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La Banque mondiale va arrêter les investissements dans la chaîne d’écoles à but lucratif Bridge International Academies

Publié 16 mars 2022 Mis à jour 17 juin 2024
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L'Internationale de l'Education (IE) salue la décision de la branche du secteur privé de la Banque mondiale, la Société financière internationale (IFC), de cesser d'investir dans la chaîne d'écoles à but lucratif Bridge International Academies. L'IFC a investi plus de 10 millions de dollars US dans les opérations de Bridge International Academies en Afrique et a soutenu l'expansion de l'entreprise en d’autres endroits.

Le Portail d’informations et de données sur les projets de l’IFC a récemment révélé que l'IFC « a mis fin à ses investissements dans NewGlobe Schools, Inc. (la société mère de Bridge International Academies), à compter du 3 mars 2022 ».

Cette annonce intervient après des années de plaidoyer de l'Internationale de l'Education et de ses organisations membres, qui ont fait campagne pour bloquer les institutions à but lucratif qui exploitent les communautés à faible revenu du monde entier. L'IE fait campagne en faveur d'une éducation publique de qualité en tant que droit fondamental et bien public, qui n'est pas à vendre aux intérêts des entreprises.

« La Banque mondiale est le plus grand bailleur de fonds de l'éducation dans le monde en développement. Investir dans des opérateurs privés à but lucratif, tels que Bridge International Academies, contrevient clairement à l'engagement mondial en faveur d'une éducation gratuite, inclusive et équitable de qualité pour tou·te·s, conformément à l'objectif de développement durable (ODD) 4. Dans un monde où tant d'enfants se voient refuser l'accès à l'éducation, allouer des fonds limités à autre chose qu'à l'éducation publique est totalement inacceptable », a déclaré le Secrétaire général de l'IE, David Edwards.

« Nous nous félicitons de cette décision, qui a été une demande fondamentale des enseignant·e·s en Afrique, et appelons les autres investisseurs de Bridge International Academies à suivre l'exemple de l'IFC. Il s'agit d'une victoire majeure pour l'Internationale de l'Education et ses organisations membres. C'est le résultat d'années de campagne du mouvement syndical et de la société civile contre le parrainage par la Banque mondiale de Bridge International Academies et de ses opérations illégales en Afrique et en Asie ».

Le Président du Comité régional africain de l'IE, Christian Addai-Poku, a déclaré : « Sur tout notre continent, nous avons assisté à la croissance rapide des écoles privées dites « low-cost ». Ces écoles sont connues pour employer des enseignant·e·s non qualifié·e·s avec de bas salaires et peu de droits du travail. Il·elle·s opèrent dans le cadre d’une surveillance ou d’une chaîne de responsabilité inadéquate, voire inexistante. Le cas de Bridge International Academies (BIA) est exemplaire - c'est la plus grande chaîne d'écoles à faible coût et à but lucratif au monde. En Afrique, l’organisation fait preuve à la fois d'un mépris de la souveraineté nationale et de l'État de droit ».

« L'expansion de BIA, et d'autres opérateurs de ce type, sape les efforts visant à lutter contre la déprofessionnalisation et à améliorer les qualifications et les normes des enseignant·e·s en Afrique, ainsi qu'à tenter de légitimer le profit dans l'offre d'éducation. Les informations recueillies montrent que la privatisation, dans toutes ses diverses manifestations, sape le droit de tou·te·s les étudiant·e·s à une éducation gratuite et de qualité et enracine les inégalités, en particulier pour les filles et les personnes socialement défavorisées. La recherche et l'expérience montrent sans équivoque que ce n'est que grâce à un système d'éducation publique solide, inclusif et de qualité que les sociétés peuvent être cohésives, justes et prospères ».

L'Internationale de l'Education appelle les gouvernements et les agences intergouvernementales à accorder la priorité à la mise en œuvre du droit à l'éducation en allouant un financement adéquat à l'éducation publique. Cela peut être réalisé par la mobilisation de ressources nationales durables, en particulier grâce à des régimes fiscaux renforcés et progressifs et à la suppression des failles qui facilitent les sorties financières illicites.

Pour en savoir plus sur les opérations de Bridge International Academies en Ouganda, au Kenya, au Libéria et au Nigeria, veuillez consulter: What do we really know about Bridge International Academies? a summary of research findings(Riep, C., 2019)  (en anglais)

Les lettres de l'Internationale de l'Education à la Banque mondiale exhortant l'organisation à cesser de parrainer Bridge International Academies sont disponibles ici. (en anglais)