Ei-iE

Photo: Lorianne DiSabato / Flickr
Photo: Lorianne DiSabato / Flickr

Amérique latine : dialogue social et politiques publiques de qualité pour sortir de la crise de la COVID-19

Publié 25 mai 2020 Mis à jour 10 juin 2020
Abonnez-vous à nos newsletters

Le Comité régional de l'Internationale de l'Éducation pour l'Amérique latine a préparé une déclaration pour la réouverture en toute sécurité des centres éducatifs de la région.

La Déclaration a été faite à la suite d'un accord conclu lors de la récente réunion du Comité régional de l'Internationale de l'Éducation pour l'Amérique latine et du Conseil des Président·e·s et/ou Secrétaires généraux·ales, qui comprend toutes les organisations affiliées à l'Internationale de l'Éducation dans la région.

Elle dénonce la manière dont le retour à l'activité économique est privilégié, et par conséquent la reprise des activités éducatives, sans les conditions minimales nécessaires pour garantir la sécurité des élèves et des enseignant·e·s. L'une des conditions clés, absente dans la plupart des pays à l'exception de l'Argentine, est précisément le dialogue avec les syndicats pour déterminer les différentes étapes lors de la planification du retour en classe. Par ailleurs, la déclaration dénonce le manque de mécanismes pour « écouter les propositions des organisations étudiantes, afin qu'elles puissent participer à la définition de ces étapes ».

En outre, une coordination entre le secteur de l'enseignement, les universités publiques et les secteurs de la recherche publique est nécessaire pour définir des actions qui soutiennent la modalité de l'enseignement virtuel et à distance, ainsi que pour limiter le profit du privé dans la promotion des plateformes virtuelles.

Parmi les autres demandes importantes des enseignant·e·s d’Amérique latine, citons les ressources de base telles que l'eau et le savon, les kits sanitaires, mais aussi les infrastructures qui permettent la distanciation sociale et empêchent la propagation du virus dans les centres éducatifs.

Parallèlement, et compte tenu du contexte de crise économique engendré par la pandémie, il est demandé de renforcer les cantines scolaires, de garantir le transport gratuit et/ou subventionné pour les élèves ainsi que de fournir du matériel didactique aux élèves n’ayant pas accès à Internet.

De même, dans le contexte actuel, le secteur privé est particulièrement appelé à la protection des emplois d'enseignant·e·s et au respect des accords salariaux.

La déclaration lance un appel spécifique aux gouvernements du Chili et de la Colombie qui, bien que profondément touchés par la pandémie, allouent « des ressources publiques limitées pour subventionner les entreprises privées liées à l'activité des évaluations standardisées ». La déclaration réfléchit également à la manière de financer adéquatement les politiques de santé, d'emploi et d'enseignement public, insistant sur l'importance de mettre en œuvre des réformes fiscales progressives, de promouvoir l'annulation ou la renégociation de la dette extérieure des pays d'Amérique latine, ou la réactivation de travaux publics, entre autres.

Enfin, la déclaration fait écho à la demande actuelle de tous les gouvernements d'Amérique latine concernant la création d'un revenu universel de base national qui garantit à tous les ménages un revenu qui répond à leurs besoins de base. Pour accéder au texte intégral de la déclaration (en espagnol), veuillez cliquer ici.