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L’Assemblée générale annuelle de Pearson prête le flanc à la critique

Publié 30 avril 2019 Mis à jour 16 mai 2019
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L’entreprise d’édu-business Pearson a essuyé de nombreuses critiques lors de son Assemblée générale annuelle, réunie à Londres la semaine dernière.

Les représentant·e·s des syndicats ont mis en cause les pratiques du géant de l’édu-business Pearson, à l’occasion de son Assemblée générale annuelle convoquée la semaine dernière à Londres, au Royaume-Uni.

Le 26 avril, les contestataires ont organisé un rassemblement devant le lieu où se tenait l’Assemblée générale de Pearson, parmi lesquel·le·s les représentant·e·s syndicaux·ales du National Education Union(NEU), de l’ American Federation of Teachers(AFT), du Kenya National Union of Teachers(KNUT), du Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft(GEW) et de l’Internationale de l’Education (IE). Les manifestant·e·s ont distribué des informations et ont tenté d’engager des discussions avec les actionnaires à leur arrivée à la réunion.

Nouveau rapport

Un nouveau rapport a été publié à l’occasion de la tenue de l’Assemblée générale annuelle de Pearson le 26 avril, intitulé Pearson 2025: Transforming teaching and privatising education data(Transformer l’enseignement et privatiser les données de l’éducation), où les auteur·e·s Sam Sellar et Anna Hogan étudient les effets potentiellement néfastes de la stratégie de l’entreprise sur l’enseignement public à travers le monde. Le rapport soulève deux préoccupations majeures en relation avec l’intégrité et la pérennité de l’enseignement public:

  • La privatisation de l’infrastructure des données et des données elles-mêmes amenant au verrouillage des nouvelles connaissances et des innovations concernant les méthodes d’apprentissage, convertissant ainsi les biens public en biens privés.
  • La transformation et l’érosion potentielle de la profession enseignante, limitant les objectifs plus larges et les résultats de l’enseignement public.

La publication de ce rapport a été soutenue par une semaine d’action organisée par les organisations membres de l’IE sur les réseaux sociaux (22-26 avril), en prévision de l’Assemblée générale de Pearson. Une déclaration a été remise à l’ensemble des actionnaires à leur arrivée à la réunion.

Les représentant·e·s des syndicats prennent la parole à l’Assemblée générale de Pearson

Le Secrétaire général du KNUT, Wilson Sossion, a demandé pourquoi Pearson continuait à soutenir et financer Bridge International Academies (Bridge) alors que les établissements de cette entreprise ont été déclarés illégaux par les tribunaux de Nairobi. Le Directeur général de Pearson, John Fallon, a opté pour la facilité en ignorant la question de l’illégalité. Il a insisté sur le fait que le financement de Bridge ne représentait qu’une petite partie des investissements de Pearson, avant d’adresser ses félicitations au groupe en question. Sossion a réfuté les déclarations à propos de Bridge.

Intelligence artificielle

La question de l’intelligence artificielle (IA) a également été mise sur la table au cours de la réunion. Le Directeur général de Pearson a été invité à préciser son point de vue concernant l’IA, en réponse à un article paru en 2018 dans le magazine Forbes affirmant: « Lorsque l’étudiant nécessite de l’aide face à un problème hautement complexe, l’être humain peut intervenir ».

Bien que John Fallon ait déclaré auparavant que l’IA « autonomise » les enseignant·e·s, il a indiqué que cette intelligence pouvait développer un algorithme pour noter les dissertations, en se basant sur les notes attribuées initialement par l’enseignant·e à un ensemble de dissertations. Ceci permettrait, selon lui, d’offrir plus de libertés au personnel enseignant dans la mesure où ce dernier pourrait consacrer plus de temps à l’enseignement. Ce point de vue n’a cependant pas fait l’unanimité parmi les enseignant·e·s présent·e·s dans la salle.