En 1910, le Japon a annexé la Corée, transformant le territoire en colonie. À la fin des années 1930, le Japon a commencé à forcer les gens à travailler dans les usines et les mines, ou à s'enrôler comme soldats. Il a également envoyé des dizaines de milliers de « femmes de réconfort » de toute l'Asie - dont de nombreuses Coréennes - dans des bordels militaires pour servir les soldats japonais. Aujourd'hui, les syndicats de l’éducation des deux pays se sont engagés dans l'éducation à la paix, comme l'ont souligné Tamaki Terazawa, directrice des affaires internationales du Syndicat des enseignant·e·s japonais·es (Japan Teachers’ Union - JTU), et Hyunsu Hwang, secrétaire international du syndicat des enseignant∙e∙s et des travailleur∙euse∙s de l'éducation coréen∙ne∙s (Korean Teachers and Education Workers’ Union - KTU).

Pour une nation japonaise pacifique et démocratique

Tamaki Terazawa du JTU a souligné que l'éducation à la paix était une pierre angulaire des valeurs du syndicat, en évoquant l'histoire du Japon en temps de guerre et les remords des éducateur·trice·s quant à leur rôle pendant la guerre. « La formation d'une nation pacifique et démocratique repose sur le pouvoir de l'éducation », a déclaré Terazawa, plaidant en faveur d'un programme d'études qui reconnaisse les agressions du Japon ainsi que son statut de victime. Elle a souligné l'engagement du syndicat à ne jamais répéter les erreurs du passé, l'éducation à la paix étant le principe directeur. « À cet égard, notre assemblée biennale conjointe Chine/Japon/Corée, qui permet des échanges pratiques sur l'éducation à la paix, est essentielle », a-t-elle déclaré.

L'engagement de la Corée du Sud à promouvoir la compréhension interculturelle

Hyunsu Hwang du KTU s'est fait l'écho de ce sentiment, soulignant que l'éducation à la paix est une mission essentielle en Corée du Sud. Il a expliqué comment l'éducation à la paix permet aux étudiant·e·s d'acquérir les compétences, les attitudes et les connaissances nécessaires pour favoriser la paix et promouvoir la compréhension interculturelle. M. Hwang a également évoqué la situation unique de la division de la Corée et les approches gouvernementales divergentes à l'égard de la Corée du Nord, plaidant en faveur d'une réunification pacifique et de l'importance de l'exactitude historique dans l'éducation. Il a insisté sur ce point : « L'approche pacifique du KTU se reflète dans son logo : La partie rouge représente la Corée du Nord, la partie bleue la Corée du Sud. Et les étudiantes et étudiants sont au milieu. »

Des efforts de collaboration pour un avenir pacifique

Les deux représentant∙e∙s syndicaux∙ales ont souligné le rôle des éducateur·trice·s qui sèment les graines de la paix parmi les élèves et la nécessité d'une collaboration entre les pays voisins pour faire progresser l'éducation à la paix et créer une communauté mondiale plus pacifique et axée sur la coopération.