En Grèce, les affiliés de l’Internationale de l'Éducation publient aujourd'hui une étude soulignant la tendance croissante de la privatisation de l’enseignement public, suite aux années d’austérité et de déficit de financement. Le rapport marque le lancement d'une stratégie régionale de lutte contre la privatisation et la marchandisation de l’éducation en Europe du Sud-Est.
Commandée et menée par la Greek Primary Teachers Federation(DOE) et la Greek Federation of Secondary State School Teachers(OLME), l’étude entre dans le cadre de la Réponse mondiale de l’Internationale de l'Éducation (IE) aux menaces de marchandisation et de privatisation de l’éducation.
Intitulée « L’enseignement public en Grèce. Aspects et tendances de l’émergence de la privatisation », l'étude montre l'impact majeur de l'austérité sur l'enseignement public dans le pays: la croissance inquiétante de la privatisation et de l'éducation parallèle, la pénurie de personnel éducatif, le manque d'infrastructures et, en conséquence, la méfiance grandissante du public envers l'enseignement public.
L'étude souligne également la nécessité de prendre des mesures immédiates pour résoudre les problèmes identifiés et formule une série de recommandations, appelant le gouvernement à accroitre d'urgence le financement de l'enseignement public, à augmenter les salaires des enseignant·e·s, à assurer le développement professionnel des travailleur·euse·s de l'éducation et à garantir leur soutien ainsi qu'à renforcer tous les programmes publics et structures qui ont été négligés pendant des années.
Le lancement du rapport a eu lieu aujourd'hui à Athènes, en la présence de la sous-ministre de l’Éducation, Sofia Zacharaki, d’intervenant·e·s issu·e·s de 3 partis de l’opposition, de représentant·e·s syndicaux·ales et d’enseignant·e·s. En signe de solidarité, les affiliés de l'IE au Portugal, en Espagne, en Italie et à Chypre avaient envoyé des représentant·e·s pour assister à cette initiative importante - la première étape d'une Stratégie de réponse mondiale en Europe du Sud-Est.
Leurs représentant·e·s ont participé au lancement de l’étude, mais également à une table ronde visant à élaborer et à planifier une campagne conjointe.
Lors de l’événement de lancement, la DOE et l’OLME ont présenté leur « Déclaration d’Athènes: pour l’enseignement public, les étudiant·e·s, les enseignant·e·s et la société » qui décrit le plan d’action du syndicat pour défendre l’enseignement public en Grèce. Ce plan comprend des activités de lobbying auprès du gouvernement et de tous les partis au Parlement afin de mobiliser un soutien en faveur de l'enseignement public, des demandes d’augmentation du financement public et diverses activités de sensibilisation pour engager toutes les parties prenantes dans la lutte pour un enseignement public de qualité.
En présentant la Déclaration d'Athènes, Thanasis Kikinis, le Président de la DOE, a déclaré: « Cette étude constitue un nouveau maillon dans une longue chaîne d’actions en faveur de l’éducation comme bien public. En collaboration avec nos collègues de l'enseignement secondaire, nous utiliserons ses résultats pour intensifier et concentrer nos efforts afin que chaque élève en Grèce ait accès à l'enseignement public de qualité qu'il mérite. »
Présent lors du lancement, Angelo Gavrielatos, le Directeur de la Réponse mondiale de l’IE aux menaces de marchandisation et de privatisation de l’éducation, a déclaré: « L’IE félicite la DOE et l’OLME de leur initiative pour lutter contre la privatisation. L’étude indépendante commandée par la DOE et l’OLME offrira l’analyse nécessaire à l'élaboration d'une campagne stratégique de défense de l'enseignement public. Cette campagne est particulièrement importante lorsqu’on sait que les investissements en pourcentage du PIB dans l'enseignement public en Grèce sont parmi les plus faibles d'Europe. Elle arrive également à point nommé, compte tenu des récentes déclarations du ministre encourageant la privatisation par le biais de partenariats public-privé. »