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Journée internationale de la démocratie : respect et protection des droits au temps de la COVID-19

Publié 15 septembre 2020 Mis à jour 15 septembre 2020
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Le 15 septembre, Journée internationale de la démocratie, l’Internationale de l’Éducation rejoint les Nations Unies, des organisations de la société civile et d’autres pour traiter des effets de la crise de la COVID-19 sur la démocratie, les droits humains et l’État de droit.

« Alors que le monde fait face à la pandémie de COVID-19, la démocratie est essentielle pour assurer la libre circulation de l’information, la participation à la prise de décisions et la reddition de comptes concernant la réponse à la pandémie », a souligné le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. De nombreuses cibles de l’Objectif de développement durable (ODD) 16 sont axées sur la protection des institutions démocratiques. Bien que la démocratie soit essentielle à l’ODD 16, elle est également fondamentale pour d’autres objectifs. L’éducation, par exemple, qui est couverte par l’ODD 4, est un élément essentiel d’une vie démocratique, d’une citoyenneté active et de l’instauration d’un avenir de liberté.

Guterres a également exhorté les gouvernements à être transparents, réactifs et à rendre des comptes sur leur réaction à la COVID-19 ainsi qu’à veiller à ce que les mesures d’urgence soient légales, proportionnées, nécessaires et non discriminatoires.

Préoccupations mondiales

Guterres a également insisté sur le fait que les États doivent respecter et protéger la liberté d’expression et la liberté de la presse, la liberté d’information ainsi que la liberté d’association et de réunion, notamment. Dans bon nombre de pays, les préoccupations liées à la pandémie de COVID-19 portent notamment sur les éléments suivants :

  • les mesures visant à contrôler le flux d’information et la restriction de la liberté d’expression et de la liberté de la presse dans le contexte actuel du rétrécissement de l’espace citoyen ;
  • l’arrestation, la détention, la poursuite ou la persécution d’opposant·e·s politiques, de journalistes, de médecins et de travailleur·euse·s de la santé, de militant·e·s et d’autres personnes pour la prétendue diffusion de « fausses nouvelles » ;
  • un cybercontrôle agressif et une surveillance en ligne accrue ;
  • le report d’élections qui a, dans certains cas, soulevé de graves questions constitutionnelles et peut entraîner un surcroît de tensions.

Défense de la démocratie

La promotion et l’essor de la démocratie ont été des piliers de l’Internationale de l’Éducation depuis sa création, a souligné David Edwards, Secrétaire général de la fédération syndicale mondiale des syndicats d’enseignants.

« Toutefois, depuis quelques années, nous nourrissons des inquiétudes pour la défense de la démocratie et pas uniquement en raison des attaques répétées contre la liberté menée par des dictatures et des régimes autoritaires en devenir dans des démocraties fragiles », a-t-il observé. « Nous avons également constaté une érosion du soutien aux valeurs et pratiques démocratiques dans de nombreuses démocraties établies de longue date. »

La conférence sur les services publics met en évidence des inégalités

Ajoutant que « la pandémie de COVID-19 met dramatiquement en évidence les failles de nos démocraties », il a rappelé que, le 29 juin, l’Internationale de l’Éducation et l’Internationale des services publics avaient organisé une conférence en ligne sur le thème « Les syndicats soutiennent la démocratie, la justice sociale et l'égalité ».

Si la conférence a passé en revue les dommages causés à la démocratie par les inégalités profondes et la discrimination, notamment celles mises en évidence par le mouvement « Black Lives Matter », de multiples autres inégalités existent, notamment en termes de richesse, à l’intérieur et entre les nations, a souligné David Edwards. Il a ajouté qu’il existe d’autres dangers pour la démocratie, comme l’essor rapide de la désinformation, le mépris pour le bien public et l’érosion et la marchandisation des services publics. La pandémie ne devrait en aucune manière menacer la liberté et l’État de droit, toutefois, la liberté n’inclut ni le droit de rendre les autres malades ni le mépris délibéré des avis scientifiques pour des raisons politiques. Le refus de respecter les restrictions sanitaires, comme le port du masque, met tout le monde en danger.

Il s’est également montré intransigeant sur le fait qu’une leçon claire de la pandémie de COVID-19 était que les services publics étaient trop faibles en cas de crise en raison des mesures d’austérité imposées durant la crise économique et financière de 2008-2009. La pandémie montre l’importance des services publics. « Ils sont littéralement une question de vie ou de mort. Cette expérience ne doit pas être oubliée dans la course vers un retour à une normalité qui n’a jamais fonctionné. »

Le travail des éducateur·trice·s et de leurs syndicats est plus urgent que jamais

Les éducateur·trice·s et leurs syndicats n’ont jamais été des spectacteur·trice·s dans la lutte pour la démocratie, a souligné Edwards. Mais leurs luttes ont revêtu un nouveau caractère d’urgence en raison des crises mondiales récentes, qui se sont multipliées au cours des deux années écoulées depuis la publication par l’Internationale de l’Éducation du livre Éducation & Démocratie – 25 leçons de la profession enseignante. Il a insisté sur le fait que les « valeurs et compétences essentielles de la démocratie sont dispensées par l’éducation, notamment la pensée critique, l’apprentissage de l’écoute, de la discussion et du débat et l’engagement en tant que citoyen actif ».

Dans ce livre, les auteurs, le secrétaire général émérite de l’Internationale de l’Éducation, Fred van Leeuwen, et la présidente Susan Hopgood, ont écrit : « Nous voulons que nos élèves grandissent dans une société démocratique. Nous voulons qu’il·elle·s deviennent des citoyen·ne·s actif·ive·s capables de faire des choix judicieux. Nous voulons leur permettre de promouvoir, protéger et réaliser les valeurs qui constituent la base de la démocratie et de ses institutions ».

« Nous pensons que l’éducation est le meilleur rempart de la démocratie et que la capacité de nos écoles et de nos universités à remplir ce rôle dépendra en grande partie de la profession enseignante. Nous savons que les éducateur·trice·s du monde entier, que leur profession soit exercée dans des contextes démocratiques, non démocratiques ou autoritaires, sont prêt·e·s à assumer leur rôle. »