Ei-iE

Liban : Un syndicat attire l’attention sur la situation des réfugié·e·s en pleine pandémie de COVID 19

Publié 1 avril 2020 Mis à jour 2 avril 2020
Abonnez-vous à nos newsletters

Au Liban, la fermeture des écoles a touché plus de 1,3 million d’élèves à tous les niveaux de l’enseignement. Le pays accueille un grand nombre de réfugié·e·s, lesquel·le·s sont les plus vulnérables en cette période de crise. Les éducateur·rice·s collaborent avec le gouvernement pour mettre en place les meilleures solutions possibles et appellent à la solidarité et au soutien des plus vulnérables.

La Ligue des enseignant·e·s des écoles primaires publiques du Liban (PPSTLL) concentre ses efforts sur l’atténuation de l’impact de la crise du COVID-19 sur les élèves et les communautés défavorisés et déplacés, dont une grande partie vit dans des villes où l’accès aux services de santé est limité. Selon Jawad Hussein, Président du PPSTLL, le devoir du Liban de prendre en charge des groupes vulnérables est particulièrement difficile en ce moment, compte tenu de la crise politique et économique que traverse le pays. Le système d’enseignement public est également menacé de dommages à long terme.

Appel à davantage de solidarité

Le PPSTLL a souligné la nécessité d’une plus grande solidarité en période de crise et a appelé l’ensemble de ses membres à faire un don au fonds COVID-19 mis en place par le ministère de la Santé du Liban. Les personnes qui le peuvent ont été invitées à fournir de la nourriture et une assistance à ceux et celles qui sont dans le besoin. « Nous ne tournons pas le dos aux plus vulnérables d’entre nous, mais nous recherchons des solutions en tant qu’individus et syndicats », a déclaré le président du PPSTLL.

Offrir une éducation de qualité au plus grand nombre d’élèves possible

En réponse à la crise de l’apprentissage, le ministère de l’Éducation a instauré des programmes d’enseignement à distance. Le PPSTLL intervient dans l’élaboration de ces programmes, en étroite coopération avec le ministère de l’Éducation, afin de fournir ses conseils et son expertise. L’affilié de l’Internationale de l’Éducation est déterminé à être une partie prenante de la solution et a encouragé ses membres à contribuer activement aux programmes. L’approche consiste à « fournir une éducation de qualité pour tous et toutes, y compris les groupes marginalisés ».

Afin de veiller à ce que la fracture numérique n’empêche pas les élèves d’apprendre, la stratégie nationale a été axée sur des programmes télévisés. Des éducateur·rice·s travaillent pour assurer la transmission d’un contenu éducatif par la télévision, à laquelle le plus grand nombre d’élèves ont accès, y compris ceux qui n’ont pas de connexion internet et les groupes vulnérables, quel que soit leur statut. Le syndicat a appelé ses membres à participer à l’élaboration du contenu et nombreuses sont les personnes qui se sont portées volontaires pour préparer et présenter les cours télévisés.

Afin d’assurer une communication interactive entre les enseignant·e·s et les élèves, le ministère de l’Éducation a fourni des applications gratuites en ligne.

Cependant, le syndicat a fait part de ses préoccupations en ce qui concerne le manque de soutien aux enseignant·e·s, la fracture numérique qui empêche certains élèves d’utiliser ces outils et les inégalités que cela crée en termes d’apprentissage. Le PPSTLL a incité les enseignant·e·s à appeler les parents par téléphone et à travailler pour donner des devoirs, des orientations et des retours d’information aux élèves.

Les éducateur·rice·s sont déterminé·e·s à continuer de fournir une éducation de qualité à l’ensemble des élèves. Pour reprendre les mots de Manal Hdaife, enseignante et membre active du PPSTLL, « avant la fermeture des écoles, nous avions mis en place un système de double poste dans mon établissement, afin que davantage d’élèves puissent suivre les cours. La situation à laquelle nous devons faire face est difficile, mais nous ne baisserons pas les bras. Nous continuerons de travailler afin que tous les enfants du Liban aient accès à l’éducation. D’où qu’ils viennent, ils méritent tous une bonne éducation et toutes les opportunités qu’elle apporte. »