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Journée mondiale des enseignant·e·s: les jeunes enseignant·e·s et l’avenir de l’éducation à l’honneur

Publié 3 octobre 2019 Mis à jour 7 octobre 2019
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Le monde a désespérément besoin de nouveaux·elles enseignant·e·s. Il est par conséquent essentiel d’améliorer et de mettre en valeur le statut de la profession enseignante afin de pouvoir en renforcer l’attrait aux yeux des jeunes et garantir une éducation de qualité équitable et inclusive pour tous les individus.

Célébrée le 5 octobre, la Journée mondiale des enseignant·e·s est placée cette année sous le thème « Jeunes enseignant·e·s: l’avenir de la profession ». Dans une déclaration conjointe marquant l’événement, l’Internationale de l’Éducation (IE), l’UNESCO, l’Organisation internationale du Travail (OIT) et d’autres partenaires expriment leurs préoccupations concernant le statut de la profession enseignante et son impact sur le recrutement et la rétention des jeunes enseignant·e·s qualifié·e·s. Les signataires soulignent que le thème de cette année est un appel lancé aux gouvernements, « afin que la profession puisse devenir un premier choix pour les jeunes ».

25 ans de célébration des enseignant·e·s

La première Journée mondiale des enseignant·e·s a été instituée en 1994 pour rendre hommage au travail accompli par des enseignant·e·s dévoué·e·s, partout à travers le monde. Elle marque également l’anniversaire de l’adoption de la Recommandation OIT/UNESCO de 1966 concernant la condition du personnel enseignant, un instrument qui définit les critères régissant les droits et responsabilités des enseignant·e·s, les normes pour leur formation initiale et leur développement professionnel, ainsi que leurs conditions de recrutement, d’emploi, d’enseignement et d’apprentissage.

Depuis l’adoption de l’Objectif de développement durable 4 relatif à l’éducation de qualité et du sous-objectif 4.c. associé, reconnaissant le rôle essentiel que jouent les enseignant·e·s dans le cadre de la réalisation du programme Education 2030, la Journée mondiale des enseignant·e·s est devenue une occasion d’évaluer les progrès accomplis et de réfléchir aux défis à relever pour promouvoir la profession enseignante.

Une pénurie d’enseignant·e·s qui gagne du terrain

Les jeunes enseignant·e·s quittent la profession par milliers à travers le monde. Les statistiques indiquent que des mesures urgentes doivent être prises pour faire face à la pénurie d’enseignant·e·s qui se profile à l’horizon. Le monde a besoin de 69 millions de nouveaux·elles enseignant·e·s pour rencontrer les objectifs du programme Education 2030. Les inégalités au niveau mondial risquent de s’accentuer, dans la mesure où 70 % des pays d’Afrique subsaharienne sont en proie à une pénurie d’enseignant·e·s dramatique, atteignant jusqu’à 90 % dans l’enseignement secondaire.

Les taux d’attrition des enseignant·e·s augmentent rapidement dans le monde, notamment en raison de l’emploi précaire et des trop rares opportunités de développement professionnel continu. Par ailleurs, les ressources restent insuffisantes pour les enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux ou en situation de handicap, ainsi que pour les populations réfugiées et les autres groupes marginalisés.

Appel à l’action urgente

A l’occasion de l’édition 2019 de la Journée mondiale des enseignant·e·s, le Secrétaire général de l’IE David Edwards appelle l’ensemble des gouvernements de la planète à prendre des mesures immédiates pour protéger et promouvoir le statut des enseignant·e·s et des personnels de soutien à l’éducation à tous les échelons des systèmes éducatifs.

« Offrir à l’ensemble des éducateurs et éducatrices des conditions de rémunération et de travail décentes, proposer aux jeunes enseignants et enseignantes des programmes d’intégration et d’accompagnement pour assurer leur bon ancrage dans la profession et garantir les libertés académiques et l’autonomie professionnelle qui leur est nécessaire pour rester maîtres de leur profession et devenir les moteurs du changement, sont autant d’initiatives indispensables si nous souhaitons que l’éducation puisse aider le monde à relever les défis du futur », a expliqué David Edwards. Il a également souligné que, partout dans le monde, les programmes politiques devaient se donner pour priorité d’attirer de nouveaux·elles enseignant·e·s et d’assurer leur rétention au sein de la profession, afin de pouvoir déployer une éducation de qualité, équitable et inclusive.

La Journée mondiale des enseignant·e·s est co-organisée par l’Internationale de l’Éducation, en partenariat avec l’UNESCO, l’UNICEF, le PNUD et l’OIT.