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La Conférence Internationale du Travail du centenaire 2019 adopte une nouvelle Convention et une nouvelle Recommandation sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail

Publié 21 juin 2019 Mis à jour 27 juin 2019
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L’Internationale de l’Education se réjouit vivement de la décision historique prise par la 108e Conférence Internationale du Travail, celle du centenaire, qui vient d’adopter un instrument mondial qui est le premier en son genre: une Convention et une Recommandation sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail.

Le document a été adopté avec 394 voix pour, 12 contre et 44 abstentions.

La toute nouvelle Convention 190 est novatrice en termes d’inclusion: toutes les travailleuses et tous les travailleurs et toutes les actrices et tous les acteurs du monde du travail sont couvert·e·s, qu’elles·ilstravaillent ou non dans le cadre d’un contrat, qu’elles·ilsexercent l’autorité d’employeur ou qu'elles·ilssoient demandeur·euse·s d’emploi, stagiaires, apprenti·e·s ou bénévoles. Et elle s'étend à tous les secteurs, publics et privés, ainsi qu'à l'économie informelle, qui regroupe plus de 60% des travailleur·euse·s.

La Convention décrit la violence et le harcèlement dans le monde du travail comme « une série de comportements et de pratiques inacceptables » et se concentre sur les torts causés par ces comportements et pratiques, qu’ils soient physiques, psychologiques, sexuels ou économiques.

Cent ans d’efforts

Marie Clarke Walker, Secrétaire-trésorière du Congrès du Travail du Canada, a été élue Vice-présidente (Travailleur·euse·s) de la 108e Conférence Internationale du Travail (CIT) et a été l'avocate des  travailleur·euse·sdans les négociations tripartites, parfois très difficiles, de ces deux dernières semaines (du 10 au 21 juin).

Dans sa déclaration à la CIT du 21 juin au matin, Clarke Walker a déclaré: « Nous célébrons le centenaire de l’Organisation internationale du Travail, et je ne peux penser à aucun meilleur cadeau qu’une Convention et une Recommandation qui abordent l’une des questions les plus pernicieuses et complexes auxquelles sont confrontés les travailleurset les employeursdu monde entier, la violence et le harcèlement, une Convention qui ne laisse vraiment personne sur le côté ».

Elle a également souligné le travail réalisé par le Comité de normalisation pour faire de ce nouvel instrument une réalité, car les délibérations du Comité « ont permis de donner la parole à celles et ceux dont les témoignages démontrent  à quel point la violence et le harcèlement sont omniprésents dans le monde du travail. Aux travailleursdu secteur du vêtement, aux domestiques, aux vendeursde rue, aux survivantsde la violence domestique et aux millions de travailleuses pour qui la violence et le harcèlement sont encore une réalité quotidienne. »

La Convention indique clairement les lieux et les situations liés au travail qui sont témoins de violence et de harcèlement: sur le lieu physique du travail, lors de réunions sociales, en ligne, aux endroits où les travailleur·euse·sse reposent, mangent ou satisfont leurs besoins en matière de santé et d’hygiène, et pendant les déplacements.

Et elle couvre tous les secteurs, publics et privés, y compris l'économie informelle où se trouvent plus de 60% des travailleur·euse·s, parmi les plus vulnérables.

Ne laisser personne sur le côté

Dans ses remarques, Clarke Walker a souligné que tout au long des négociations l’objectif du Groupe des travailleur·euse·sétait « d’élaborer une Convention et une Recommandation qui ne laissent personne sur le côté. Nous avons été très clairs: les personnes dont l'expérience de la violence et du harcèlement est exacerbée par la discrimination et l'inégalité doivent bénéficier de la protection la plus forte et la plus solide ».

Elle a expliqué qu’une priorité était d’assurer la protection des travailleur·euse·sayant des identités multiples et croisées: « Que ce soit l’âge, le handicap, la race, l’ethnie, le statut autochtone, l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou tout autre motif, chaque personne dans le monde du travail doit sentir que cette Convention et cette Recommandation la protègent ».

Bien que parfois ardu, le processus tripartite a permis aux partenaires sociaux de s’accorder sur une formulation qui « ne traiterait pas seulement de tous les motifs de discrimination mentionnés dans [une] liste initiale, mais irait plus loin, pour tenir compte des discussions internationales en cours sur la discrimination et les droits humains en se référant aux normes internationales du travail et aux instruments relatifs aux droits humains existants ».

L'Internationale de l'Education se joint aux travailleurs du monde entier pour célébrer cette victoire historique: la solidarité pour toujours!