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Afrique : les syndicats de l'enseignement bénéficient de la coopération au développement et de la solidarité Sud-Sud

Publié 9 janvier 2023 Mis à jour 20 mars 2024
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Le South African Democratic Teachers’ Union (SADTU) a entrepris une série d'activités de coopération au développement avec d'autres syndicats de l'enseignement affiliés à l'Internationale de l'Éducation dans les pays voisins. Il a particulièrement soutenu le Zambia National Union of Teachers dans ses efforts pour se remettre de l'impact néfaste de la pandémie de COVID-19 sur le secteur de l'éducation.

Dans les dernières informations sur la coopération au développement qu’il a communiquées, le SADTU donne un aperçu de plusieurs efforts de coopération dans lesquels il est impliqué pour faire preuve de solidarité, encourager le syndicalisme, promouvoir une adhésion syndicale non raciale et non genrée et plaider pour une éducation publique de qualité dans l'ensemble de la région de la Communauté sud-africaine de développement de l'Afrique australe (SADC).

« L'intérêt du SADTU pour le travail de coopération au développement repose sur le postulat qu'en tant que pays, et au sein du SADTU en particulier, nous sommes les véritables bénéficiaires de la solidarité », a souligné le secrétaire général du SADTU et vice-président de l'Internationale de l'Éducation pour l'Afrique, Mugwena Maluleke.

Dans la région de la SADC, a-t-il dit, le SADTU se concentre sur l'établissement de relations avec des organisations sœurs, à savoir le Botswana Teachers' Union, la Lesotho Association of Teachers, l' Organizaçao Nacional dos Professores du Mozambique, la Swaziland National Association of Teachers, le Namibia National Teachers' Union, le ZNUT de Zambie et la Zimbabwe Teachers' Association.

Maluleke a ajouté : « Conformément à notre coopération nationale, nous avons demandé à chaque province de travailler avec ces organisations en fonction de la proximité. L'objectif de notre coopération tourne principalement autour de l'éducation syndicale, de l'unité des enseignantes et enseignants et du renforcement des capacités. »

Il a rappelé que le SADTU s'est associé au ZNUT sur de nombreux projets depuis plus d'une décennie. « Nous l'avons fait grâce à notre accord tripartite entre le ZNUT, l’Union of Education Norway de Norvège et nous. L'accord étant arrivé à son terme, nous avons décidé d'évaluer l'impact de la coopération. »

C'est pourquoi le SADTU s'est rendu au siège du ZNUT en août pour faire le point sur la manière dont le syndicat zambien fait face aux conséquences de la COVID-19.

Les discussions ont porté sur les sujets suivants :

  1. État de l'organisation. Le ZNUT a signalé une baisse drastique du nombre de ses membres entre 2019 et l'année en cours, une baisse qu'il attribue principalement au retrait des membres du ZNUT et à leur recrutement par des syndicats rivaux bénéficiant du soutien du gouvernement.
  2. Stratégie de recrutement et de rétention. Le ZNUT a signalé que plus de 30.000 nouveaux·elles éducateur·trice·s avaient été engagé·e·s dans le secteur public, et que le ZNUT a l'intention de lancer une campagne de recrutement. Le SADTU a suggéré que le ZNUT essaie d'organiser des événements sportifs et pour la jeunesse comme stratégie de recrutement de jeunes éducateur·trice·s.
  3. Équité et égalité entre les genres. Le ZNUT a modifié sa constitution afin qu'elle tienne compte de l’égalité des genres, notamment en soutenant l'accès des femmes aux postes de direction des syndicats.
  4. Formation syndicale/renforcement des capacités. Le ZNUT fait actuellement face à des défis financiers qui minent sa capacité à former de nouveaux·elles dirigeant·e·s ainsi qu'à développer la capacité de ses représentant·e·s dans les structures à sa base.
  5. Syndicalisation et campagnes. Les dirigeant·e·s du ZNUT ont reconnu la nécessité d'utiliser la technologie numérique pour recruter et conserver des registres de leurs membres. Il a pour objectif d’augmenter le nombre de ses membres d'au moins 10.000, en les recrutant parmi les enseignant·e·s nouvellement engagé·e·s.
  6. Finances. Le ZNUT traverse des difficultés financières en raison des emprunts contractés, ainsi que de la baisse du nombre de ses membres. La direction a salué la décision du SADTU d'annuler le remboursement du prêt alloué au ZNUT en 2018. Le syndicat zambien s'est engagé à travailler sur des mesures garantissant qu'il rende compte de tout l'argent qu'il reçoit et à adopter des politiques financières favorisant une situation financière saine.
  7. Unité des enseignant·e·s en Zambie. La direction du ZNUT a déploré que les syndicats zambiens ne discutent plus de fusion ou d'unité entre eux et a expliqué que, alors que leur syndicat se concentre sur l'unité, d'autres syndicats continuent de se faire concurrence pour accroître leurs effectifs.
  8. Administration du syndicat à travers les technologies de l'information et de la communication (TIC). Le ZNUT a enregistré une baisse de l'utilisation des TIC au sein du syndicat, ce qui, selon lui, est principalement dû au fait que le ZNUT ne peut pas se doter des dernières technologies pour des raisons financières.

Mugwena Maluleke a également promis que le SADTU « mobilisera des ressources et impliquera d'autres partenaires qui pourraient partager la même vision pour aider aux activités de recrutement et de renforcement des capacités. »

Rappelant que le SADTU a accepté de fournir au ZNUT des chemises portant un logo qu’il pourra utiliser pour recruter des membres, il a conclu que son syndicat continuerait de suivre les progrès et les développements du ZNUT.