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CIT 2018: l’IE plaide en faveur de d’environnements de travail de qualité et exempts de toute discrimination et violence

Publié 5 juin 2018 Mis à jour 6 juin 2018
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A l’occasion de la Conférence internationale du Travail de cette année, l’Internationale de l’Education a réaffirmé la nécessité de procurer à tou(te)s les travailleurs/euses , en particulier les éducateurs/trices, des lieux de travail respectueux garantissant l’égalité et la non-discrimination, ainsi que le dialogue social, afin de réaliser une éducation de qualité pour tou(te)s.

Egalité, non-discrimination et dialogue social, des éléments transversaux

Lors de son intervention au nom de l’Internationale de l’Education (IE) à la 107e session de la Conférence internationale du Travail (CIT), tenue du 28 mai au 8 juin à Genève, en Suisse, la Secrétaire générale du Syndicat National de l'Enseignement Elémentaire (SNEEL-CNTS) Fatoumata Yafa a applaudi « le choix des éléments transversaux que sont les normes internationales du travail, l’égalité et la non-discrimination, ainsi que le dialogue social ».

« Ces trois éléments sont cruciaux et manquent souvent dans la profession enseignante », a-t-elle néanmoins déploré.

Elle a poursuivi en louant les initiatives du Bureau international du Travail pour soutenir les actions des mandants pour le renforcement du dialogue social, pour la création d’emplois décents, pour la protection sociale, pour la santé et la sécurité au travail et pour la formation professionnelle pour les réfugié(e)s.

Le renforcement de la capacité des syndicats à aborder l’innovation technologique, le changement climatique et les transformations démographiques constitue une des priorités de ce 21e siècle, que soutenue par l’Organisation internationale du Travail (OIT), et ce soutien est déterminant, a-t-elle également noté.

Yafa a aussi rappelé que la commission de l’OIT sur « l’avenir du travail » en vue du centenaire, ainsi que les objectifs de développement durable, ont souligné la nécessité pour les Etats de recruter et former 70 millions de nouveaux enseignant(e)s, pour permettre à tous les enfants, adolescent(e)s et adultes d’apprendre, sans discriminations, dans de bonnes conditions.

Un travail décent pour tou(te)s

Insistant sur le fait que les enseignant(e)s et personnels de l’éducation s’efforcent dans le monde entier de parvenir à un travail décent, elle a profondément regretté que « la plupart des gouvernements et des entreprises privées ne leur facilitent pas la tâche, entravant leur mission plutôt que de les soutenir », ce qui commence dès l’école maternelle, « trop peu répandue et souvent inaccessible » dans les pays émergents.

Les enseignements primaire et secondaire sont souvent de faible qualité, avec des classes surchargées et des enseignants mal formés et peu soutenus, surtout dans les zones rurales. Il n’est pas rare de voir un enseignant devant 200 élèves en Afrique de l’Ouest ou en Asie du Sud-Est, a-t-elle aussi condamné.

Comment peut-on atteindre les objectifs d’un enseignement de qualité dans ces conditions?, a demandé Yafa aux participant(e)s à la CIT.

Besoin d’avoir plus enseignantes

Nos pays manquent d’enseignantes, de femmes qui pourraient être des modèles pour les petites filles. La formation professionnelle est peu valorisée et l’enseignement supérieur est inaccessible pour la majorité des jeunes futur(e)s travailleurs/euses.

Le droit d’organisation en danger

Mettant en exergue les cas de la Corée du Sud et de la Turquie, elle a également sévèrement critiqué le fait que, dans dans beaucoup de pays, les enseignant(e)s, en tant que fonctionnaires, sont privés du droit fondamental de former des syndicats et plusieurs cas ont été soulignés par la Commission d’Application des Normes.

Un nouvel instrument requis pour combattre la violence sur le lieu de travail

Yafa a finalement attiré l’attention de l’audience sur le triste fait que étudiant(e)s et enseignant(e)s sont victimes de violence et de harcèlement, en rappelant que l’IE espère vivement que tous les gouvernements appuieront l’adoption d’une convention contraignante couvrant cette problématique et mettant fin à ce fléau en 2019.