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« Nous vivons à une époque d’intolérance, où les contrevérités sont colportées comme des faits réels et la vérité est rejetée comme une fausse information », a déclaré Guy Ryder, Directeur général de l’Organisation internationale du travail, intervenant invité au Congrès.

L’ancien Secrétaire général de la Confédération syndicale internationale et de la Confédération internationale des syndicats libres a décrit plus en détail la conjoncture actuelle, marquée par la baisse des salaires et la hausse des inégalités.

Il a expliqué que la Constitution de l’Organisation internationale du Travail (OIT) précisait que le travail n’était pas une marchandise, avant d’ajouter que « l’éducation ne [devait] pas en être une non plus ».

Il a félicité l’Internationale de l’Education (IE), qui a réussi à faire pression pour garantir l’Objectif de développement durable axé sur l’accès à l’éducation de qualité. « C’est un hommage à l’éthique de l’IE et de ses affiliés », a-t-il déclaré.

« L’éducation doit défendre la démocratie, les citoyens du monde entier et un objectif commun », a ajouté Ryder, qui a en outre réaffirmé la volonté de l’OIT de collaborer avec l’IE pour que l’éducation réside au cœur des priorités.

Résolutions adoptées

Les résolutions débattues et adoptées lors de la séance plénière du matin concernent:

  • l’affirmation des droits des femmes et des filles;
  • les formes multiples et croisées de la discrimination;
  • l’élimination de toutes les formes de harcèlement sexuel et de violence sexuelle au sein des syndicats de l’éducation;
  • la défense des droits des LGBTI;
  • la conduite de recherches sur ce qu’apportent les syndicats forts aux sociétés dans lesquelles les droits de l’homme sont solides;
  • La garantie de l’éducation à la démocratie.

Défendre ensemble la démocratie: intervention de Maria Ressa lors du Congrès de l’IE

« Sans faits réels, vous ne pouvez pas détenir la vérité. Sans la vérité, vous ne pouvez pas avoir la confiance. Et sans vérité ni confiance, il n’y a pas d’espace public ni de démocratie. » Maria Ressa a commencé son discours en partageant son expérience de journaliste aux Philippines sous un gouvernement hostile. Ressa, rédactrice en chef de Rappler et personnalité de l’année 2018 du Time Magazine, a affirmé que les médias sociaux étaient devenus des armes pour les régimes autoritaires et les intérêts particuliers dans de nombreux pays du monde. Et cette tendance va croissant. Nombre de journalistes se battent pour la vérité, à une époque où il suffit de répéter un mensonge assez souvent pour en faire une vérité.

Ressa a souligné l’importance des éducateur·rice·s et de l’éducation dans le développement de la pensée critique, une compétence nécessaire à tou·te·s les citoyen·ne·s pour prendre des décisions éclairées: « Nous devons nous dresser contre les brutes et rapporter les mensonges: c’est ainsi que le courage se transmet. »

Le Congrès de l’IE a répondu à son appel de ralliement par une ovation triomphale.

Des « Ed-Talks » inspirants suscitent les discussions

A l’heure du déjeuner, les délégué·e·s se sont rassemblé·e·s dans les salons des éducateur·rice·s pour écouter les nombreux « Ed Talks » organisés pendant la semaine. Les discussions de la journée ont porté sur les thématiques suivantes:

  • les syndicats de l’éducation prennent des mesures pour mettre fin à la violence fondée sur le genre en milieu scolaire;
  • la réponse mondiale en Europe;
  • les frais de scolarité privés et l’éducation publique; et
  • la syndicalisation pour une éducation de qualité – le mouvement Red for Ed(ucation).

L’après-midi, quatre séances parallèles en sous-groupes, au cours desquelles les participant·e·s ont eu l’occasion de partager leurs expériences et d’apprendre les uns des autres, étaient au programme: « Vivre nos valeurs: non au harcèlement »; « Passer aux actes: s’opposer à la privatisation »; « Prendre les devants: s’attaquer au changement climatique »; et « Renouvellement syndical: les syndicats se défendent ».