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États-Unis : les syndicats d’enseignants condamnent les attaques contre la démocratie

Publié 8 janvier 2021 Mis à jour 29 janvier 2021
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Les syndicats National Education Association (NEA) et American Federation of Teachers (AFT) ont réagi à l’assaut mené le 6 janvier dernier à Washington, où des émeutier∙ère∙s encouragé∙e∙s par le Président Donald Trump ont envahi le Capitole réuni en séance plénière pour certifier l’élection de Joe Biden et de Kamala Harris.

NEA : nous devons faire preuve de solidarité

Becky Pringle, présidente de la NEA, a déclaré : « Les partisans de Trump ont violemment attaqué le Capitole dans une ultime tentative d’empêcher le Congrès de certifier la victoire électorale du Président élu Joe Biden ».

Elle a souligné que « cette offensive séditieuse est le fruit d’années de discours au vitriol, de haine et d’intolérance » et que « ce à quoi nous assistons aujourd’hui est une attaque contre notre pays et nos institutions démocratiques ».

« Nous devons faire preuve de solidarité – comme nous l’avons massivement démontré lors de l’élection – et montrer à nos étudiants et étudiantes que nous ferons front commun contre les responsables politiques qui incitent à la violence et qui agissent sur la base de ces violences. Nous nous opposerons à celles et ceux qui soutiennent les insurgés ayant pris d’assaut le Capitole, cherchant par la violence à renverser la volonté du peuple. Nous protégerons notre démocratie. Le monde a les yeux rivés sur nous. Tout comme nos étudiants, » a ajouté la dirigeante syndicale.

Pringle a également précisé que cet évènement est une première dans l’histoire récente du pays et qu’il est difficile de comprendre ce qui s’est passé, a fortiori de l’expliquer aux enfants. « Mais ce qu’il importe de leur rappeler est que les Américains sont unis pour défendre la justice et la démocratie », a-t-elle insisté.

La NEA a publié le document Advice on how educators can talk to kids about the attack on the Capitol– Conseils aux enseignant·e·s sur la manière d’expliquer aux enfants l’attaque contre le Capitole – (en anglais) et explique l’assaut violent visant à empêcher le Congrès de certifier la victoire électorale du Président élu Joe Biden.

Les points importants à retenir :

  • Les violences commises au Capitole constituent une attaque contre le pays et ses institutions démocratiques.
  • Les enfants sont bien plus informés que nous l’imaginons et de nombreux·euses éducateur·trice·s et parents ont évoqué sans détour le racisme et l’intolérance dont il·elle·s ont été les victimes ou les témoins.
  • Dans ces circonstances, il est essentiel de poursuivre ces échanges.

AFT : appel à la destitution immédiate de Trump

« Donald Trump a clairement donné la preuve qu’il ne devrait pas assumer les fonctions de Président. Il a favorisé les agissements des terroristes qui ont mené l’assaut sur le Capitole et mis en danger des représentants et représentantes dûment élus sous les yeux horrifiés du monde entier », a insisté Randi Weingarten, présidente de l’AFT.

Selon elle, « ce fiasco condamnable de l’exécutif à protéger le pouvoir législatif est inadmissible et, pour la sécurité du pays, Trump doit quitter ses fonctions. Le plus tôt sera le mieux ».

« Il ne s’agissait pas aujourd’hui d’une manifestation, mais d’une insurrection. Le Président Trump, ses complices et ses alliés, sont coupables d’incitation et doivent répondre de leurs actes. Et cela commence par la destitution immédiate de Trump », a-t-elle défendu.

Weingarten a également fait part de sa conviction que « la démocratie américaine est plus forte que Donald Trump », dans la mesure où « en proie à une pandémie mortelle, à une récession dévastatrice, à une prise en compte tardive de l’injustice raciale et à une crise climatique en cours, un nombre sans précédent d’Américains se sont exprimés l’année passée, lors de l’élection présidentielle, en faveur de la décence, de la compétence et du progrès – et pour Joe Biden et Kamala Harris. Aujourd’hui, malgré les tentatives partisanes et survoltées de réduire à néant la volonté de ces électeurs, la démocratie l’a emporté. »

« Nous enseignerons cet épisode à nos enfants pour les siècles à venir et nous nous efforcerons de rétablir la confiance dans la loyauté du transfert pacifique du pouvoir dans notre pays », a ajouté la présidente de l’AFT.

Soulignant que, lors de la dernière élection présidentielle, la démocratie avait été mise à l’épreuve par « l’incapacité d’un homme adulte à admettre sa défaite, risquant ainsi de compromettre la formidable expérience américaine, » et qu’un « dirigeant plus avisé aurait saisi cette occasion pour redorer le blason de sa présidence, restaurer l’ordre et condamner la violence », elle a lancé un appel : « Dès maintenant, attachons-nous à reconstruire plus parfaitement notre union qui repose sur les voix du plus grand nombre ».

Démission de Betsy DeVos : Bon débarras

À la suite de l’attaque du Capitole, la Secrétaire à l’Éducation Betsy DeVos a présenté sa démission, affirmant que le rôle joué par le Président Donald Trump en encourageant les émeutiers qui ont pris d’assaut le Capitole mercredi a été le « point de non-retour » et que « des enfants influençables, pour qui nous sommes censés être des modèles, ont assisté à tout cela ».

DeVos est la deuxième ministre à démissionner à l’issue de cet épisode après Elaine Chao, Secrétaire aux Transports. Certain∙e∙s membres important∙e∙s de la Maison-Blanche ont également démissionné.

DeVos a favorisé les écoles et les universités privées, notamment en détournant l’aide gouvernementale à leur profit.

Weingarten, présidente de l’AFT, a rendu publique une brève déclaration commentant la démission de DeVos. « Bon débarras. » Quant à Pringle, elle a déclaré : « Sa complaisance, sa lâcheté et son incompétence crasse seront son seul héritage. »