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Maganga Japhet, General Secretary of the Tanzania Teachers Union (TTU)
Maganga Japhet, General Secretary of the Tanzania Teachers Union (TTU)

Tanzanie : L'IE demande au gouvernement de ne plus intervenir dans les affaires internes du Syndicat des enseignant·e·s de Tanzanie

Publié 28 septembre 2023 Mis à jour 22 mars 2024
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L'Internationale de l'Éducation est préoccupée par les perturbations occasionnées par la police lors d'activités et de réunions syndicales légitimes du syndicat des enseignant·e·s de Tanzanie – le Tanzania Teachers Union (TTU), et notamment d'une réunion du Conseil du TTU le 25 septembre dernier. Les intimidations et les ingérences dans les affaires syndicales par les autorités gouvernementales représentent une violation grave des normes internationales du travail et des conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) auxquelles a souscrit la Tanzanie.

Le gouvernement a en outre refusé de prolonger l'affectation provisoire de Maganga Japhet au poste de Secrétaire général du TTU afin de lui permettre de continuer à remplir ses fonctions de responsable syndical. D'après le TTU, la stratégie du gouvernement vise à suspendre ou à écarter la direction actuelle du syndicat, composée notamment de la Présidente Leah Ulaya et du Secrétaire général Maganga Japhet. L'Internationale de l'Éducation a appelé le gouvernement tanzanien à s'assurer que le TTU puisse mener à bien ses activités sans aucune forme d'ingérence.

« "L'Internationale de l'Education est aux côtés de ses membres et des enseignant·e·s de Tanzanie qui œuvrent à garantir le droit à une éducation de qualité pour tous les élèves. Leurs droits syndicaux doivent être respectés conformément aux lois nationales et internationales. Nous appelons les autorités à respecter et à valoriser le rôle des syndicats de l’éducation en soutenant leur engagement dans le dialogue social », a affirmé le Secrétaire général de l'IE, David Edwards.

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement tanzanien cherche à perturber le bon fonctionnement du syndicat. Plus tôt dans l'année, les autorités avaient nommé la Présidente et le Secrétaire général de la TTU au poste de Commissaires de district. Ces affectations auraient privé le TTU de ses plus hauts responsables élus, entraînant de fait la paralysie pure et simple du syndicat. À la suite d’une intervention de l'IE, les nominations ont finalement été annulées et les dirigeants du TTU ont été autorisés à reprendre leurs responsabilités syndicales.

L'Internationale de l'Éducation a également écrit au TTU pour exprimer la solidarité et le soutien sans équivoque de la communauté enseignante africaine et mondiale aux dirigeants et aux membres du TTU. Ensemble, le TTU et l'IE préparent actuellement une soumission afin de dénoncer les manœuvres illégales du gouvernement auprès de l'OIT. La Tanzanie a ratifié la Convention no 87 de l’OIT sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, et la Convention no 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective. Le gouvernement de la Tanzanie est tenu de garantir la pleine mise en œuvre de ces conventions, y compris le droit du TTU d'élire ses propres dirigeant·e·s et de mener ses activités sans ingérence.