Avec l’aide du Fonds de solidarité COVID-19 de l’Internationale de l’Éducation, les syndicats nationaux membres de l’Internationale de l'Éducation Section Niger (IESNI) se sont engagés conjointement dans les activités suivantes : l’organisation d’un Forum inclusif sur les politiques éducatives, le renforcement des capacités de vingt-cinq enseignantes et l’organisation d’une caravane de sensibilisation.
Forum inclusif sur les politiques éducatives
Tout d’abord, le Forum inclusif sur les politiques éducatives s’est tenu les 23 et 24 juillet à Niamey. Ce forum a regroupé 60 participant∙e∙s, tou∙te∙s issu∙e∙s d’acteurs de l’éducation du Niger, à savoir les syndicats de l’éducation, des organisations de la société civile en lien avec l’éducation, ainsi, notamment, que des représentant∙e∙s de l’UNESCO, de la Commission nationale des droits humains, de la Commission nationale du dialogue social ou des ministères en charge de l’éducation.
Au cours de cette activité ont été présentés des exposés portant sur la politique éducative du Niger, et sur l’impact de la COVID-19 sur le système éducatif et le dialogue social.
Ce forum s’est avéré très utile pour les syndicats en vue de la formation et l’information des militant∙e∙s et de leur recensement dans les diverses régions du Niger, a expliqué Almoustapha Moussa, vice-coordonnateur de l’IESNI – qui regroupe le Syndicat national des agents de la formation et de l’éducation du Niger (SYNAFEN), le Syndicat national des enseignants de base (SNEB), le Syndicat national des enseignants du Niger (SNEN), le Syndicat national des travailleurs de l’éducation du Niger (SYNTEN) et le Syndicat national des travailleurs de l’enseignement de base (SYNATREB). Et des recommandations fortes ont été formulées envers tous les partenaires de l’éducation, a-t-il expliqué.
Selon Dioffo Hamidou Finidjam, coordonnateur de l’IESNI, les raisons principales suivantes pour organiser ce forum étaient:
- La non prise en compte par le gouvernement des partenaires de l’éducation dans l’élaboration des politiques éducatives.
- La non prise de conscience par les partenaires de l’éducation du rôle éminemment important qu’ils doivent jouer dans l’élaboration des politiques éducatives.
- Le fait que les enseignant∙s ne sont pas assez formé∙e∙s sur ce que sont les politiques éducatives et sur les stratégies servant à influencer le gouvernement lors de leurs élaborations.
En outre, les syndicats membre de l’IESNI ont demandé aux autres partenaires de l’éducation :
- La mise en place d’un cadre formel inclusif pour discuter des problèmes de l’école dans le pays.
- La participation de tou∙te∙s à la sensibilisation des élèves, des parents d’élèves et enseignant∙e∙s sur la lutte contre la COVID-19. Ceci afin d’assurer une éducation de qualité pour tou∙te∙s pendant et après cette épidémie.
- Les autres partenaires ont soutenu les propositions des syndicats mais ont surtout insisté sur la création d’une synergie afin de garantir le droit à l’éducation à travers la formation des acteurs et en menant des actions de plaidoyer et lobbying auprès des décideurs.
Les représentants des ministères en charge de l’éducation ont apprécié positivement cette initiative de l’IESNI mais ne se sont pas engagés. Selon eux, il faut qu’ils fassent le retour d’informations à leurs supérieurs.
Pour Issoufou Arzika, vice-coordonnateur de l’IESNI, cette activité a donc incité les syndicats de l’éducation à entreprendre des actions comme le renforcement des capacités des militant∙e∙s sur le suivi des politiques éducatives ou la réalisation d’études pour mieux mener des actions de plaidoyer en vue d’améliorer les conditions de vie et de travail du personnel de l’éducation et de la formation.
Renforcement de capacité de vingt-cinq enseignantes
La deuxième activité, elle, a été mise en œuvre les 14 et 15 août, également à Niamey. Il s’agissait d’un atelier de renforcement de capacité de vingt-dirigeantes syndicalistes du Réseau des enseignantes syndicalistes de l’Afrique de l’Ouest du Niger (RESAO).
L’IESNI dispose désormais de vingt-cinq enseignantes constituant un groupe de formatrices bien outillées sur les conséquences du harcèlement lié au genre, ses conséquences et la violence basée sur le genre en milieu scolaire, qui ont vu leurs capacités ainsi renforcées, s’est félicité Aliou Hassane Samba, vice-coordonnateur de l’IESNI. Les connaissances acquises par les participantes seront partagées avec les responsables des structures de femmes de l’IESNI résidant à Niamey et dans toutes les régions, dès que la situation le permettra.
Dioffo Hamidou Finidjam, coordonnateur de l’IESNI, a quant à lui rappelé qu’au Niger, « les enseignantes sont plus nombreuses que les enseignants, ce qui les obligent à servir souvent en milieux ruraux loin de leur famille, où elles subissent des harcèlements de toutes sortes ».
Il a aussi déploré que, « à l’école comme dans la vie courante, les filles sont constamment harcelées. Créer un groupe de formatrices sur cette thématique permettra donc de contribuer à la lutte contre la violence faite aux femmes et jeunes filles surtout en milieu scolaire. »
Organisation d’une caravane de sensibilisation
La troisième activité syndicale a consisté en l’organisation d’une campagne sous la forme d’une caravane de sensibilisation sur le respect du programme et des mesures de prévention édictées par le gouvernement.
Cette caravane s’est rendue dans tous les chefs-lieux des huit régions du Niger, du 16 au 31 août, et a réuni les militant∙e∙s de l’IESNI, de même que certain∙e∙s enseignant∙e∙s des régions visitées – avec la participation de plus de 150 enseignant∙e∙s dans certaines régions –, permettant aussi de chercher de nouveaux∙elles membres.
Elle a abordé les sujets suivants :
- Les recommandations du forum sur les politiques éducatives ;
- L’impact de la COVID-19 sur le système éducatif ;
- La syndicalisation des enseignants ; et
- La participation active des enseignant∙e∙s aux activités syndicales.
Sandi Mahamadou Ibrahim, vice-coordonnateur de l’IESNI, a aussi souligné les préoccupations que les enseignant∙e∙s rencontré∙e∙s lors de ces réunions ont fait remonter, dont : le recrutement des enseignant∙e∙s contractuel∙le∙s dans la fonction publique pour mettre un terme à la contractualisation dans l’éducation ; le payement des avantages aux enseignants, à savoir des incidences financières liées aux avancements, reclassements et aux indemnités diverses ; ou encore le ralentissement de la carrière des enseignant∙e∙s via la non-régularisation de leur avancement automatique et des grades.