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L’éducation publique de qualité et les syndicats libres sont les piliers de la démocratie

Résolution du 8e Congrès Mondial

Publié 19 septembre 2019 Mis à jour 17 octobre 2024
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Le 8e Congrès mondial de l’Internationale de l’Education (IE), réuni à Bangkok, en Thaïlande, du 21 au 26 juillet 2019 :

(1) Affirmant que la démocratie est indispensable aux travailleur·euse·s et aux syndicats pour assurer nos moyens de subsistance économiques, garantir un niveau de vie décent, faire valoir notre voix et nos droits sur le lieu de travail, élire des représentant·e·s politiques engagé·e·s à promouvoir une économie équitable et les intérêts des travailleur·euse·s, ainsi que pour revendiquer librement un programme progressiste au nom du plus grand nombre et non pas uniquement des plus riches.

(2) Soulignant qu’un système d’éducation publique dynamique et solide est une composante essentielle de la démocratie et est indispensable à sa survie.

(3) Convaincu que les gouvernements autoritaires ont toujours cherché à éliminer les syndicats et les autres organisations libres de la société civile, les considérant comme des menaces à leur pouvoir.

(4) Affirmant que nous sommes face à une « crise mondiale de la démocratie », comme en témoigne la recrudescence au niveau mondial des mouvements populistes autoritaires d’extrême droite. A travers le monde, la démocratie est aujourd’hui confrontée à une menace inédite depuis l’émergence du totalitarisme dans les années 1930.

(5) Déclarant que les régimes populistes autoritaires d’extrême droite contrôlent désormais des gouvernements dans plusieurs parties du monde – depuis la Hongrie, la Pologne et la Turquie jusqu’à l’Inde, les Philippines et la Russie – et représentent une véritable menace en Asie, Europe et Amérique du Nord.

(6) Déclarant que la caractéristique de cette « crise de la démocratie » n’est pas une usurpation violente des principes démocratiques, mais une prise de pouvoir par des voies légales et électorales pour, ensuite, démanteler progressivement les institutions et les processus démocratiques.

(7) Considérant que la solidarité des classes, exprimée par les syndicats au travers de l’organisation et de la mobilisation des travailleur·euse·s pour défendre leurs droits, est un rempart fondamental pour lutter contre l’avancée des mouvements autoritaires populistes d’extrême droite.

(8) Le Congrès mondial de l’IE confie au Bureau exécutif de l’IE le mandat suivant :

(i) Affirmer que la centralité de la démocratie représente les valeurs fondamentales qui sont à la base de la mission de l’Internationale de l’Education, et constitue le principe de cohésion unificateur pour toutes les organisations membres. Raison pour laquelle l’IE s’engage à promouvoir l’éducation à la démocratie en tant que domaine de travail de la plus haute importance.

(ii) Mettre en avant dans tous les forums consacrés aux Objectifs de développement durable l’importance majeure de l’ODD 4.7 et la nécessité d’allouer les ressources et le temps nécessaires pour offrir aux jeunes une éducation civique de qualité leur permettant de devenir des citoyen·ne·s engagé·e·s au sein de leurs communautés.

(iii) Travailler en partenariat avec l’UNESCO pour la création de matériel d’ apprentissage multiculturel et multilingue, facilement accessible au personnel enseignant pour un apprentissage par projets consacré aux droits démocratiques et à la gouvernance démocratique participative.

(iv) Collaborer, autant que possible, avec les organisations de l’éducation et les syndicats ; les mouvements pour les droits civils, les droits des migrants, la liberté de culte, les droits des femmes, les droits des personnes LGBTQ et les droits des personnes en situation de handicap ; ainsi qu’avec les responsables politiques, en vue de défendre la démocratie.