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Guenay Ulutuncok, laif / Reporters.be, 2012
Guenay Ulutuncok, laif / Reporters.be, 2012

Libéria : Lutte renouvelée contre la privatisation croissante

Publié 7 novembre 2019 Mis à jour 18 novembre 2019
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Au Libéria, les éducateur·trice·s et leurs syndicats sont déterminé·e·s à lutter contre la privatisation et la commercialisation de l'éducation suite au renforcement des liens entre le gouvernement et une entreprise internationale active dans le domaine de l’éducation.

Le gouvernement libérien a annoncé qu'il poursuivra ses plans d'externalisation de l'enseignement public à des prestataires privés sous la direction de la Bridge International Academy (BIA). Le processus devrait être accéléré par un nouveau mémorandum d'accord - Liberia Education Advancement Partnership schools 2019 (LEAP) qui remplacera l'accord précédent et controversé de 2016 Partnership Schools of Liberia (PSL). Ce dernier a permis la prolifération d'institutions privées dans le pays, faisant passer rapidement leur nombre de 93 à 202.

L'influence de la BIA

Cette expansion s'est produite sans aucune évaluation de son impact. Elle a également été dénoncée par les syndicats de l'éducation comme une violation de la constitution libérienne et une tentative du gouvernement de se soustraire à sa responsabilité constitutionnelle d'assurer un enseignement public équitable pour tou·te·s. Le mémorandum LEAP est une nouvelle tentative d'augmenter le nombre d'écoles publiques sous l'égide de prestataires privés, et dans la majorité des cas, c’est la BIA qui l’emporte.

Après avoir pris connaissance des plans du gouvernement, l'Internationale de l'Éducation (IE), avec le soutien de la FCE Canada, de l'UEN/Norvège et du Lärarförbundet/Suède, a entrepris une mission d'enquête en juillet 2019. Elle a été suivie d'une campagne d'intervention rapide contre la BIA et d'autres fournisseurs d'éducation à but lucratif en septembre et octobre.

Campagne syndicale

L'affilié de l'IE sur le terrain, la National Teachers’ Association of Liberia (NTAL), a établi un partenariat solide avec d'autres organisations de la société civile travaillant dans le domaine de l'éducation. Le partenariat, appelé Consortium of Education Defenders of Liberia (COEDEL) , a entrepris une campagne réussie dans les régions et dans la capitale, Monrovia. Une pétition a également été envoyée au ministre de l'Éducation.

Le ministre a promis que le syndicat participera à toutes les discussions concernant BIA et les autres fournisseurs de services d'éducation. Selon des sources syndicales, le ministre de la Justice s'est également engagé à enquêter pour savoir si le contrat avec BIA a été soumis à une procédure régulière.

Soutien de l’IE

L'IE « s'engage à poursuivre son soutien pour aider la NTAL à lutter pour un enseignement public gratuit et de qualité au Libéria », a déclaré le Secrétaire général de l'IE David Edwards.