L’Uganda National Teachers’ Union (UNATU) met en œuvre un projet en faveur de l’éducation des filles baptisé « Projet Simameni », soutenu par la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants et financé par Global Affairs Canada. Ce projet d’une durée de cinq ans vise à améliorer l’accès des filles à l’enseignement secondaire et à assurer leur rétention dans le système scolaire jusqu’à l’achèvement de leurs études. Le projet comporte un volet consacré à la mobilisation de la communauté, dans lequel les responsables syndicaux∙ales locaux∙ales et les représentant·e·s du gouvernement local se rendent dans la zone du projet et rencontrent des membres de la communauté afin de discuter de la manière d’améliorer l’éducation des filles. Cela incite les parents à envoyer leurs filles à l’école et cela renforce également les relations entre l’école et la communauté.
La nécessité de soutenir l’éducation des filles se fait toujours sentir de manière critique en Ouganda, en particulier pendant le confinement imposé par la pandémie de COVID-19. Lorsque les écoles ont fermé leurs portes, les filles ont été exposées aux risques de mariage forcé, d’abus sexuel et de grossesse précoce.
Le projet Simameni de l’UNATU encourage l’accès et la rétention des filles dans l’éducation jusqu’à la fin de leurs études secondaires. Les réunions destinées à mobiliser la communauté sont des éléments essentiels du projet et rassemblent des parents, des membres de la communauté, des unités de police chargées de la protection de l’enfance et de la famille, des responsables du développement communautaire, des agents de probation, des enseignant·e·s et des élèves, ainsi que des parties prenantes de l’éducation.
Au cours d’une réunion de ce type avec une communauté, l’ Uganda National Teachers’ Union a mis en avant l’histoire de la mère d’une jeune fille de 17 ans. Lors de la réouverture des écoles, la mère, qui voulait que sa fille retourne à l’école, a appris que son mari, qui vivait et travaillait en ville, avait reçu une dot de quatre vaches pour marier sa fille et avait même vendu les vaches.
La jeune fille voulait retourner à l’école, mais la famille qui avait versé la dot refusait de la laisser retourner à l’école à moins que la dot ne soit remboursée. La jeune fille est enceinte et, selon les directives de reprise des cours du gouvernement, elle a le droit de s’inscrire aux examens de fin d’études.
Le frère de la jeune fille est retourné à l’école et le père a payé ses frais de scolarité, en prétendant que le garçon est plus intelligent et a de meilleures perspectives scolaires que la fille. La mère veut que sa fille retourne à l’école et cherche de l’aide.
La réunion de mobilisation de la communauté a permis à la mère de partager son expérience et de demander de l’aide. La police l’a incitée à faire une déclaration officielle au commissariat de sorte que la jeune fille puisse bénéficier d’une aide pour retourner à l’école. La police a expliqué aux participant·e·s que la loi interdit le mariage forcé des enfants.
La réunion a offert aux membres de la communauté l’occasion de poser des questions sur la manière dont la loi protège les enfants. Les fonctionnaires de police ont encouragé les membres à écouter leurs émissions à la radio et à suivre les conseils qui y sont donnés.
Les élèves présent·e·s à la réunion ont également pu faire part de leurs besoins, notamment du matériel scolaire, du savon et d’autres choses qui affectent leur expérience à l’école au quotidien. Une élève a déclaré : « Chers parents, s’il vous plaît, jouez votre rôle et nous travaillerons dur pour pouvoir bénéficier d’une éducation ». Une autre élève a ajouté : « On nous donne trop de travail à la maison et cela affecte notre apprentissage ».
À l’issue de la réunion, chacun·e est parti·e en sachant qu’il·elle a un rôle à jouer dans l’éducation de ses enfants.
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