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La Haute Cour frappe durement sur les Bridge International Academies

Publié 25 mai 2018 Mis à jour 12 juin 2018
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Dans le cadre d’une décision sans précédent, la Haute Cour d’Ouganda a statué que les écoles de la Bridge International Academies, une entreprise de services éducatifs à but lucratif, se sont délibérément établies de manière illégale dans le pays, faisant ouvertement fi des lois et règlementations nationales.

Dans le cadre d’une décision sans précédent, la Haute Cour d’Ouganda a statué que les écoles de la Bridge International Academies (BIA), une entreprise de services éducatifs à but lucratif, se sont délibérément établies de manière illégale dans le pays, faisant ouvertement fi des lois et règlementations nationales.

Selon le jugement de la Cour, les écoles Bridge n’ont pas uniquement implanté leurs infrastructures à but lucratif dans un non-respect intentionnel des exigences règlementaires nationales. Elles refusent toujours de respecter les normes minimales prévues par la loi.

La décision de justice stipule que les écoles Bridge se sont établies en « Ouganda selon leur bon gré et ont ouvert des écoles à travers tout le pays sans aucun enregistrement conforme auprès des services gouvernementaux compétents en la matière. Ceci témoigne d’un immense mépris de leur part envers les institutions nationales chargées de veiller à la fourniture d’une éducation de qualité dans le pays. »

Le jugement, présenté par l’Honorable Lydia Mugambe, une juriste de renommée internationale, précisait que Bridge « cherche à implanter des écoles de manière illégale en Ouganda… [et qu’elle] a les mains sales ».

« Cette décision constitue une condamnation accablante. Elle montre que les Bridge International Academies se considèrent au-dessus des lois et passent intentionnellement outre les normes éducatives qui visent à protéger les enfants. Les objectifs de ceux qui s’engagent en faveur d’un enseignement public gratuit de qualité accessible à tous et de ceux qui cherchent à exploiter les rêves et aspirations des plus vulnérables à des fins lucratives, sont fondamentalement différents », a déclaré Angelo Gavrielatos, Directeur de projets à l’Internationale de l’Education (IE).

Le jugement fait suite à une ordonnance de fermeture des installations, adressée aux écoles BIA en vertu de l’insalubrité des infrastructures et d’autres préoccupations liées au programme scolaire et à la qualification des personnels. Les BIA ont ignoré cette injonction et ont intenté un procès au gouvernement. Cette décision de justice en est la réponse ( texte intégral ici-en anglais).

La multinationale basée aux Etats-Unis d'Amérique, dispose d’une chaine d’écoles privées à but lucratif qui ciblent les familles pauvres dans un nombre croissant de pays d’Afrique et d’Asie. Elles emploient des enseignant(e)s non qualifié(e)s, qui dispensent leur cours à l’aide d’une tablette numérique selon un programme préétabli, à des étudiant(e)s qui payent pour ce service.

D’après la déclaration de Dulunga Buni Philip, ancien Secrétaire général par intérim de l' Uganda National Teachers' Union(UNATU), le « business plan des écoles Bridge met en danger le droit de tous les étudiants à recevoir une éducation gratuite de qualité et favorise un enracinement des inégalités dans l’éducation. Il compromet également le statut, les conditions de travail et les droits des travailleurs de l’éducation ».

« Nous devons veiller à la sécurité de nos enfants et à la souveraineté de l’Ouganda », a-t-il ajouté dans une déclaration publiée après que le Ministre de l’Education et du Sport ait exigé la fermeture des implantations. Ceux qui ont véritablement à cœur l’éducation des enfants en Ouganda « devraient soutenir notre système éducatif » qui est ouvert à tous les étudiant(e)s, a-t-il conclu.